—COUCHEZ VOUS ! CA TIRE ! hurle un inconnu dans le bar.
Alors qu'Andrea (fille) et sa mère venaient de recevoir leur salade de chèvre chaud, les verres des vitres se cassent brutalement. Des cris retentissent dans la salle, les personnes essayent de se cacher sous les tables, comme ils peuvent. Andréa n'avait pas bougé. Elle n'y arrivait pas. Alors sa mère la tire par le bras, pour l'emmener sous la table à son tour. Son regard était fixe. Elle avait les yeux ouverts mais elle ne voyait rien. Elle ne voyait plus.
C'était la première fois qu'elle sortait avec sa maman. Elle aime pas sortir dans les bars. Il y a trop de mauvaises musiques franchement. Aujourd'hui, c'était exceptionnelle. Son père et son frère étaient allés voir le match de foot juste à côté. Alors sa mère a eu la brillante idée de les emmener là. Dans une terrasse. A Paris.
PAN.
PAN.
PAN.
Les coups étaient lents. Comme si le monstre ciblait précisément ces victimes. Tandis que l'autre tirait aveuglément sur...la foule.
PAN.PAN.PAN.PAN.
Cela a peu être duré huit minutes. Mais c'était déjà huit minutes de trop.
Au bout d'un certain moment, les gens commençaient à se relever. Mais pas tous. La jeune fille, reprend un peu ses esprits. Elle se tourne vers sa maman.
—Maman? Lève toi. Les gens se lèvent. Il faut partir.
Rien.
Sa mère était si pale. Son haut blanc, si rouge.
—AU SECOURS ! ICI ! S'IL VOUS PLAIT.
Tu parles, tu voulais qu'ils fassent quoi les autres ? Ils sont tous aussi perdu que toi. Des personnes sont venues, mais en vain. Après dix minutes, les pompiers étaient sur place. Eux non plus n'étaient pas prêts. Ils n'étaient pas prêts à cette scène d'horreur.
—MONSIEUR ICI ! indique Andrea.
—Tu arrives à bouger ? demande le pompier?
—Moi oui, mais ma mère non ! Faites quelque chose !
Il avait l'air un peu embêté. Il ordonne alors à la jeune fille de s'écarter et de rejoindre ses autres collègues. Il lui a promis qu'il allait prendre sa maman en charge, si elle l'écoutait.
Seulement, il était trop tard évidemment. De peu, pourtant. Elle aurait survécu, si ils avaient agi avant. Ce n'est pas leur faute évidemment. Ils ont fait ce qui ont pu. Andréa ne leur en voulait pas. Elle s'en voulait à elle.... De n'avoir rien fait. De n'avoir rien pu faire ! D'être si faible face à la situation. Elle s'en voulait tellement.
D'ailleurs, elle a raté son bac. Elle n'allait plus en cours. Elle ne pouvait plus. Elle ne pouvait plus voir des femmes de l'âge de sa mère dans la rue. Ce n'était pas possible. Mais cette échec ne l'a pas empêché cependant de réussir sa première année de médecine. Après un longue période de déprime, elle était ressortie plus forte. Elle voulait devenir médecin. Et ne plus jamais se retrouver impuissant face a ces situations.
La voila maintenant, en sixième année, à la faculté de Lyon. Elle est excellente. Elle doit ça à son travail. Elle ne fait que ça. Ca fait six ans, qu'elle ne sort plus. Rien ne l'intéresse, sauf ces études.