CHAPITRE 78 - DELKO

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Son corps est à nouveau plaqué contre mon torse et emprisonné dans mes bras, je montre à Garcia que rien, ni personne, ne réussira à le sortir de là. Sa fille est entre mes mains et ne s'échappera pas de sitôt.

Son seul moyen d'échappatoire, pensait-il.

Elle continue de se débattre comme une championne, malgré la lame contre sa peau. C'est à moi de faire attention à ne pas la blesser par inadvertance.

Elle me donne du fil à retordre.

Un instant, je la revoie se démener entre mes bras, au milieu du parking de la Chapelle Rockefeller, et je ricane silencieusement à ce souvenir. Elle joue parfaitement la victime, ce soir, et ça me fait bander plus fort contre ses fesses.

— Calme-toi, Skylar. Il la rassure. Ça va aller.

Le regard noir qu'il me jette, à ces mots, m'amuse plus qu'il ne m'inquiète.

Oh, détrompe toi, connard.

Soudain, les épaules de Chaton se mettent à trembler contre moi. Elle continue de se débattre, mais avec de moins en moins d'entrain, jusqu'à cesser complètement.

Elle est molle entre mes bras. Seul le haut de corps continue de hoqueter silencieusement. Je crois d'abord qu'elle s'étouffe, et je fronce des sourcils en éloignant le couteau de son cou, et en desserrant ma prise sur sa bouche.

Et un éclat de rire s'élève dans la pièce. Elle tangue contre moi en riant à gorge déployée.

Je la regarde s'esclaffer à plein poumon et un sourire amusé étire progressivement mes lèvres en comprenant qu'elle se moque ouvertement de son père.

Vilaine fille.

Je jubile en voyant le visage de Garcia se décomposer. Il se raidit sur sa chaise, comme si une décharge électrique venait tout juste de le traverser. Sa bouche est déformé par un rictus d'incompréhension et son regard jongle entre nous, ne comprenant pas ce qui se passe.

Chaton continue de rire avec franchise et je la laisse faire en comprenant que l'alcool qui coule dans ses veines est peut-être responsable de son instant de folie.

Je la garde précieusement contre moi, son dos contre mon torse – son cul contre mon membre tendu –, pour l'empêcher de vaciller sur ses talons. Ses éclats de rire la font trembler contre moi.

— C'est quoi ces conneries ?! Eh... qu'est-ce qui se passe ?

La voix paniquée de son père semble atteindre son cerveau et diminue ses éclats de rire. Elle finit par se détendre et se stabiliser sur ses talons en se tournant vers moi pour refermer ses bras autour de mon cou.

Mes mains glissent dans le creux de ses reins, et un peu plus bas encore. Elle fixe son reflet dans la visière teintée de mon casque en cherchant mon regard au travers de la vitre.

Moi aussi, je la regarde.

J'imprime les traits de son visage dans mon esprit, je chérie les images de cette soirée pour ne jamais oublier cette vengeance que j'ai tant rêvé et attendu.

C'est jouissif.

Mieux, encore, que mes espoirs. Garcia ne va pas juste mourir ; il va me voir lui prendre sa fille, la savoir avec moi – pour la vie – quand il sera six pieds sous terre. Il va la voir de mon côté, me soutenir dans mes délires. Il va me voir me repaitre d'elle, de son goût, de son odeur, de la douceur de sa peau sous mes doigts, de la chaleur de son corps contre le mien.

Je la sens s'enflammer sous la caresse de mes mains qui la chérissent. Passant où il est possible d'aller et où elles ont le droit d'être – partout. Elle se tend contre moi et son corps se fond en moi, comme s'il était possible d'être encore plus près. Mes paumes parcourent le creux de son dos et la cambrure de ses lombaires, avant que mes doigts n'agrippent la chair de ses fesses encore à l'air depuis que j'ai relevé sa robe – ces fesses qui m'appartiennent.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant