Chapitre 6

2 0 0
                                    

Moi qui pensais que j'aurais des journées bien remplies ici, je me trompais lourdement. Contre toutes attentes le personnel ici, bien que peu nombreux, est efficace et compétent. Depuis la mise en quarantaine de la ville, le personnel compétent est rare, pourtant la clinique soigne bien les patients, tous les patients. Je me dirige vers un jeune interne qui se tiens, visiblement angoissé devant la porte d'une chambre. Quand il se tourne vers moi, je lis dans son regard un mélange de soulagement et d'intimidation. 

"Madame Withlers..."

Il me tends timidement le dossier qu'il tiens contre lui comme si sa vie en dépendais. Le dossier médicale d'une harpie sur le point d'accoucher.. Enfin de pondre. Elle est venue ici car il semblerais qu'elle ait des douleurs anormales et voulais s'assurer que cela ne mettrais pas en dangers ses futurs enfants. 

" Comment cela se fait que ce soit vous qui vous occupiez de cette patiente ?  Elle est non humaine. Le jeune garçon baissa la tête comme s'il était un enfant que je grondais.

- Elle non... Mais ses enfants...enfin ses petits sont des hybrides et ...

"- Et personne ne sait qui il faut lui envoyer donc on vous refile le sale travail."

 J'avais dit cette phrase pour moi comme si je récitais une leçon apprise il y a longtemps. Je jette un coup d'oeil furtif à ma montre, j'ai exactement le temps de faire la consultation avant de rejoindre mes secrétaires nous avons une tonne de paperasse à finir avant la pause déjeuner. Je fait signe au jeune rouquin de me suivre avant d'entrer dans la chambre. 

La femme harpie est allongée dans le lit dans un état second presque comateux. Ses anti-douleurs font visiblement effet. Assis à côté d'elle, un humain, vu comme il lui tiens nerveusement la main je suppose que c'est son mari.

"Bonjour je suis le docteur Withlers, je serais en charge de votre femme et de vos enfants. Comment vous sentez vous ? La femme tourne la tête vers moi, elle a des yeux d'un doré profond elle souffle.

- C'est donc une humaine qui vas s'occuper de moi... Je me sens faible mais je n'ai plus mal...

- Ce sont les effets des anti-douleurs. Je passe ma main dans son cou et je sens son poul, il est faible, elle est brûlante. Je fait signe à l'interne de me passer son dossier. Apparemment elle serais infectée par un virus, un dérivé de la grippe aviaire. Bon... Je ne vous cache pas que nous ne sommes pas parfaitement au courant du fonctionnement du virus qui vous touche et j'aimerais vous garder en observation. Je vais demander au personnel de faire leur possible pour s'assurer de votre bien être. Vous êtes censée pondre aujourd'hui c'est bien ça ?

- Oui, ma femme est censée pondre aujourd'hui mais d'apres ses proches le fait que les enfants soient des hybrides les rendent plus petits que les harpies normaux et...L'homme n'a visiblement pas eu la force de continuer mais j'ai compris dans les grandes lignes, les oiseaux sont soumis à une forte sélection naturelle et s'ils naissent trop petits ou trop faibles ils ont peu de chances de survie.

-Je comprends ne vous en faites pas. Je vais demander à ce qu'on vous fasse parvenir une dose de viande fraiche, de l'eau et des vitamines, nous allons également vous fournir des médicaments pour faire baisser votre fièvre et quand vous vous sentirez prête vous pourrez pondre nous allons installer une couveuse dans la chambre. 

-Je ne pourrais pas couver les petits moi même ? Sa voix s'est faite plus forte je ne peux qu'imaginer sa peine et sa peur, pour une mère ne pas pouvoir protéger ses enfants doit être une peine immense. 

- Dans votre état, je préfèrerais que vous restiez allongée et que vous vous reposiez. Vos petits seront tout près de vous, et le virus dont vous souffrez est peut être contagieux pour vos petits tant qu'ils n'ont pas éclos je ne pense pas que cela soit risqué pour eux mais il vaut mieux jouer la carte de la sécurité."

Apres avoir réglé les derniers détails administratifs avec la patiente, le jeune garçon et moi sortons de la pièce. Une fois la porte refermée je le sens souffler comme s'il avais retenu son souffle tout du long. Je lui tends la fiche de soin que j'ai remplie avec toutes les instructions écrites dessus il la prends l'air soulagé et me remercie platement. 

"Sachez que dans ma clinique chaque patient mérite des soins appropriés, humain ou non."

Le jeune tremble et s'en vas rapidement, il a dû avoir suffisamment peur et je ne craint pas de laisser la jeune harpie entre ses mains. Je regarde une nouvelle fois ma montre, je suis officiellement en retard, et je n'aurais pas de pause déjeuner.

Ashley Withlers

J-2 En enfer


Dans les tréfonds de l'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant