Les démons couronnés

Chapitre 21

Andrea

Je suis vraiment une merde finie.

Je culpabilise trop.

Ses frères n'allaient vraiment pas bien.

Il faut absolument qu'elle se fasse aider.

Comme moi à vrai dire.

On fait vraiment la paire...

J'ai annulé ma première séance de psychologie qui devait avoir lieu aujourd'hui.

Je ne me sentais pas d'y aller, et j'avais d'autres choses à faire.

Bon ok, j'ai menti. En réalité je n'ai rien à faire.

J'hésite entre retrouver Camélia, appeler Milla, ou faire un truc avec les potes.

Je décide d'appeler Cam pour savoir si elle est dispo et tombe sur le répondeur.

On passe au plan B.

Même chose avec Milla.

Je perds patience.

Je tombe sur un message de Maël qui me dit que lui et les gars vont à une soirée tous ensemble ce soir avec des potes "féminines" à eux, dont Iris, l'étudiante en psycho dont il m'a parlé. Je clique sur le lien qui m'indique l'adresse où ils sont.

Je n'ai pas spécialement envie de ça mais cette soirée sera sûrement moins casse-couilles que rester à la maison avec les filles et Lucas qui m'engueulera dès qu'il rentrera.

Je pars me changer dans ma chambre.

J'enfile un cargo kaki et un teeshirt à manches courtes noir.

Je me recoiffe rapidement devant le miroir, m'asperge de parfum et de déo et file dans la cuisine écrire une lettre pour Lucas.

Je ne compte pas rentrer ce soir...

- Andrea ?

Je m'arrête sur le pas de la porte, stoppé par la voix fluette de ma petite soeur.

- Amalia.

- Où vas-tu ?

- Ça ne te regarde pas.

- Lucas ne va pas être content.

- J'ai vingt-et-un ans Amalia. Je n'ai plus l'âge d'être gardé par une nounou. Encore moins si c'est mon grand frère.

- Tu as encore la maturité d'un gamin pourtant.

- Arrêtes de parler de ce que tu ne comprends pas. Ça te donne juste l'air débile.

- Est-ce que tu pourrais éviter d'être aussi désagréable s'il te plaît ?

- Je n'ai pas de compte à te rendre. Je sors.

- Où vas-tu ?

- Laisse-moi tranquille.

- Ok.

- Merci.

- J'ai juste du mal à te comprendre parfois.

- Je sais. Des fois je ne me comprends pas moi-même.

Elle acquiesce la tête baissée et s'éloigne vers le canapé où elle allume la télé.

J'ai conscience de ne pas être assez présent pour ma famille, mais je ne sais pas faire autrement.

Je préfère m'éloigner d'eux que de leur partager ma noirceur.

Quelque part je cherche à leur rendre service.

Même si je m'y prends très mal.

Je ne pose pas plus de questions et monte dans ma voiture.