Avant l'orage.

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Pdv Liam : Chapitre 10

Je le fixe en écarquillent les yeux. Je ferme le dossier mais je n'ai pas le temps de le remettre dans son tiroir que Théo me prend le bras et nous emmène dans L'armoire intégré au mur du bureau. Il plaque une main sur ma bouche et me pousse à l'intérieur. Je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit qu'il rentre à son tour, et laisse l'armoire entre ouverte.

Je lui jette un regard noir avant de fermer la porte coulissante entièrement. J'entends des clés et une serrure s'ouvrir. On ne fait plus aucun bruit, aucun mouvement, même respirer devient difficile. C'est seulement maintenant que je sens son épaule toucher la mienne, son dos collé à mon torse, et son regard dans le vide pour se concentrer sur le bruit.

Je me déplace légèrement, beaucoup trop à l'étroit. Ma main frôle accidentellement son dos alors que j'essaie d'être le moins serré que possible.

Théo- Liam, on va se faire repérer là putain.. chuchote-t-il.

Liam- Dans tout les cas on est cramé ici Théo..

On se coupe tout les deux en entendant les marches grincer. Le stress commence à monter au point où mon coeur accélère dangereusement. On entend la porte du bureau qui était restée ouverte se refermer.
Le corps de Théo se tend en même temps que le mien. Inconsciemment, il se recule jusqu'à ce que son corps soit collé au mien. Par réflexe, je pose mes mains sur ses hanches.

À ce moment précis, je le déteste de m'avoir emmené dans cette histoire et je me haïs d'avoir accepté. On sait qu'il est présent dans la pièce puisque le parquet résonne sous ses pieds.

Je retiens ma respiration, mes mains se crispent sur ses hanches. Je tourne ma tête sur le côté pour mieux entendre. Je sens sa main remonter sur sa hanche. Il pose sa main sur la mienne puis me fait l'enlever de son corps. Je retire la deuxième extrêmement gêné maintenant. Je n'ai pas le temps de l'être longtemps en entendant L'enquêteur ranger ses papiers avant qu'un téléphone sonne.

Mon cœur loupe un battement mais au vue du calme de Théo, je comprends que c'est pas l'un des notre. On l'entend répondre à son téléphone.

- Oui ? Je vois.. oui je serais présent. Vous avez du nouveau ? Je veux que vous me les apportiez demain au levé du soleil. Merci bien.

Il s'assoit sur sa chaise de bureau. Théo rapproche sa tête doucement pour essayer de voir à travers la fissure de la porte coulissante.
Je sens son corps bouger légèrement contre moi pour se rapprocher de la porte et avoir de quoi entendre et voir.

- Non, je croyais avoir rangé le dossier dans mon tiroir mais je l'ai retrouvé sur le bureau. Ouais, c'est sans doute ça. Je ne vais pas pouvoir dormir maintenant malheureusement, il faut que j'y retourne.

Retourner où ? C'est sans doute ce que Théo se demande, moi au contraire je suis ravi qu'il parte, je veux sortir de cette foutu maison.
Au bout de quelques minutes, il raccroche le téléphone et nous l'entendons soupirer. Ses pas recommence et s'éloignent. La porte s'ouvre et se referme ensuite. Je reprends de l'air, chose que je n'ai pas énormément eu depuis une dizaine de minutes qui me donnait l'impression d'être une éternité.

Je n'avais même pas remarqué qu'il avait gardé ma main dans la sienne. Mes yeux tombent dessus. Je retire instantanément ma main. Il ne bouge pas quelques secondes avant d'entendre la porte d'entrée se fermer et de reprendre à son tour, une respiration convenable.

Liam- Je te déteste putain. Chuchote ais-je.

Théo- Ça va, il n'a rien vu. Annonce t-il comme-ci ce n'était rien ce que nous venons de faire.

Liam- Laisse-moi sortir de ce putain de placard avant que je ne te tue sous mes griffes Raeken.

