Chapitre 43

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(Je n'ai pas publié de chapitre 44, je me suis juste trompée dans le numéro x))

Désolée pour l'énorme retard ! Vous savez déjà pourquoi donc je ne reviens pas là-dessus. 

Bonne lecture :*

PDV William

Son sourire est faux, pour les rares fois où elle tente de l'aborder. Son regard est vide. Non. Il est plein d'une tristesse infinie. D'une colère sourde. D'une désillusion immense. Son corps est prostré, son visage pâle. Son aura est éteinte.

La toile de couleurs qui la compose habituellement est fanée.

Je déteste cela.

Lewis, Arwen, Charlotte, Natt, aucun d'entre eux n'est parvenu à ne faire naître la moindre émotion positive chez elle. Elle tente de donner le change, mais aucun d'entre nous n'a pu passer à côté de cela. Le regard qu'a coulé Lewis sur moi m'a laissé comprendre que l'on pense la même chose de son état. De sa cause.

Mais elle ne dit rien. Jamais, elle n'a tenté d'expliquer. Et je sais qu'elle va exploser. Je serai là. Il est hors de question qu'elle se laisse déborder par tout ce qui est en train de la ronger de l'intérieur seule.

Si elle pouvait hurler, je sais que sa voix déchirerait l'air.

Elle s'applique tellement à tout camoufler que les cernes strient son visage, que son corps avance au ralenti, et qu'elle semble épuisée comme si depuis des nuits elle n'avait pas dormi.

Elle est submergée. Mais elle tente par tous les moyens de ne pas nous laisser voir son mal.

Nous la connaissons assez pour voir derrière ce masque qu'elle s'est grossièrement appliqué.

Je rumine. Prendre mon mal en patience n'est pas ma tasse de thé.

Je me fous des émotions des autres. Mais pas des siennes.

L'impatience me griffe de l'intérieur.

Je voudrais lui attraper le poignet, la tirer derrière moi, lui extirper toutes ses pensées.

Je voudrais ouvrir son esprit, son cœur et son âme pour avoir accès à chaque sentiment. A chaque blessure qu'ils sont en train de causer.

Mais j'attends. Je passe ma journée en silence, à observer. A noter le moindre signe. J'attends ce moment, ce cours du soir où nous sommes enfin tous les deux.

Je reste silencieux. Je continue d'observer. Je sais que ce moment va arriver.

Il va faire mal. A elle. A moi ? Peut-être aux deux. Mais dans tous les cas, il va blesser. Je l'exècre déjà, et pourtant, il me paraît absolument nécessaire.

Kanako ère dans la pièce, sans destination précise. Elle observe les tableaux qu'elle a créés, les esquisses qu'elle a réussies ou ratées. Et elle s'arrête devant une toile. Je ne la vois pas, mais je sais pertinemment de laquelle il s'agit. Celle de ses amis. Celle où il y a nos visages. Celle où il y a le sien.

Je la vois se mordre les lèvres, serrer les poings, froncer les sourcils. Rougir, mais d'une teinte que je n'apprécie guère, car elle contient que de la colère.

Ses mouvements sont au ralenti. Et puis soudain, tout accélère.

D'un geste si rapide que je le distingue à peine, elle se retourne, attrape un cutter, et l'abat sur la toile. Une fois. Deux fois, trois fois. Elle cri, et sa voix est là, cette fois. Elle explose de rage, et ce sentiment balaye tout dans la pièce. Il me transperce, mais ne m'empêche pas de bouger. Parce que je refuse qu'elle continue. Je refuse de prendre le risque qu'elle se blesse, quand bien même elle a un besoin fou d'éclater.

Amour Muet - Aime-Moi Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant