Monde Cruel // Pierre Gasly - Tome 2

LIII - le rendez vous

« Ils sont venus directement dans la chambre. Il m'ont ligotée les mains et m'ont mise un morceau de scotch sur la bouche pour que je ne crie pas, ils...
- Prends ton temps, me fit Pierre en posant sa main sur la mienne.

L'avocat de Pierre m'avait demandé de raconter toute l'histoire dans les détails. J'étais jusque là restée silencieuse quand Pierre lui avait raconté la situation, les menaces et le kidnapping. Mais il était temps. Il était temps que Pierre sache.

- Ils m'ont mis un sac poubelle sur la tête et m'ont fait avancer par la porte de secours. L'un des deux m'a prise sur son épaule et il a dévalé les escaliers. Après ils m'ont installée dans une voiture, m'ont fait ingurgiter un liquide et je me suis réveillée quelques heures plus tard. Je...

Le regard pesant de Pierre me déstabilisait. Il s'en voulait, je le savais.

- Je n'avais plus rien sur les yeux ni la bouche mais il faisait noir. L'un des deux s'est assis devant moi. J'étais toujours ligotée. Il m'a expliquée la situation et a utilisé de mots dont je me souviendrais toujours : « S'attaquer à Pierre était trop facile. Toi tu es son point faible. Nous t'avons observée Chiara. Nous savons qui tu es. Nous savons le pilier que tu es dans sa vie. Nous voulons le détruire. Jamais il ne te retrouvera vivante. »

Je fis une pause dans l'histoire. Des larmes stagnaient au bord de mes yeux et je tournais ma tête vers Pierre. Il me fixait de ses yeux bleus. Le contour de son iris était rouge. Il se retenait de pleurer. Je ne pus m'empêcher de le prendre dans mes bras.

- On va faire une pause. Je vais chercher un café, vous voulez quelque chose ? Nous demanda l'avocat.
- Non, merci, répondis-je pour deux.

Il se leva et quitta la pièce. Pierre éclata en sanglots, dans mes bras.

- Je suis désolée Chiara.
- Pierre, regarde moi. Ce n'est pas toi, Pierre. Écoutes moi. Je suis là. Tu m'as retrouvée ok ? Je ne pars pas, c'est promis.
- Je... j'ai cru te perdre. Si Toto n'avait pas cherché de fond en combles, je...
- N'y penses pas. Pensées positives Pierre.
- Je ne sais pas ce que j'aurais fait Chiara...
- On ne pense pas à ça. Il faut que je finisse mon histoire.
- T'es sûre ?
- Il le faut.

Pierre se leva et alla chercher son avocat. Les deux revinrent et je continuai à parler.

- Pendant des jours ils m'ont frappée, ils m'ont bâillonnée, ils m'ont menacée. Ils ont menacé de faire du mal à ma famille, à celle de Pierre, à nos amis. Ils savent tout. Ils savent que ma meilleure amie va se marier, ils savent où habitent les parents de Pierre. Ils ne passent juste pas à l'acte parce qu'ils pensent avoir le temps. S'il vous plait Maitre, je sais que la justice est longue mais je ne veux pas que nos familles soient impactées.
- Elles le sont déjà... fit Pierre.
- Pas la mienne... je sais que c'est égoïste Pierre.
- C'est pas égoïste Chiara, c'est normal. Maitre, vous pouvez faire quelque chose rapidement ?
- Je vais appeler votre avocate Mademoiselle Rivoli, ainsi que l'avocat de vos parents, Monsieur Gasly. Nous allons essayer de faire au plus vite. En attendant, on va essayer de sécuriser la maison de vos parents. Mademoiselle, avez-vous quelque chose à ajouter ?
- Tout ce que je dis sera dit au tribunal ?
- Oui.Je vais devoir témoigner ?
- Oui.
- Ça ira Chiara, je te le promets.
- Alors je veux vous montrer ça.

Je me levai sous l'air inquiet de Pierre. J'hésitai un instant puis je me décidai. J'enlevai mon haut pour laisser place à de grandes cicatrices que seulement Pierre avait vu depuis que j'étais revenue. Un léger sourire s'afficha sur le visage de Pierre. Il était fière de moi.

- Ils m'ont laissé des traces physiques et psychologiques. Prenez en photo pour vos preuves.

Pierre me tendit sa main pour me rassurer et l'avocat prit quelques clichés de mon corps recouvert de cicatrices roses.