-Chapitrea 10 : Grande fête -

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Je regarde, impuissant, devant moi. Baptiste et Cronnie sont allongés dans leurs lit blanc. Dos contre le matelas, visage face au plafond, bras alignés le long de leurs corps; n'ayant que leurs têtes qui dépassent de la couette. Accroché à leurs bras, un tube transparent est relié à un sac plastique mis en hauteur. Je regarde fixement cette libellule posée sur l'épaule de Cronnie, elle me semble familière. C'est alors que je sens une main se poser sur moi.

—Vous nous suivez depuis un moment. Pour quelle raison ?

Gathiel me regarde comme si j'étais un fantôme. Je me retourne, et m'assois sur l'un des fauteuils de la pièce. Après avoir croisé mes jambes comme un gentleman pour sembler cool, je le regarde tel un homme mystérieux, puis dit :

—J'en ai fait la promesse.

Je me sens terriblement stylée, tout en le regardant, je me tiens la tête avec ma main accoudée.

—Nous allons discuter de façon sérieuse dès à présent.

Il s'installe sur le canapé juste en face de moi, croise ses jambes tel un gentilhomme, pose ses mains sur ses genoux après avoir enlevé son chapeau de manière élégante. En comparaison, la manière de m'asseoir est purement ridicule. Alors, après un soupir, je me lance :

—Je suis Noueste. Je faisais partie de la garde d'Edward. J'étais même dans la première division, ce qui m'a donné une certaine popularité. Mais bon, ce n'était pas la question. J'avais une relation plutôt marrante avec Edward. Malgré que j'étais beaucoup plus jeune que lui, on était des amis inséparables. Puis, le Massacre.

Gathiel recule un peu, inspire, et me regarde de nouveau.

—Le Massacre... Alors, vous y étiez ?

—Oui, bien sûr ! J'étais en première ligne. Juste derrière lui.

Me rappeler de cette guerre me glace le sang, mes souvenirs de lui me donnent envie de pleurer. Alors, je repris :

—Sa mort, c'était affreux.

—Je le sais, j'étais présent.

—Impossible, je vous aurais vu.

—J'occupais la fonction d'assistant, j'aidais ma mère, alors, personne d'encore vivant n'avait la capacité de me voir.

—Si vous avez vu les conséquences du Massacre, pourquoi vouloir combattre Ib ?

—C'est simple. Il fait du mal. Il tue des innocents, torture avec des procédés terrifiants, vole aux plus démunis, crache sur son peuple... Et, nous avons de plus en plus de décédés au royaume des morts.

—Oui, mais, vous pouvez mourir.

—Ça a été décidé comme ça.

—Par qui ?

—La table Libellule.

—Eux, toujours eux. 

— Vous sentez-vous capable de me parler de vous ?

— Bien sûr, je commence où ? Ma naissance ?

— Ah ah ! Non, peut-être, votre rencontre avec Edward.

— Ce n'est malheureusement pas aussi fou que ce que tu dois penser. Je suis né ici, ma mère était une Maquirdes s'étant enfuie d'une prison pour femme enceinte. J'ai rencontré Edward et les autres Lastgate dès mon plus jeune âge.

— Oh, eh bien, intéressant. Et Baptiste ? Comment était-il ?

— Baptiste ? Très, très, très turbulent. Il sautait partout. Cassait tout ce qu'il touchait. Tapait tous ceux qui le cherchaient. En fait... Il est comme ça depuis la mort de Lucy, sa mère adoptive. L'armée de Ib avait pris Morgan à sa place. Alors, elle a donné sa vie pour sauver sa fille. Il pense depuis que c'est sa faute, et fait tout pour aider sa sœur. Même si l'aider le plus est de se faire détester de tout le monde. Morgan est actuellement dans une des chambres de cet hôpital. C'est ma faute si elle est ici. Je ne peux pas aller la voir. Mais, va lui poser des questions si tu veux.

Gallia ÉtoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant