Partie 3

15 6 12
                                    

— Nope, dis-je

— Le 15 mars 2009, une mère et un de ses fils ont été retrou...

—Tais-toi.

Comment peut-elle être au courant ? Pourquoi a t-elle commencé à m'en parler ? Je n'aime pas la tournure de cette rencontre, vraiment pas. Cette fois-ci je décide de partir pour de bon sans l'écouter m'interpeller. C'en est trop.

Une fois arrivé chez moi, je décide de prendre une douche brûlante. Je me déshabille à la hâte et fais couler l'eau avant de me mettre sous le jet. Je sens la chaleur se propager sur mon corps, ça me brûle, je m'en mords les lèvres.

J'ai perdu l'habitude depuis que j'ai rejoint le monde des vivants. Mes pensées se tournent soudainement sur cette fille. Je ne sais pas d'où elle sort, je ne comprends pas comment elle peut voir l'aura de mes cartes ni même savoir qu'elles proviennent des ténèbres. Ce qui est sûr, c'est que je ne veux plus la croiser. Ce problème, je le règlerai seul.

Une fois détendu, je sors de la douche et enfile un jogging avant d'aller me poser sur mon canapé. J'allume la télévision afin de regarder les infos. Mon coeur rate un battement.

"C'est un véritable massacre auquel ont assisté les forces de l'ordre. Cinq personnes ont été retrouvées égorgées."

La maison des parents de Léa. Je saisis rapidement mon téléphone et tente de joindre Teru. Je tombe directement sur sa messagerie. Mon intuition me dit qu'il fait partie des victimes, si c'est le cas, la guerre est vraiment déclarée.

J'entends un rire qui résonne à l'étage, je me précipite dans la chambre et découvre Nolan, assis sur mon lit.

— Et bien, c'était excitant de les voir me supplier de ne pas les tuer, rit-il.

Je garde mon calme et affiche un visage vierge de toute émotion. Je croise mes bras sans le quitter du regard.

— C'est quoi la prochaine étape ? demandé-je.

— Je pense que tu t'en doute, non ?

Je pense tout de suite à cette fille que j'ai rencontré. S'il ose la toucher, je me fiche d'être dans le monde des vivants, je ferai, à mon tour, un massacre.

— Pourquoi fais-tu cela ? finis-je par demander.

— Oh, pour m'amuser, répond-t-il en se levant.

Il vient se placer face à moi, à quelques centimètres. Il porte une de ses mains vers mon visage afin de dégager mes cheveux en arrière.

— Tu m'as manqué petit frère.

— Content de le savoir, rétorqué-je.

— Voyons voir qui remportera cette partie.

Il se met à rire avant de disparaître. Je secoue ma main afin de faire apparaître une carte, l'As de Pique est de sortie. Un sourire se dessine sur mon visage, j'ai toujours apprécié les Rois, mais les As ont tout de même une place importante de par leur puissance. Mais pour l'instant et contre mon gré, j'ai une fille à sauver.

J'enfile un t-shirt ainsi qu'un sweat, je récupère également une sucette dans mon bocal à bonbon puis je quitte mon appartement. Avant même de sortir de l'immeuble, une silhouette me rentre dedans.

— Toi !? m'étonné-je

— Je ne me suis pas trompé d'immeuble ! lâche Rhéa rassurée.

— Comm...

— Tu as tes secrets, j'ai les miens !

Elle vient de me fermer le clapet, je la regarde en arquant un sourcil. Sait-elle au moins à qui elle a affaire ? J'en doute.

— Accepte-tu mon aide ? demande t-elle en souriant.

Un certain organe situé à gauche de ma poitrine se met soudainement à battre un peu plus vite que d'habitude. Quand elle pose une main sur mon épaule, je sens mes joues chauffer. Je me dépêche de la retirer.

— T'es pire que têtue, soufflé-je.

— On est deux !

— Je ne le suis pas !

— Non, c'est vrai, tu es borné, avoue t-elle

Le pourcentage de mon envie de la tuer dès maintenant approche les 90%, si elle continue, je lui fais bouffer le sol.

— Ton frère jumeau est en train de foutre la pagaille, affirme-t-elle.

— D'où...

— Secret.

— Je vais te les faire bouffer tes putains de secrets, dis-je en souriant.

— Promis, je te dirai tout quand tu accepteras mon aide, renchérit-elle

Je prends un temps de réflexion. Si elle fait équipe avec moi, elle devrait être moins exposée au danger vu que j'aurai un oeil sur elle. Mais je déteste avoir la vie de quelqu'un entre mes mains. Ma vie de solitaire me convient, gérer cette affaire seul reste ma préférence mais j'ai l'impression qu'elle ne lâchera pas l'affaire si facilement.

— Ok, j'accepte, dis-je dépité.  

Kingdom of CardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant