Bienvenue à Vegas

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Evy

Je suis sur internet depuis une bonne heure pour trouver toutes les informations possibles sur Charles. J'ai appris qu'il sortait d'une relation de longue date. Ça explique en partie la débauche de Vegas. Bien évidemment, c'est une influenceuse.

Wow... Dire que j'ai osé me mettre nu devant lui...

C'est probablement la pire idée que j'ai eue de le chercher sur internet. Ça va sans dire que notre mariage n'est plus secret. J'apparais même à ses côtés. Au moins, mon visage n'est pas vraiment visible. Mes amies m'ont immédiatement reconnu, mais sans plus. Elles m'ont promis de rester discrètes. La dernière chose dont j'ai envie c'est de devenir la risée du campus à nouveau. J'ai débattu intérieurement hier toute la journée, à savoir si j'essayais d'écrire à Charles sur Instagram. J'ai décidé d'attendre que son avocat me contacte. Après tout, c'était ça l'entente. J'ai réussi à endurer tous mes cours de la journée, mais en ce moment je suis claqué. Ma tête tourne sans arrêt depuis le pub, samedi soir. La dame m'indique que la bibliothèque ferme ses portes. Je regarde l'heure affolée et ferme mon ordinateur. Je la glisse dans mon sac et sors de l'immeuble. Je suis à l'opposé des résidences. Je commence à marcher, si j'espère me rendre un jour. Si c'était juste de moi, je m'allongerais sur le banc qui longe la faculté de droit et j'y passerai la soirée, mais je me botte les fesses et marche en direction de ma résidence. L'air est frais, ce soir. Je dois commencer à me trainer une veste pour les soirées comme celle-ci. J'ajuste mes lunettes et passe devant le pub qui est encore bien rempli. Cette fois, je continue mon chemin, même si je sais pertinemment qu'au moins deux de mes amies s'y trouvent. Je n'ai pas envie de me faire questionner par rapport à Charles. Elles se sont tellement emballées en apprenant qu'il était célèbre qu'elles m'ont fait honte. Comme si j'en avais quelque chose à battre qu'il soit millionnaire ou qu'il soit connu au travers de la planète. Je l'ai trouvé vachement séduisant ce soir-là, c'est tout.

Encore aujourd'hui d'ailleurs.

J'arrive proche de ma résidence et plusieurs personnes sont regroupées pour jammer.

Vivement les étudiants de musique.

Je contourne le groupe, mais un grand blond m'accoste.

-Hey, Evelyne, c'est ça?

Je hoche la tête, surprise qu'il connaisse mon prénom.

-J'ai beaucoup entendu parler de toi, il parait que tu as des atouts assez intéressants. Éclate-t-il de rire.

Il me semblait aussi...

Je continue mon chemin en l'ignorant. Je serre mes livres contre ma poitrine pour la camoufler. Le blond et son ami marchent un peu trop près de moi. Je regarde le sol et j'essaie de marcher le plus rapidement possible. Il ne me reste qu'un virage avant d'arriver à ma porte. Leurs sifflements s'accentuent et mes mains deviennent moites. Le stress grimpe et j'échappe mes livres. Je me dépêche pour les ramasser, mais je ne suis pas assez vite. Les deux hommes me rattrapent et m'appuie contre le mur. Je ferme les yeux en m'apprêtant à crier de toute mes forces, quand une voix rauque brise le silence.

-Laissez là tranquille, sinon je vous refais le portrait! lance-t-il violemment.

Les deux hommes me lâchent et s'enfuient en courant. Je recommence à respirer et j'ouvre les yeux pour remercier mon sauveur.

Ah bien ça alors!

Charles se dépêche à ramasser mes livres pour mes les rendre. Je suis encore sous le choc de son apparition.

-Merci! dis-je en titubant.

Je ne trouve pas d'autre mot à lui dire. Si je m'attendais à le revoir un jour. Il porte un hoodie noir et des jeans noirs. C'est très différent de son style habituel. Le petit bandeau sur le haut de son front lui donne un look encore plus séduisant. Sa main prend mon sac et il m'offre de le porter jusqu'à ma chambre.

-Je ne rêve pas, tu es vraiment ici?

-Oui et une chance. Tu veux m'expliquer c'était quoi tout ça? ajoute-t-il sérieusement.

-Juste des connards qui manquent de savoir-vivre.

Le cœur qui bat encore à cent mille à l'heure, je recommence à marcher aux côtés de Charles. Je m'arrête devant la porte 12 et entre mon code. Il lève les yeux pour me donner de l'intimité, mais je me moque qu'il apprenne le code. Ce n'est pas comme s'il allait revenir. Selon moi, il est venu me faire signer les papiers en personne. Je ne vois vraiment pas pour quelle autre raison, il se serait déplacé jusqu'ici. J'ouvre la porte et il me suit à l'intérieur. Il dépose mon sac dans l'entrée et analyse la pièce.

-Voilà, c'est ici que vit ta petite épouse. Dis-je pour briser la glace. Je n'ai pas l'habitude d'avoir un homme dans ma chambre. Surtout pas un qui me déstabilise autant.

Il s'enfonce dans la pièce en rigolant. Ses mains effleurent les partitions collées sur mes murs.

-Wow, tu composes... Je pensais que tu espérais devenir la prochaine Rihanna.

J'éclate de rire et je prends une partition dans mes mains.

-Non, je ne veux pas devenir une pop star. Loin de là, j'aspire plus à être auteur-compositrice, je vise plus le style de Charlotte Cardin.

Il se tourne et me pointe les images d'elle, affichées plus haut.

-J'aurais dû compléter mon analyse avant de parler. Plaisante-t-il.

-Tu es pardonné...

Son regard est braqué contre moi et je commence à avoir chaud. Mon corps réagit à sa présence. Je me souviens très bien de sa manière de me toucher. Il était doux, mais à la fois bestial. C'était la partie de jambe en l'air la plus satisfaisante de ma vie. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et m'avance rapidement vers la fenêtre. Je dois absolument rafraîchir la pièce.

-Alors, que me vaut la visite du grand Charles Leclerc?

Il sourit en comprenant que j'ai découvert son identité. Il se frotte la mâchoire et s'assoit sur le bout de mon lit.

-Tu as réussi à me trouver, mais tu ne m'as pas contacté? s'étonne-t-il.

-Je me suis dit que je finirais par avoir les papiers de ton avocat. C'était le plan, non?

- La divulgation de notre mariage change un peu les choses...selon mon équipe de communication, il faudrait qu'on s'affiche ouvertement pendant quelques semaines. Explique-t-il nerveusement.

Quoi? Je ne suis pas certaine de bien saisir.