nous deux c'est mieux | plk

Vingt-cinq

Paris,
juin 2022

𝗗𝗲𝗻𝗶𝘇

Mon bras sous celui de mon père on se promène dans Paris avant d'arriver à la Tour Eiffel.

- Qu'est-ce qu'on fait ici papa ? Je lui demande. Depuis le temps on connaît déjà la Tour Eiffel.

- Arrête de râler et profite, tu te rappelles quand Calypso et toi étiez plus jeune je vous emmenais souvent ici et vous adoriez prendre la pose comme des stars devant la Tour Eiffel. Me raconte t-il avec nostalgie.

- Je sais, on a un album photo entier de nous deux de nos 6 à nos 16 devant la Tour Eiffel qu'il pleuve ou qu'il vente même. Je lance et mon père rigole.

- C'était le bon vieux temps, à cette époque vous étiez encore mes petites filles et vous n'aviez pas de copain, vous dormiez dans le même couloir que maman et moi, on prenait le petit-déjeuner ensemble, on regardait des films en famille, on-

- C'est l'approche de la cinquantaine qui te rend nostalgique comme ça ou quoi ? Je demande et mon père me donne un gentil coup d'épaule en râlant.

- Avec le mariage de ta sœur qui approche, je me rend compte que vous n'êtes plus mes petites filles, vous êtes des femmes qui ont leurs propres vies et qui fonderont bientôt leur propre famille.

Je lève la tête et le regarde en souriant, il baisse son visage vers moi et vient poser ses lèvres sur mon front. 

- Tu sais même si on a plus six ans, tu restes notre petit papa d'amour. Je lui dis et il plisse ses yeux avant de rire.

- Merci princesse. Souffle t-il en me serrant dans ses bras.

On continue de se promener avant de s'arrêter dans un glacier, une fois nos glaces prêtes, on s'installe en terrasse pour les déguster.

- Calypso va bien ? Je lui demande.

- Ça peut aller, elle en parle plus à votre mère qu'à moi mais je pense qu'elle a du mal à tout gérer en même temps, elle commence à saturer.

Je hoche doucement la tête pensive.

- Prépare toi à l'explosion alors. Je lui dis et on rigole ensemble.

- Et sinon, Commence t-il en grimaçant et je devine alors aisément le sujet qu'il veut aborder, comment va Mathis ?

Je penche la tête sur le côté et il m'offre un sourire innocent.

- Papa, te tromper de prénom une première fois, ça passe genre une seconde mais pas après toutes ses années. Je lui dis et il acquiesce.

- Comment ça se passe avec Mathieu ?

- Très bien merci papa. Je répond le visage fermé.

- Fais pas cette tête princesse, c'est juste que t'es ma petite fille alors j'ai du mal à me dire que tu as un autre homme que moi dans ta vie.

- Je comprend mais il faut que tu me laisse m'envoler papa. Je lui dis et il éclate de rire. Et puis je suis sûr que t'as jamais fais avec Max et Caly.

- Tu veux rire, j'ai fais pire que d'écorcher son nom. Quand ta sœur a été à son premier rendez-vous amoureux avec Max, je les ai suivis en voiture et quand j'ai vu qu'il allait l'embrasser j'ai klaxonné en passant à côté deux, ta sœur a sursauté et en reculant elle a marché dans une merde de chien.

Je m'arrête et je lève la tête vers mon père qui sourit de toute ses dents.

- Tu sais qu'elle a pleuré ce jour-là en rentrant ? Elle a eu peur que Max ne veuille plus jamais la voir ! Je lui dis et mon père hausse les épaules l'air coupable mais pas trop.

- À ce jour ta sœur et ta mère n'en savent rien du tout alors je compte sur toi pour que tu garde le secret princesse.

Je lui tend mon petit doigt et il sourit en venant y nouer le sien avant qu'on se regarde dans les yeux et qu'on éclate de rire.

- T'es horrible tu sais ? Je lui dis et il hausse les épaules.

- Je suis génial oui. Rétorque t-il et je secoue la tête. Mathieu te traite bien j'espère ?

Je souris en repensant à Mathieu et mon père lâche un rire.

- Quoi ? Je lui demande sans comprendre.

- T'es amoureuse ma fille, voilà ce qu'il y'a. Me répond t-il.

- Je suis pas amoureuse papa. Je rétorque.

- C'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace Deniz.

Je ne répond rien et baisse le regard vers mon pot de glace presque vide, j'aime énormément Mathieu c'est un fait mais amoureuse ? C'est un grand mot. Mon père se lève puis repart chez le glacier avant de revenir avec deux nouveaux pots de glace.

- Peut-être que t'as raison en fait papa. Je lui dis pensive et il sourit.

- Évidement que j'ai raison princesse, je suis ton père, j'ai toujours raison.

- Pas toujours non mais sur ce coup là, je dois avouer que t'as peut-être visé juste. Je lui dis.

- J'aime bien Mathieu. Lâche mon père. C'est un bon gars et s'il fait le bonheur de ma fille alors il est le bienvenue dans notre famille.

Je pose ma petite cuillère et me lève avant d'aller prendre mon père dans mes bras.

- Tu es définitivement en pleine crise de la cinquantaine pour être aussi gentil papa. Je lui dis et il me pince la côte et je me met à rigoler avant de le lâcher et de repartir m'assoir sur ma chaise.

- Non je sais juste reconnaître quand quelqu'un mérite ma sympathie Deniz.

- Alors ça veut dire que tu vas te montrer gentil avec Mathieu même devant lui ? Ou tu vas continue à jouer l'hypocrite ? Je demande et mon père met sa main sur son cœur en feignant d'être blessé par mes paroles.

- Je ne fais pas l'hypocrite, je le teste. S'il reste avec toi malgré ma froideur et mon regard noir alors ça veut dire qu'il tient vraiment à toi. M'explique t-il tout fier.

- Ok je vois et j'en déduis que t'as fais la même chose avec Max et qu'il a passé le test avec succès ?

- Mathieu est plus vaillant que Max, j'ai déjà vu Max trembler quand j'entrais dans la pièce au début de sa relation avec ta sœur. Lance t-il sur un ton moqueur et je rigole.

- Tu le sais depuis longtemps qu'il est vaillant, j'te rappelle qu'à l'époque quand je voulais aller en soirée avec les gars avant tu faisais un combat de regard avec Mathieu et s'il gagnait alors je pouvais sortir.

- Et ce petit con n'a jamais perdu un combat de regard. Peste mon père et j'éclate de rire.

- Exactement papa, donc je pense que tu peux faire ce que tu veux pour le faire fuir mais il ne le fera jamais.

Mon père souffle de manière dramatique avant de cogner son pot de glace contre le miens.

- Alors Mathieu fais donc partie officiellement de notre famille. Lance mon père créant alors mon sourire.