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Evy

C'est la dernière fois que j'écoute mes copines.

Allez Evy, accompagne-nous à Vegas, on va s'amuser...

Ben oui, on s'est tellement amusés à boire comme des folles que j'ai fini la soirée avec un homme que je ne connais même pas. Comme si ce n'était pas assez cliché, je me réveille ce matin, une bague au doigt, mais pas n'importe lequel. Une putain d'alliance! C'est impossible que mes copines m'aient laissée faire cette connerie, ça doit être une plaisanterie. Je tourne en rond dans la chambre d'hôtel en attendant que monsieur daigne sortir de la salle de bain. C'est certain que j'aurais pu tomber sur un homme moins séduisant. Je n'ai pas pu analyser son corps complètement, car il a couru tellement rapidement pour aller vomir, mais ses petites fesses me semblaient bien musclées. Je scrute la chambre et j'espère que ce n'est pas moi qui la mise sur ma carte de crédit. Sinon je vais devoir m'acharner au travail pendant les dix prochaines années. Déjà, que mon voyage à Vegas a pris la moitié de mon épargne. Mon téléphone sonne et je me lance rapidement dessus.

-Audrey : Puis la vie de femme mariée?

-Moi : OK! Parce que tu m'as laissé faire ça!

Je rage intérieurement. Je n'aurais jamais laissé mes amies aller aussi loin.

Avant que j'aille le temps de m'emporter davantage, un nouveau message entre.

-Audrey : Jamais! C'est toi qui m'as envoyé une photo en pleine nuit.

D'une main tremblante, j'ouvre ma galerie d'image et remarque une vingtaine de photos du soi-disant mariage. C'est sans surprises que le célébrant était habillé comme Elvis. Je m'assois sur le canapé et éclate de rire dans mes mains. Ce n'est pas drôle, mais je me sens tellement ridicule. Je fais la fête une fois dans ma vie et je termine la soirée mariée. Je ne me rappelle même pas son prénom. Au même moment, la porte de la salle de bain ouvre légèrement.

-Pardon, pourrais-tu me lancer un peignoir, stp.

-Maintenant qu'on est mariés, tu n'as plus à être timide devant moi...

Au point où on en est, aussi bien utilisé l'humour. Je ne l'entends pas rire, alors j'attrape le peignoir et lui balance au pied de la porte. La porte se referme et il en ressort bien couvert la seconde d'après.

-Je m'excuse, je gère mal le malaise...

Il se détend et s'assoit face à moi.

-Je ne comprends tellement rien. Qu'est-ce qui s'est passé hier?

-Tu veux dire, cette nuit. Dis-je en lui montrant la galerie de photo.

Chaque fois que l'image change, on se prend la tête de plus en plus.

-Je n'arrive pas à croire que ça se soit vraiment produit. Ajoute-t-il.

-Moi non plus, je ne connais même pas ton nom...

Il relève la tête toute surprise.

-Tu ne sais pas qui je suis? demande-t-il en se redressant.

-Non! Devrais-je?

Il éclate de rire et s'affale sur le canapé. Visiblement, il me manque une information.

-Oui, tu devrais...je suis ton mari. Rigole-t-il.

Je suis soulagée qu'il dédramatise la situation.

-Bien pensé! dis-je en hochant la tête.

Il marche vers la machine à café en m'en offrant un. Il semble très à l'aise dans la pièce. Il connait déjà tout l'emplacement des choses.

-C'est ta chambre ?

-Oui, je devais la libérer pour midi, mais je crois qu'on va me charger l'extra.

-Désolée!

-Après tout ce qui s'est produit, c'est bien le dernier de mes soucis.

J'approuve en prenant la tasse de café qui m'est offerte.

-Merci, en passant je m'appelle Evy.

Il se rassoit et ajoute tout simplement

-Moi c'est Charles. Je m'excuse pour le réveil brusque de ce matin, disons que je ne m'attendais pas à me réveiller accompagné, alors encore moins marié.

-Aucun problème, c'est normal.

Le café est délicieux, on est loin du café instant que je prends habituellement. Visiblement, il n'est pas dans la même classe sociale que moi. Je ne cherche pas à m'informer, moins j'en sais sur lui, mieux c'est.

-Alors, tu pensais gérer la suite de quelle manière? J'ose demander.

Il passe la main dans ses cheveux et j'ai une impression de déjà-vu.

La chaleur de son corps m'enveloppe et mes doigts glissent sur ses cheveux. Ses mains caressent mes cuisses pendant qu'il s'introduit en moi.

-Oh la vache! Tu es vraiment étroite.

-Evy?

Je quitte mes souvenirs et secoue la tête pour essayer de chasser les images érotiques qui s'y sont installées.

-Euh...pardon, j'étais ailleurs. Tu disais?

-Je dois rentrer à Monaco, je vais parler avec mon avocat et je te recontacterai par la suite, c'est bon?

-Un avocat ? C'est vraiment nécessaire?

Ma poitrine se serre, je n'ai pas les moyens d'engager un avocat.

Putain de voyage qui va me ruiner.

Je commence à avoir de la difficulté à respirer et la pièce commence à tourner autour de moi. Je dépose ma tasse de café et glisse hors du canapé. J'inspire en comptant jusqu'à quatre et expire. Charles se met à genoux près de moi.

-Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre dans cet état. Dit-il en prenant ma main. Il flatte mon dos, pour m'aider à me détendre plus rapidement. Ça fonctionne, il a des mains magiques.

Tu es un putain de magicien...

Je revois la scène et éclate de rire. Charles hausse le sourcil et je me contente de lui expliquer les grandes lignes.

-J'ai des images qui me reviennent de cette nuit...c'est tout!

Il sourit et une petite fossette se creuse au côté de sa bouche. C'est sexy comme tout.

Reviens sur terre, ma belle. Ce n'est pas le moment à fantasmer sur lui.

Il lèche sa lèvre et mes yeux s'accrochent à sa langue. Toute mon attention est redirigée vers la proximité de son corps. Son peignoir est entrouvert au niveau de ses cuisses. La timidité s'empare de moi lorsque je remarque la cause de l'ouverture du peignoir. Il est en érection. Il le remarque aussitôt et se couvre rapidement.

-Oh, désolé. Ce n'est pas très approprié... Dit-il nerveusement.

L'absence de ses mains me trouble. Je l'observe et une idée folle me traverse l'esprit.

Ce n'est pas comme si j'allais avoir à nouveau la chance de rencontrer un homme aussi sexy.

Bienvenue à VegasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant