- Chapitre 5 : La boîte à musique -

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Allongée face à la pièce, Cronnie sent aujourd'hui encore les poils doux de Harchi la réveiller.

Après s'être redressé pour s'asseoir, son bâillement fit peur un moment à son ami. Le chat se pose sur ses jambes, attendant des câlins. Tout joyeux des papouilles qu'on lui donne, ses ronronnements chatouillent sa neutralité. Remontant timidement ses lèvres pour former un petit sourire.

- Harchi !

À son nom, le chat se relève. Suite à un penchement de tête symbolisant une salutation, il accourra par la fenêtre. Mais revient deux secondes plus tard, s'asseyant sur le fauteuil. Ses miaulements sonnent de plus en plus fort. Fatiguée de ses cris, Cronnie alla le voir. En se rapprochant, ses yeux, d'abord éblouis par les rayons du soleil, sont surpris de la soudaine ombre apparue devant elle.

- Bonjour, madame. Comment allez-vous ce matin ?

Le jeune garde de l'autre jour lui sourit avec bienveillance, ses pieds s'appuyant sur la fenêtre et ses mains sur les rebords extérieurs.

- Le sel.

- Pardon ?

- Vous sentez le sel.

- Ah oui ? C'est la première fois qu'on me le dit.

- Entrez. C'est dangereux.

- J'aurais bien aimé, mais il m'est interdit d'entrer dans votre chambre. En restant à votre fenêtre, je n'enfreins pas les règles.

Souriant et un peu timide, il lâche l'un des rebords pour fouiller dans sa poche. C'est avec un rire enchanteur qu'il tend sa main vers Cronnie. Celle-ci ne s'attend pas à grand-chose, mais attend tout de même le fin mot de l'histoire. D'un geste, ses doigts s'ouvrent tels une fleur qui éclôt, et laissent découvrir une petite boîte devenant de plus en plus grande au fil de son sifflement.

- C'est quoi ?

- C'est un cadeau pour vous.

- C'est joli...

Cette boîte circulaire faite de miroir et de fil d'argent l'hypnotise une seconde. En l'ouvrant, un homme allongé tourne dans ce qui ressemble à la mer. Tout est peint, que ce soit le paysage ressemblant à un coucher de soleil, cette eau bleu foncé, les étoiles brillant dans le ciel, et ce garçon en étoile de mer. À y voir de plus près, il semble même que tout soit fait main. Comme pour soutenir cette intuition, un nom est gravé dans le soleil, "Icai".

Ce beau paysage lui donne l'envie d'aller voir la mer. Rêveuse, son regard ne quitte pas la peinture.

Tout heureux, le jeune homme se penche davantage vers la demoiselle, puis touche d'un doigt l'objet qu'elle tient.

- C'est mieux comme ça, non ?

Depuis qu'il est en contact avec la boîte, une lumière vive fait bouger les étoiles, le son des vagues, des oiseaux, et enfin, une mélodie en sort. Le tout est tellement merveilleux, qu'elle en ferme les yeux, et s'imagine y être. Puis, l'homme se mit à chanter :

- "Sur le sable fin, cette mélodie me suit,
Allongé dans l'eau chaude, le Soleil me sourit,

La Lune matinale, sort de son lit,

Et, d'une grimace, m'annonce que c'est fini.

Quelle belle vue, les étoiles
Au-dessus, de mon voile.
Je n'aurais imaginé,

Qu'un jour, je regretterais,
Leurs beautés et lumières,
Parcourant l'univers.
Et cherchant le Paradis,
Les nuages attristés, ont créé la pluie,

Gallia ÉtoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant