Leurs Noms

Chapitre 7 : M

Violet

- Je suis tellement contente ! s'écria Jane.

- Il m'énerve, mais à un point... marmonnais-je.

Alors que je bougonnai tout en fusillant du regard les jonquilles posées sur la table, Jane sautillait de joie à côté de moi. Même mes yeux meurtriers à présent tournés vers elle ne parvenaient pas à calmer son bonheur.

- Quoi ? demandais-je d'un ton sec.

J'avais de quoi être énervée. Après avoir été bipolaire pendant toute la matinée, Monsieur le schizophrène de service m'avait fait la tête durant tout le reste de la journée, alors que si quelqu'un pouvait bouder, c'était moi ! Et ce matin, en descendant pour partir aux toilettes, qu'est-ce que je vois ? Un petit mot rédigé par Christopher, qui, dans un élan de gentillesse, a pensé à ma personne !

Je suis parti.

Voilà ce que ce con avait écrit sur le papier, posé à côté de jonquilles jaunes.

« Je suis parti ». C'est tout. Ça, je l'avais bien remarqué, étant donné que j'avais inspecté toutes les pièces de la maison, et que je n'avais trouvé aucune trace de lui.

Ma perspicacité s'est vraiment sentie utile.

Je ne parle même pas des fleurs !

Et voilà qu'une heure plus tard, alors que je finissais mon petit déjeuner en ruminant mon exaspération contre cet homme, sa meilleure amie débarquait, toute contente.

Là, Jane, désolée, mais pas la foi pour t'écouter parler jupons.

- Samirah se marie ! s'écria-t-elle.

Je clignai des yeux. Je ne m'y attendais pas, à celle-là.

- Quoi ? Qui se marie ?

Un sourire gigantesque sur le visage, Jane s'assit sur la table alors que je prenais une gorgée de thé en la regardant de travers.

- Samirah se marie ! Je suis tellement contente ! Elle est tellement adorable, avec Enzo, je savais que...

- Jane, l'interrompais-je. Qui est Samirah ?

Elle rit, et prit un morceau de fromage dans mon assiette, puis répondit :

- Samirah, c'est la cousine au second degrés de l'écureuil, mais on est tous très proches.

- Tu connais la cousine au second degrés de Christopher ? Mais depuis quand tu es amie avec ces gens, Jane ?

- Depuis avant notre naissance. Mon grand-père était le parrain du père de l'écureuil.

J'écarquillai les yeux, surprise.

- Je ne savais pas que vous vous connaissiez depuis tout ce temps, murmurais-je.

- Comment tu pourrais le savoir, petite fleur ?

Étrangement, une lueur de nostalgie s'était allumée dans ses yeux. Je pris sa main, et la serrai dans la mienne. Surprise, Jane tourna la tête vers moi, puis elle me sourit.

- Mais bon... ce n'est même pas ça, la nouvelle la plus importante.

- Quoi ? demandais-je, à nouveau perdue.

- C'est qu'elle m'a demandé d'organiser le mariage !

3 heures plus tard.