Céder Devant La Pression Des Esprits Du Mal

230 64 4
                                    

J'assurais ainsi, 'vas dire à père que j'ai compris la leçon. Et tu verras, il ne te renverra pas.'

Le gardien qui semblait tout comprendre me demanda, 'êtes-vous sûres, mademoiselle ? Aucun début n'est facile... mais la fin vaut mieux que le commencent. Car on y voit le salaire de nos efforts.'

Et je ne répondis point. Nous étions ainsi restés comme ça pendant que longues minutes. Il ne voulait pas céder. Et moi non plus. Pour la première fois, il n'exécutait pas un de mes ordres.

Ce n'était qu'un klaxon qui nous fit bouger. Alors que nous étions à l'extérieur, Abou ouvrait donc le portail et devant le véhicule de mon père, je restais. Sur sa route, afin qu'il n'avance pas.

Il hurla de là sur le gardien. 'Que t'ai-je dit à propos d'elle ?' Mais je tombais sur le sol, me mettant à genoux.

Je n'avais même guère baissé le regard, car je voulais déceler dans les yeux de papa, les émotions qu'il allait ressentir en me voyant aussi vulnérable.

Or, il sourit simplement, sortant même de sa voiture. 'Regarde-moi ça... la fameuse sœur en Christ de la famille qui se prosterne devant un homme ? Un simple homme ?' Avant de me demander, 'que veux-tu ? Dépêche-toi, je me rends à une réunion !'

'Je veux rentrer.'

'Je pensais que de toute façon, tu préférais vivre ailleurs qu'ici.' Dit-il, 'écoutes... dans ma maison, il n'y a pas de vos superstitions. Ma maison, mes règles. Sinon, pour cette pièce de théâtre que tu es en train de faire, je peux te donner une somme qui va t'aider le temps que tu trouves un minable boulot. Je ne sais pas... vendeuse de tomates ou d'alcool... ' avec condescendance.

Mais les larmes aux yeux, je promis, 'je L'ai abandonné depuis déjà que j'ai quitté la maison.'

Et il ouvrit grand les bras, 'viens-la, ma puce... ' me câlinant même. Mon père, qui n'était jamais dans l'affection, m'en donnait maintenant parce que je refusais de continuer mon chemin avec Dieu.

Mes émotions, je les versais. J'étais vide. Il ordonna ensuite aux travailleurs de ranger mes affaires, de me donner à manger, avant d'envoyer le chauffeur m'acheter un nouveau portable et aussi des accessoires de luxes et de beautés. Que je revive, disait père.

J'étais ainsi entrée dans la maison, et je m'étonnais de voir assises dans le salon, 'Éléna?'

'Prunelle ?' Se leva-t-elle afin de venir me prendre dans ses bras. 'Cette maison était un enfer sans toi.' Et je sentis sa peine immense.

'Que fais-tu ici ?'

'Viens, je vais t'expliquer pendant que tu manges.' De là, alors que je remplissais mon ventre, ma sœur me faisait le récit de pourquoi et de comment elle avait décidé d'abandonner ses études.

Ainsi, mon père était un homme honoré de diplômes, de même que son épouse. Mais les deux, là où on dit que les enfants devraient faire mieux que les parents, se retrouvaient avec un enfant décédé, un malade mental, une fille qui sur un coup de tête ne voulait plus faire des études et moi, à qui on forçait de renoncer à mon cursus scolaire, à l'étranger.

Me sentant prise au piège par une malédiction déguisée, je réfléchissais à, comment convaincre mon père de me permettre de continuer mes études, même s'il n'espérait plus que je quitte le territoire.

Cependant, craignant sa colère, les jours passaient et je ne disais rien. Cela me rendait inconsolable.

Là où Éléna elle enchaînait les sorties et les ébats sexuels scandaleux. Des scènes par multiples et sous drogues, moi, je m'abandonnais à un désespoir sans nom. Je me souvenais de comment je pensais lorsque j'étais petite que ma destinée était grande, mais que je finissais comme telle.

Un soir, nous étions dans le salon avec papa. Elena, moi, maman et lui. Gary, toutefois était enfermé dans sa chambre et avait finalement une infirmière de maison qui venait de temps à autre lorsque Ortance, la nounou, s'occupait du reste. Papa était allé plus loin, payant même cette dernière afin qu'elle exécute des actes que l'on apprendrait très bientôt.

Mais je ne jugeais plus. Je me taisais et fermais la voix de la raison.

Donc, alors qu'il nous expliquait comment il avait été honoré de rencontrer le président de la république, à une soirée prestigieuse, dont ma mère avait eu échos qu'il y était allé avec une de ces jeunes filles 'des placements', le gardien vint dans le salon.

'Désolé de vous déranger... quelqu'un veut voir mademoiselle Prunelle.'

'Moi ?' M'étonnais-je.

Et mon père aussi d'ailleurs qui demandait, 'as-tu déjà recontacté des amis d'ici ?'

'Ils ont sûrement entendu que je suis là grâce aux ragots de la ville... ' disais-je avant de suivre Abou.

J'arrivais donc au portail, choquée que la lumière vienne à nouveau me prévenir que je devais faire un choix.

Ma Foi À Rude Épreuve.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant