Chapitre 26 - Réconfort

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Lorsqu'ils rentrèrent dans l'appartement, le premier réflexe de Carmina fut de se rendre dans la chambre de sa fille et de l'embrasser sur le front. Même si sa petite ne se réveillait pas, elle ne pouvait pas passer outre sa promesse de toujours venir la saluer dès qu'elle rentrait. Elle remonta la couette sur son petit corps puis se rendit dans la sienne.

Malgré elle, une légère rougeur colora ses joues en voyant Nevada ôter son jean, sous-vêtement compris. Elle se détourna, mine de rien, pour prendre son peignoir laissé sur la commode devant le lit. Même en vivant avec lui, elle ne parvenait pas à se défaire de sa gêne d'être nue. C'était toujours un petit blocage. Alors que son compagnon ne s'embarrassait jamais de sa nudité. Parfois, elle le soupçonnait de garder ses vêtements par égard pour les enfants.

Elle glapit de surprise aux mains froides de Nevada sur ses côtes. Son rire sombre lui tira un frisson mais totalement différent. Elle déglutit et se retourna, le peignoir maigre rempart sur sa poitrine. Il haussa un sourcil.

- Après tout ce que nous faisons, mi reina est encore gênée. J'oserai dire que c'est mignon.

- Je ne suis pas mignonne, grogna-t-elle en roulant des yeux.

Il rit et tira sur le tissus qu'elle lâcha après quelques secondes de résistance. Ses doigts frôlèrent sa poitrine.

- Voilà qui est mieux, marmonna-t-il.

- Aurais-tu une obsession pour les seins, Nev ?

- Juste les tiens, niña.

Ce surnom la surprit. Il y avait longtemps qu'il ne l'avait pas utilisé. Elle ne s'y attarda pas, prise dans le baiser qu'ils échangèrent. Elle passa ses bras autour de sa nuque et se plaqua contre son torse. Elle sentit ses mains descendre dans son dos, saisirent ses fesses puis la soulever. Ses jambes se nouèrent autour de sa taille.

Nevada l'amena dans la douche juste éclairée par les trois lampes qui entouraient la tête de lit de l'autre côté de la pièce.

Un cri de douleur lui échappa quand son dos rencontra le mur glacé. Son compagnon se figea et s'éloigna un peu pour la dévisager.

- Désolée, bredouilla-t-elle quand ses pieds touchèrent le sol.

- Pourquoi tu t'excuses, putain.

Son éclat la déstabilisa. Elle se laissa retourner et palper. Malgré elle, son corps partit vers l'avant quand il toucha l'omoplate droite et le haut de l'épaule.

- Qui t'a fait ça ?

- Techniquement, personne, soupira-t-elle. Les flics ont fait comme d'hab : ils ont raccourci la chaîne pour les menottes.

Il jura copieusement dans sa langue natale. L'eau de la douche la prit par surprise. Elle tendit la main pour saisir son gel douche mais il la devança.

- Ne bouge pas !

L'ordre claqua étrangement dans le silence.

Carmina ne savait pas trop quoi penser de la douceur dans ses gestes, de ses attentions. Nevada n'était pas une brute épaisse le reste du temps, mais ils n'avaient partagé que des douches salaces et il se montrait très rarement tendre quand ils couchaient ensemble.

Ses sourcils se froncèrent un peu.

Ils ne faisaient pas l'amour, ils couchaient. C'était sans doute pour ça qu'elle se sentait si instable face à sa tendresse. Nevada était rude dans tous les aspects de sa vie. Il pouvait dévoiler un côté plus doux mais elle ne l'avait vu qu'aux côtés de Grâce.

Un gémissement de plaisir rebondit contre les murs quand ses mains massèrent son épaule endolorie. Il prit du temps pour détendre son dos et sa nuque raide. Avec l'eau chaude, elle se sentit fondre petit à petit jusqu'à ce que son cerveau se déconnecte.

El Cuco - Série FaidaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant