Chapitre 7 : Embrasse-moi

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Lana

  J'ai vraiment hésité à venir à la soirée au parc, mais je pense que c'est une bonne idée d'être venue. Si j'étais restée dans la chambre, je n'aurais fait que de penser à lui.
  Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai failli l'embrasser. Nous étions tellement proches.
  Je n'ai jamais embrassé de garçons auparavant, et coucher encore moins. Et je ne me vois pas du tout offrir mon premier baiser et ma première fois à ce goujat de Louka. Je suis persuadée que si cela se produisait, je deviendrais une fille supplémentaire dans son tableau de chasse.
  Sandra a l'air moins triste visiblement. Elle parle avec un garçon et semble heureuse. Je suis contente pour elle et j'espère qu'il ne le fera pas souffrir comme Louka. Elle ne mérite pas ça.
  En parlant de lui, j'aperçois soudain Louka en galante compagnie. Il est entrain d'embrasser pas une mais deux filles.
  Ce type n'en a jamais assez visiblement. Et pour une raison qui m'échappe, cela m'énerve.
  Je crois qu'il serait judicieux que je parte mais ... je n'arrive pas à détacher mon regard deux.
  Tout à coup, il arrête son « activité » et me découvre entrain de le regarder.
  Mince.
  Je détourne le regard et pars en direction de je ne sais où.
  Là où je suis, il n'y a personne, je me suis éloignée de la fête, pour pouvoir être seule et parvenir à retrouver une respiration régulière.
Lorsque je mets ma main sur ma poitrine pour ma coordination cardiaque, j'entends des pas derrière moi. Je me retrouve vivement et ...

— Louka ...

— Lana ...

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je peux te poser la même question.

— J'ai demandé la première.

— T'es vraiment une gamine.

  Je ne le supporte définitivement pas.

— Je dois y aller.

  Quand je tente de partir, Louka me retient par le bras.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je ... j'en sais rien ...

  Qu'est-ce que j'imagine qu'il fait ? C'est encore un de ses petits jeux pervers.
  Je me dégage de son étreinte.

— Pourquoi m'as-tu suivi ?

— Je n'en sais rien.

— C'est tout ce que tu sais dire ?

— Tu voudrais que je dise quoi ?

  Je rêve. Après c'est moi qu'il traite de gamine mais de nous deux, je ne sais pas qui est le plus gamin.

— Tu ne me laisses pas partir et quand je veux te parler tu te défiles. C'est encore un de tes jeux ?

— Mes jeux ?

— Je ne sais pas exactement ce que tu attends de moi, mais écoute-moi je ne veux rien avoir à faire avec moi. Tu m'as dit que j'allais devoir payer pour le combat que tu as perdu. Donc, vas-y dis-moi, qu'est-ce que tu veux de moi ? Je ne veux pas t'être redevable.

— Ce que je veux de toi ...

  Lorsqu'il dit ça, Louka parle tellement bas que j'ai de la chance d'avoir une bonne ouïe et d'avoir entendu ce qu'il a dit.

— Alors ?

  Louka s'approche de moi. Sa démarche est celle d'un prédateur chassant sa proie.
  Il réduit la distance entre nous, et je sens son souffle sur le visage. Mes jambes se mettent à trembler, j'ai l'impression que je vais tomber.

— Embrasse-moi.

  Hein ?

— Q-quoi ?

  J'espère que ma bonne ouïe me joue des tours.

— Tu peux répéter ce que tu viens de dire ?

— Je te demande de m'embrasser, c'est pas compliqué.

— T'embrasser ? Mais t'as perdu la tête ?

  Cette fois-ci, il marmonne quelque chose mais je n'ai pas entendu.
  Et tant mieux.

— Il est où le problème ? C'est juste un baiser.

  Évidemment, que pour lui, il n'y a aucun problème. Ce n'est pas comme si je ne l'avais pas surpris entrain d'embrasser deux autres filles quelques minutes plus tôt.

— Tu faisais quoi avant de venir me suivre ?

— Tu parles des meufs ?

— Oui, je te parle de ces filles que tu embrassais langoureusement.

— Et alors, elles étaient consentantes. Comme t'as vu que les baisers étaient langoureux, t'as vu aussi qu'elles prenaient du plaisir.

  Beurk. Ça me dégoûte sérieux. Enfin je veux dire, chacun fait ce qu'il veut dans la mesure du possible et que tout le monde est consentant mais bon ...

— Ce n'est pas le soucis.

— Quel est le soucis alors ? T'es jalouse ?

— Le soucis c'est que ... c'est toi Louka le soucis. Le truc c'est que tu m'énerves, je ne te supporte pas. Ta personnalité me rend tellement furieuse.

— Ouais j'entends tous les trucs négatifs que tu penses de moi mais pourquoi tu n'avoues pas que ça te rend furieuse parce qu'au fond toi et moi savons que je te plais.

— Tu délires. T'es vraiment narcissique.

— Juste réaliste. Tu ne peux pas nier ce qu'il s'est passé dans la douche.

— Quoi ? Mais il ne s'est rien passé.

— Arrête de te mentir. Honnêtement je ne sais pas lequel de nous deux tu essaies le plus de convaincre.

  Louka est vraiment agaçant. Il croit savoir tout sur tout, et sur ce que je ressens.
  C'est comme s'il voulait avoir le contrôle de ma vie, ce qui est totalement hors de question.

— Dis-moi que je ne te plais pas Lana. Dis-moi que tu ne penses pas à moi, que tu n'as pas envie que je t'embrasse ou te touche ?

  Lorsqu'il me pose les questions, il est tellement proche de moi, que deux centimètres de plus et nos lèvres se touchent.
  Je me recule et d'un regard fier je lui dis :

— Pas du tout. Je ne sais pas ce qui t'a fait pensé ça mais ce n'est pas le cas. Je te suis reconnaissante de m'avoir aidé pour Sandra et quand je me suis évanouie mais ça s'arrête là.

— Je ne te crois pas. Mais très bien, si tu veux te persuader de ce mensonge, peut-être que t'arriveras à le croire. Mais si vraiment tu ne ressens rien pour moi, alors où est le soucis ? Tu peux m'embrasser. À moins que t'as peur que ce baiser te fasse quelque chose ?

  Je déteste son air autosuffisant qu'il prend avec moi. Je n'ai pas envie de lui donner cette satisfaction.
  Il y a donc qu'un seul moyen.
  Après tout, ce n'est qu'un baiser, et on va dire que ce n'est pas un vrai premier baiser, puisqu'il ne représente rien pour moi.
  En fait, je vais même m'autoriser à l'utiliser pour m'entraîner sur lui. Comme ça, je vais pouvoir bien embrasser mon futur copain.

— D'accord. Juste un baiser. Après ça nous sommes quittes. Je ne te devrais plus rien et tu me laisseras tranquille. C'est compris ?

— Compris.

  Je prends une grande respiration, je n'ai jamais été aussi nerveuse qu'à ce moment.
  Aller Lana, tu peux le faire !

I hate you I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant