The Revenge Game | HISTOIRE TERMINEE

Chapitre 1 | Elena

— Et n'oubliez pas de faire signer le mandat pour...

Mes muscles se contractent. Même lorsqu'il me donne des tâches à accomplir, il me reluque d'une façon particulière qui ne laisse point de doute sur le fait qu'il regarde autre chose que son assistante juridique de façon professionnelle. Au début, j'ai bien cru que la manière dont il m'observait était pour souligner son exaspération qu'il montre à tout le monde, mais j'ai fini par remarquer des détails. Il tente d'être discret, il l'était au début. Sauf qu'au bout d'un temps, il m'est arrivé de croiser son regard au bon moment pour réaliser son intérêt évident. Ces petites fois où ses lèvres esquissent un faible sourire quand je ris avec mes collègues dans le couloirs et qu'il passe à côté sans nous saluer ou bien nous regarder. Lorsque pendant un rendez-vous avec un client je lui dépose son café sans ajouter du sucre car il ne supporte pas ça, et qu'il se met à le fixer avant de poser son regard brûlant sur moi à en perdre le fil de la discussion avec le client. Ou encore, quand je reste un peu plus tard le soir et que je le trouve adossé à l'encadrement de mon bureau à m'observer avant de me dire de rentrer chez moi. Je souffle intérieurement et redressant les épaules. Ce serait mentir de dire que je suis insensible à ses yeux couleurs chocolat qui me parcourent le corps en me déshabillant du regard, ou bien à élégance indétrônable dans ses costumes qu'il porte aussi bien qu'un mannequin, si ce n'est mieux. Bref, mon patron est incontestablement un bel homme, et ça, personne ne peut le nier, pas même moi, alors que je le regarde avec un feu qui brûle en moi.

Sauf que je connais son véritable visage. Ma mâchoire se serre. Je sais exactement de quoi Mike Anderson est capable, ce qu'il a fait.

Ce qu'il m'a fait.

— Vous m'écoutez, Elena ?

Bien sûr, crétin. Ça fait cinq minutes que tu parles non-stop comme si tu étais le centre du monde. Tu débites tellement qu'il n'y a plus que toi dans mon esprit. Je cligne lentement des paupières.

— Oui, monsieur Anderson, répondis-je en le regardant droit dans les yeux, avec mon air de biche innocente.

Il me sourit en coin de façon aussi calculée que je l'observe. Mike Anderson peut jouer autant qu'il veut de ses charmes, je suis meilleure joueuse, je compte bien le prouver.

— Alors, allez-y, qu'attendez-vous ? lance-t-il comme si je n'étais qu'une idiote à rester plantée là.

Ajoutons arrogant en plus de crétin. Je continue de le regarder droit dans les yeux, puis lève un sourcil en direction de son bureau où se trouve ce dont j'ai besoin.

— Le mandat... Est-ce que vous comptez me le donner pour que je puisse le faire signer ?

J'incline la tête comme si je m'adressais à un enfant puis serre ma tablette électronique contre ma poitrine, c'est alors que je détecte un tic nerveux au niveau de sa mâchoire. Cette habitude que je lui ai découvert à chaque fois que je m'amuse à le reprendre, de sorte à le ridiculiser pour le faire descendre de son pied d'estale ne fait qu'amplifier ma joie intérieure.

Est-ce que passer mon temps à le provoquer pour le faire redescendre de son trône fait de moi quelqu'un de sadique ? Totalement.

Est-ce que cela me procure un plaisir inouï ? Absolument.

Et est-ce que je vais m'arrêter par peur d'être virée ? Pas du tout.

De toute façon, je suis la meilleure assistante juridique qu'ils aient jamais eue dans ce cabinet. C'est Trent Anderson, le père de Mike, qui me l'a lui-même confié. Alors je sais que ma place dans ce cabinet est en sécurité.