Chapitre 1

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Une nuit, un violent orage frappa le duché des Blackshire faisant danser furieusement les arbres et baignant les rêves des habitants de  crainte, d'une peur de voir cette fragile maison qui est la leurs s'effondrer sur leurs têtes. Mais, plus loin sur le sommet d'une colline où un majestueux manoir se dressait, l'agitation faisait rage et pourtant c'était un de ces lieu où on ne craint pas pour ces futilités étant protégés par de solide fondation. On y apercevait souvent des ombres fugaces passer à travers les vitres teintées d'orange et même de rouge au point que l'on eu crû à un incendie.

À l'intérieur de la demeure régnait une chaleur torride mais cela n'arrêtait en rien les servantes qui faisait les milles pas précipitamment. Elles entraient et sortaient des pièces de la maison en ramenant tantôt des draps, tantôt des bassines d'eau. Mais tous leurs déplacements les reliaient à un endroit où la tension se faisait forte. D'ailleurs il y avait là, debout devant la porte, un bel homme aux cheveux d'argent qui suait à grosses gouttes sans prendre la peine de s'essuyer avec un mouchoir. Il ne semblait pas dépasser la trentaine mais les rides d'inquiétude l'aurait fait passé pour un trentenaire. Il lui arrivait de demander à une des femmes qui passait des nouvelles de ce qui se passait à l'intérieur mais on ne voulait rien lui dire ce qui ne faisait qu'augmenter son anxiété alors que les coups de tonnerre faisait trembler les vitres n'arrangeant en rien l'atmosphère tendue.

Une chaude humidité régnait dans la petite pièce, une chambre d'accouchement. Celle ci avait un côté paisible par les bienveillante bougies qui l'éclairait mais l'ambiance changeait rapidement lorsque venait un éclair qu'on aurait dit qu'il parraissait jaillir de la pièce elle même. Sur le grand lit blanc était couchée une jeune femme aux traits tirés par la douleur, couverte par d'innombrables couvertures et qui poussait souvent d'horribles cris d'agonie. Plusieurs femmes l'entouraient et l'assistaient hormis les servantes.

- Respire mon enfant, tout ira bien. Dit l'une d'entre elles en prenant sa main gauche.

La femme allongée qui n'arrivait pas à prononcer un quelconque mot à cause de la douleur se contenta de pousser un hurlement avant d'éclater en sanglots. C'est alors qu'une autre femme prit un tissus mouillé et commença à essuyer ses larmes et sa figure en lui murmurant des mots doux et apaisant. Les autres femmes restaient autour du lit en silence, l'air attentif et avec une inquiétude remplie de pitié et de compassion. Elles observaient toutes la sage femme transpirante penchée sous les couvertures sous lesquelles ses mains s'activaient. Cette dernière répétait souvent d'une voix forte:

- Poussez Madame poussez!

Un ordre auquel la femme obtempérait en poussant un cri strident. L'action se répétait en boucle jusqu'à ce qu'un nouveau cri de colère aigu se fit entendre. La sage femme sortit lentement une petite chose rouge remuant lentement avant de s'écrier:

- C'est une fille! Félicitations Madame c'est une fille!

Cependant la jeune femme n'arrêtait pas de gémir. C'est alors que, comme si elle avait eu une prise de conscience, la sage femme replongea ses mains sous la couverture sous le regard étonné des spectatrices.

- Je n'arrive pas à y croire... Murmura la sage femme. Allez y Madame ! Encore un effort, poussez! S'écria-t-elle alors que des murmures dans l'assistance commençait à s'élever.

Après quelques minutes, c'est avec un regard triste que la sage femme sortit un deuxième enfant. Cependant elle ne perdit pas courage et commença à frotter le dos du nourrisson alors que la nouvelle mère, essoufflée, amaigrie par la souffrance, les yeux ternes et entourés de larges cernes interrogea une des femmes d'une voix faible semblant presque être un murmure:

- Est-ce mon bébé que j'entends crier?

Celle-ci fit oui de la tête en s'efforçant de sourire.

- Et... Et l'autre? Est-ce un garçon ou une fille?

Libération d'un ange Où les histoires vivent. Découvrez maintenant