CHAPITRE 13

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Dès que mes yeux se sont ouverts, les cris de mes parents ont dû alerter la moitié du voisinage, leurs mains touchent les parties encore douloureuses de mes pieds alors que je fronce les sourcils encore endormis.

— Qu'est-ce que vous faites ?

Les lèvres de ma mère se posent en douceur sur mon front et mon inquiétude augmente encore un peu plus, est-ce que je viens de me réveiller d'un très long coma ?

— Elone t'a ramené ici après que tu te sois assoupi contre lui.

Quand mes doigts passent sur mes joues, je constate d'anciennes larmes sèches et le picotement sur le bas de mon dos, ma fenêtre entrouverte laisse passer le vent frais de la nuit.

— Tu n'as rien, fiston ?

Mes boucles blondes se retrouvent emmêlées sous les doigts de mon père, je tente encore de déterminer la cause de leurs profonds malaises.

— Non. Je vais bien.

Ils hochent la tête chacun leur tour avant de déclarer qu'ils allaient faire le dîner et me l'apporter dans ma chambre, une fois la porte claquée, je prends mon téléphone sur la table de chevet qui laisse plusieurs messages sur l'écran de verrouillage venant du groupe avec Kelly et Dallas.

K RUTHERFORD. Envoie-moi un message dès que tu te réveilles. Elone ne manque pas de toupet.

D ST JAMES. Le mot " toupet " est banni depuis 2014.

K RUTHERFORD. Ne me jalouse pas St James, tu trouveras un mot à toi aussi, un jour.

Je soupire en envoyant un message privé à Kelly pour la rassurer, au moment où mes doigts retrouvent le paquet de bonbons que j'avais caché sous mon lit malgré les ordres de mon père, mon téléphone vibre contre le drap.

M'attendant à voir un nouveau message de la brune, je déverrouille ce dernier et fronce les sourcils en constatant qu'il ne s'agit pas d'elle.

— Allô ?

Mes dents croquent dans l'un des bonbons colorées du paquet alors que la voix à l'autre extrémité du téléphone résonne.

— On dirait que tout va bien finalement.

Je roule des yeux en entendant le ton amical qu'emploie Elone, j'ai presque failli coucher avec lui sur un bateau et il trouve quand même le droit de mettre une barrière.

— Comme tu l'imagines.

Entendre sa voix commence malgré tout à me rendre fébrile, je ne peux pas rester loin de son toucher, loin de lui. Le paquet entre mes mains, il tombe lourdement sur le sol dans un fracas quand je vois une forme bombée sous ma couverture.

— Emire ?

Repenser à ses gestes sur le bateau à faire augmenter la pression que je ressentais depuis quelques minutes, je me sens oppressée, pourtant cette fois ce n'est plus par mes angoisses.

— Je sais que je ne reçois d'ordre que de ta part, mais je souhaite que tu me répondes..

Brusquement, je coupe sa phrase par un halètement de douleur qui se mélange aussi à de l'excitation, il a dû l'entendre puisqu'il ne parle plus depuis quelques secondes.

The Shade Of SosthèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant