La première fois qu'on s'est rencontré, c'était à la gare, il y avait une place libre entre nous, ses deux énormes sac à ses pieds et moi mon sac à main sur les genoux. Je frotte discrètement l'anneau entre mes deux narines du bout des doigts, depuis que je l'ai fait je trouve ça plus compliqué de me moucher correctement. Puis, à moins d'un mètre de moi, je regarde du coin de l'oeil le jeune homme. Grand, les cheveux bruns en boucle, un commencement de barbe bien organisé, se pincent les lèvres don je ne dicerne pas l'épaisseur, et sont bout du nez rouge et irrité. Je m'attarde sur ce détail, et j'en ignore la cause. Il approche ses mains de son visage, puis tout à coup en atchoum de sa part me fait sursauter, et je détourne rapidement les yeux comme si je venais de me faire prendre en flagrant délit. Après quelques secondes, je me jette à l'eau et lui jette un coup d'oeil prudent de nouveau. Baissé sur ses sacs, une main légère masque le bas de son visage, et l'autre fouillant dans l'une des poches de son sac.
Je plonge alors la mienne dans le mien et lui tend un paquet de mouchoir.
-Tenez j'en ai encore plein dans mon sac.
Il tourne alors la tête vers moi. Il n'y a que ses yeux au dessus de sa main, mais j'ai l'impression de voir le haut de ses paumettes masquées rougir à ma proposition. Il retir sa main de son sac, se redresse, sans me quitter du regard et fini par extirper un mouchoir du paquet encore dans ma main.
-Merci.
Sa voix ressemblait à celle de dark vador dans son masque, ça casse un peu le mite du beau garçon parfait je trouve. Je dépose mes mains sur mon sac, tripotant le paquet nerveusement, le regard baissé. Puis je rejette un coup d'oeil discret vers lui.
Il secoue le mouchoir d'une main afin de le déplier. Maintenant il va retirer sont autre main et attraper le mouchoir correctement afin de retirer les traces d'eternuement. Je sais que je devrai détourner les yeux et ne pas le regarder dans un moment aussi gênant pour lui comme pour moi. Et pourtant je n'y arrive pas je continue de l'eppier. Il écarte sa main de devant son visage. Avait il déjà commencé à se moucher dans sa main ?
Il découvre son visage et attrape un coin du mouchoir, rien. Rien ne gâché le bas de son visage, pas même un nez qui coule. Je ressenti une pointe d'amertume envers lui, combien de fois j'avais dû atchoumé dans ma main, l'arrosant presque et que j'avais beaucoup de peine à trouver un mouchoir et à ne pas montrer ma morve à la vue de tous. Mais pour lui tout ce passait bien.
Je regardai à nouveau le bout de son nez aquilin rouge et irrité jusqu'à ce qu'il l'enveloppe de son mouchoir. Jusque là c'était un sans faute, hormis le petit merci de dark vador à cause de sa main devant la bouche, je m'attend donc à une façon de se moucher très délicate. Ce qui m'agace encore un peu plus, moi qui ne suis pas très discrète dans ce genre de situation.
Mais à la place je l'entend souffler par le nez, plutôt fort et sans grande élégance non plus. Je détourne le regard surprise sur le coup. Et je ressenti cette drôle de gêne pour nous deux don je parlai juste avant. Oui, j'étais gênée, pour lui et pour moi.
Après ça je me dis qu'il a bien dû tout débouché.
Mais je vois approcher sa main de la mienne. Je suis surprise, pas que je n'ai pas envie qu'il me prenne la main, loin de là, mais je n'ai pas envie de tomber malade moi aussi. Puis je l'entend, avec sa voix de méchant dans star wars.
-Je peux ?
Il me montre le paquet de mouchoir du bouts des doigts. Mais bien sûr, quelle idiote.
-Oui, je vous l'avez donner.
Je me tourne alors vers lui et lui tend le paquet, ignorant sa main.
Il avait encore une main devant la bouche, mais c'était l'autre cette fois. Puis il prend un mouchoir.
Je me retourne aussitôt pour ne pas être gênée de nouveau. Mais à peine il commence, j'entends le bruit et recommence à être de nouveau gêné. La fin est plus calme cette fois. Au cas où, je dépose rapidement le paquet sur le siège entre nous deux, fixant toujours mon sac à main.
Après quelques secondes de silence, il dit.
-Merci pour les mouchoirs, et désolé. Pour le bruit je veux dire.
À ces mots, je ne peux m'empêcher de l'entendre de nouveau se moucher dans ma tête. Et tout à coup j'explose de rire. Sans pouvoir me retenir je rie, déposant juste ma main devant ma bouche afin de me retenir. Mais rien y faisait. Par sa façon de se moucher il avait mis un terme à ma magnifique rencontre romancière avec l'homme parfait. C'était maladroit et tellement réel de sa part que ça me faisait rire et craquer aussi.
Je reprends mes esprit et tourne la tête vers lui, le sourire aux lèvres.
-Ce n'est rien, c'est moi qui devrais m'excuser. J'aime bien votre façon de vous moucher.
Il tourne la tête vers moi, à son tour, et lâche un léger rire dans un soupir, comme si il était soulagé. C'est à cette instant que je vis se dessiner ses magnifiques lèvres pulpeuses sans être de trop.
-Oui, il fait cette effet là chez les gens.
Il marque un temps de pose et reprend d'une voix plus assurée.
-Il s'impose.
Yeux dans les yeux je laisse un petit rire m'échapper. Pour s'imposer, il s'impose.
Lui aussi riait, heureux que sa petite blague ai fonctionné. Je le regardai dans son ensemble, passant des bouclettes de ses cheveux à la pointe d'un poil de sa barbe, de la couleur ses yeux à la courbe de ses lèvres, sans oublier son nez aquilin, rouge et irrité avec sa façon de se mouché. Il était tout simplement craquant.
Il me sortie de mes pensées, prenant le paquet posé entre nous.
-Merci pour les mouchoirs. J'en ai pas souvent sur moi, je tombe rarement malade. Il a juste fallut que j'attrape un rhume aujourd'hui. Je ne dois pas avoir de chance.
-Moi je trouve qu'il tombe à pique ce rhume. Ça doit être mon jour de chance.
Il me sourit, et je lui rend. Vraiment, il tombe à pique ce rhume.
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Le rhume.
Short StoryElle s'attendait à une rencontre idyllique avec l'homme parfait comme dans les romans d'amour dans lequels elle adore se plonger, mais la réalité va bien vite la rattraper et peut être la faire craquer. Avec un peu de chance, qui sait ?