Chapitre 6

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Mes parents étaient sortis pour la soirée, mes frères proposèrent qu'on dîne à la maison avant de nous rendre au bar pour retrouver mes amis. Quand on arriva avec Lorlea, seul Anton était là à discuter au téléphone avec sa nouvelle petite amie, les jumeaux étaient partis chercher notre dîner à la pizzéria. Elle m'aida à mettre la table et mes frères rentrèrent en faisant un boucan monstre, forçant Anton à raccrocher :

— Vous ne pouvez pas vous tenir un peu ? demanda-t-il.

— Désolé, on a fait peur à madame Anton, taquina Yann. Lorlea ne nous trouve pas bruyants, elle au moins.

— En fait, si, dit-elle.

— C'est surtout mon jumeau, se défendit Ruben.

— Mais qu'est-ce qui vous arrive ? demandai-je.

— Yann n'apprécie pas mes goûts musicaux.

— Non, mais dans sa playlist le gars a Trapnest, il manquerait plus qu'il écoute Black Stones.

— Bah figure toi, commença Ruben.

— Mais non ! Ce ne sont pas des groupes !

— J'en connais aucun, me glissa Lorlea à l'oreille.

— Ce sont des groupes de musique fictifs, lui dis-je.

— Comment un groupe peut être fictif ?

— Tu connais le manga Nana ? intervint Yann.

— De nom.

— Trapnest et Black Stones sont les groupes du manga.

Lorlea était toujours dans le flou.

— Et les groupes n'existent pas en vrai ? demanda-t-elle, mais comment ils peuvent être dans sa playlist alors.

— Quand ils ont fait un animé, ils ont sorti un OST avec les musiques des groupes jouées par de vrais personnes, expliquai-je, et perso, j'aime bien aussi.

— Vous me décevez vraiment, commenta Yann en mimant d'être touché en plein cœur.

— Je te rassure Lorlea, mes frères ne sont pas toujours si pathétiques, rassura Anton.

— Si peu, dis-je.

— J'aime bien, répondit-elle, ça met de l'animation.

Cela me plaisait qu'elle s'entende bien avec mes idiots de frères, j'avais peur qu'ils en fassent trop. Contre toute attente, ils n'étaient pas intrusifs ou gênants, je ne savais même pas qu'ils en étaient capables. Malgré tout, cela ne les empêchait pas de me lancer des petites piques dès qu'ils en avaient l'occasion

— Tu vas faire quoi l'année prochaine ? lui demanda Anton.

— Je ne sais pas trop ce que je vais faire de ma vie, alors je me suis pré-inscrite en fac de bio.

— On a fait la même chose avec Ruben après le bac, expliqua Yann. On nous dit pendant tout le lycée qu'on nous prépare pour la suite, mais résultat des courses, personne ne sait quoi faire après le lycée.

— Il est un peu remonté contre système, commenta Ruben.

— C'est un euphémisme, dis-je.

— Au moins ça nous permet de tester des choses, dit Lorlea, si on savait tout de suite ce qu'on voulait faire, si notre route était déjà toute tracé, on ne ferait aucune expérience, on n'irait pas explorer les bois, on suivrait bêtement la route.

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