Il ouvre la porte de l'armoire après un sourire en coin et sort en me laissant l'accès à mon tour. La première chose que je fais, c'est de me diriger vers la sortie mais je ne l'entend pas me suivre. Je me retourne et je le vois chercher le dossier.

Théo- Putain il l'a pris l'enfoiré.. Jure t-il.

Liam- On s'en fou Putain !

Il souffle avant de se diriger vers moi et de me bousculer pour descendre. Je serre les dents avant de descendre à toute vitesse à mon tour. On sort par la baie vitrée et courons jusqu'au portail. On l'escalade et retournons sur la route. Après un coup d'œil de droite à gauche par Théo, on s'avance rapidement jusqu'à sa voiture.

Une fois rentrée, Théo ne perd pas de temps et démarre. Je passe mes mains sur mon visage. Il s'éloigne du quartier, beaucoup plus serein que moi. Je pose ma tête sur le repose tête et ferme les paupières quelques secondes.

Une dizaine de minutes de silence plus tard, j'aperçois la façade de ma maison. Un sentiment de sécurité envahit chaque partie de mon corps. Théo se gare juste devant. L'allée est seulement éclairé par le lampadaire à côté. Sans un regard, je sors de la voiture et me dirige vers l'entrée. J'entends l'autre portière s'ouvrir et ses pas arrivé jusqu'à moi.

Théo- Liam attend.

Je me retourne vers lui. La froideur de la nuit me fait frissonner. Il s'avance vers moi, les mains dans les poches. Je reste planter là, en attendant qu'il se daigne à parler.

Théo- Merci, je l'aurais pas fais sans toi.

Liam- C'est faux, ça n'aurait strictement rien changé.

Théo- Peut-être, mais je suis content que tu m'aies aidé.

Je hoche la tête positivement en regardant sa voiture encore allumée derrière lui. Je sens son regard assistant sur moi, alors mes yeux entrent en contact avec les siens. La seconde d'après, mes yeux tombent sur ses lèvres, rose et légèrement charnues. On est en extérieur, pourtant, j'ai l'impression de me sentir oppressé par tout ce courant d'air, ce temps, la lumière. Tout me paraît si... Irréel..

Oui c'est le mot, rien n'est réel, et encore moins lui. Ses yeux me fixent et je me rends compte à quel point ses pupilles sont sublimes. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je n'arrive plus à penser correctement.

Je mord ma lèvre, parce que c'est la seule chose que j'arrive à faire. Mes yeux passent de sa bouche à ses yeux. Je vois bien qu'il ne comprends pas. Les secondes passent comme une éternité à mes yeux, avant que mon corps ne prenne le contrôle et que je m'avance jusqu'à son lui.

Je lève légèrement le menton pour atteindre la hauteur de son visage. Mon souffle est coupé, et mon cœur bat aussi vite que possible alors que je prends sa nuque d'une main et ensuite, je pose mes lèvres sur les siennes.

Il reste une ou deux secondes sans bouger d'un seul millimètre avant que je le sente répondre au baiser. Sa main se pose sur ma joue alors que je n'arrive pas à me reculer de son corps.

Pourtant mon cerveau me hurle de partir...

Ce n'est seulement quand je me rends compte de ce qu'il se passe que je lâche sa nuque et recule mon visage. Je lèche mes lèvres en ayant encore son goût dessus. Mes yeux reste baissé sur son torse, complètement perdu. Il ne dit rien, sans doute surpris et dans l'incompréhension totale, autant que moi..

Quand le vent vient me caresser la peau dans un violent coup, je relève les yeux à lui.

Liam- Putain va te faire foutre..

Je me retourne sans attendre de réponse de sa  part et me dirige en vitesse jusqu'à ma porte et rentre à l'intérieur. Une fois la porte fermée, je me laisse tomber au sol contre celle-ci. J'écoute les battements de son cœur derrière les briques de la maison battre à une vitesse incontrôlable.

Par pitié, pars loin d'ici...

The white mask  //Thiam//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant