Partie 1

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Le lendemain, je suis surpris de ne pas trouver Rhéa dans le salon. Elle n'a laissé aucun mot, rien. Je soupire en me passant les mains sur mon visage puis je me pince le nez. Je la sens pas. Mais alors pas du tout.

— Et t'as bien raison, fait une voix derrière moi.

Sans même me retourner, je sais déjà qui c'est. Je ne prends pas la peine de répondre et me dirige dans la cuisine pour me faire un café.

— Tu ne veux pas savoir où elle est ? questionne Nolan en s'adossant contre le mur près de la porte d'entrée.

— Non. Mais à mon avis, tu t'en ai occupé, lâché-je en récupérant ma tasse.

— Pourquoi penser au pire tout de suite petit frère ?

— Tu comptes vraiment aller jusqu'à 54 ?

— Je sais pas... Ca dépend à quel moment tu finis par m'attraper.

Il vient s'asseoir à côté de moi sur le canapé, met une jambe en équerre avant de s'adosser contre le siège.

— D'ailleurs, c'est quand que tu m'attrapes ? T'as pleins d'occasions, genre, là, me demande t-il.

— Flemme.

— Voir des filles se faire torturer, égorger ne te dérange pas plus que ça ? s'étonne-t-il.

— Comment vas Teru ?

Son visage pâlit, il me regarde bêtement. Je l'entends se râcler la gorge, je souris avant de boire une gorgée de café puis je me mets dans la même position que lui.

— Il a vraiment du talent pour simuler sa propre mort. Qui était la véritable victime qui s'est fait passé pour lui ? demandé-je de manière détachée.

— Aucune idée, déglutit-il.

— Et pour ton information, pourquoi tu penses que c'est moi qui dois t'arrêter et te ramener en bas ? Je te signale que j'erre autant que toi dans ce monde. Je ne suis personne pour m'occuper de toi.

— Alors pourquoi tu te mets en travers de ma route pour ce que je fais ? balance t-il

— Car j'ai toujours aimé te mettre des bâtons dans les roues, surtout quand maman était vivante.

La réaction qu'il a me fait sourire, c'est exactement ce que je veux. Il serre les poings, se lève rapidement et se met devant moi, le regard noir, le visage rougit de colère.

— N'utilises plus jamais ce mot en ma présence bâtard ! rugit-il

— Bah casse-toi. Mais preuve que la vérité blesse.

— Ferme-là !

Il m'attrape par le cou pour me relever, son visage se trouve à quelques centimètres du mien. Je peux sentir son souffle, sa respiration rapide.

— Que compte-tu me faire grand frère ? demandé-je en insistant sur le dernier terme.

— Te faire vivre un enfer !

— Mais ça c'est déjà le cas.

Il s'énerve encore plus face à mes provocations mais il finit par me lâcher. Je tombe sur le canapé puis je le fixe en souriant.

— Je vais te faire ravaler ton putain de sourire Noah.

— Je serai ravi de voir ça.

Il frappe la table basse de son pied avant de disparaître. Je me mets à soupirer puis je réfléchis pour savoir comment je vais m'occuper du cas de Teru.

— Il a voulu jouer avec la mort, alors celle-ci viendra à lui, chuchoté-je le sourire en coin.

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