Chapitre 23 : Cadeau d'anniversaire

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Louka

Je suis réveillé par un sceau d'eau froide. Je me lève immédiatement, fusillant Nate du regard.

— Bon anniversaire mon vieux !

Chaque année, Nate me souhaite mon anniversaire alors que je lui ai dit que je ne voulais rien entendre à ce sujet. Ça fait des années que je ne fête plus mon anniversaire.

— Un beau jour je vais finir par te tuer.

— Aller mec tu as un an de plus. Profite de ta vie ! Surtout maintenant que tu es ... en couple.

Bien que le début de sa phrase soit vif, la fin l'était beaucoup moins en prononçant le mot « couple ».

— À ce propos, je vais te demander de t'éloigner de Lana.

— Quoi à peine ensemble et tu es jaloux ? T'as pas confiance en elle ?

Il joue avec mes nerfs.

— En elle si.

— Attends tu doutes de moi ?

— Ne fais pas semblant. Je sais qu'elle te plaît.

— Oui c'est vrai, je ne vais pas le nier. Et honnêtement même si t'es mon ami, je ne vais pas te cacher que je doute que cette relation ait un avenir.

Je le tue à quel moment ? Maintenant ou j'attends un peu ?

— Soyons sérieux Louka. C'est vrai, je ne t'ai jamais vu comme ça avec une fille, et honnêtement ça me fait plaisir. J'ai fini par croire que tu n'avais plus de cœur. Mais on sait tous que chasser le naturel et il revient au galop.

— Et quoi ? T'attends que je fasse une bourde pour me la piquer ?

— Louka tu t'entends ? Aucune femme n'aime qu'on parle d'elle comme si elle nous appartenait.

— Et pourtant c'est le cas. Lana est avec moi, et moi avec elle. Et je ne compte pas tout foirer.

— Et bien je l'espère. Car j'éprouve une grande affection pour elle. Et je ne vais pas te laisser lui faire du mal.

— Je te rassure je ne veux pas lui faire du mal non plus.

*

Déjà que quand c'est mon anniversaire, je ne suis pas de bonne humeur, mais avec ma conversation avec Nate, ça s'est empiré.
Une personne me tape le dos, je me retourne, sachant déjà qui a fait ça. Je reconnais le contact de cette main qui me chamboule chaque fois qu'elle me touche. Ma colère s'efface instantanément en voyant ce visage radieux.

— Salut.

Je la salue et m'abaisse pour l'embrasser mais Lana se recule.

— Quoi ?

— Tu ne m'as pas dit que c'était ton anniversaire.

Satané Nate.

— Il est venu te voir pour te le dire ?

— Non. Il m'a envoyé un message.

— Ah parce que tu avais son numéro ?

— Euh oui.

Génial, de mieux en mieux. J'essaie vraiment de canaliser ma colère mais faut dire que je ne suis pas aidé. Mes limites sont vraiment mises à rudes épreuves.

— Je te rappelle à nouveau que tu n'as aucune attention de t'inquiéter. Je ne ressens rien pour lui. Je suis avec toi.

— D'accord mais ... je suppose que je dois vivre avec ça désormais.

— De quoi tu parles ?

— Et bien, vivre avec le fait que ma copine est tellement belle qu'elle fait tourner la tête de toutes les personnes qui croisent son chemin.

— Ça fait bizarre de t'entendre m'appeler ta copine.

— C'est ce que tu es pourtant.

— Oui. Et tu es mon copain. Et je te demande d'avoir confiance en moi.

— En toi j'ai confiance. Mais la vérité c'est que ... j'en sais rien. Je ne pensais pas avoir de faiblesses mais faut croire que tu es devenue ma principale faiblesse. Je n'arrive même plus avoir confiance en moi. Je suppose que c'est ma punition pour avoir tant été un connard auprès des filles. Tu es mon karma.

— Hum ... je crois que je vais le prendre comme un compliment.

Je n'ai pas encore réussi à déterminer si c'est un ange ou un démon. Elle réussit à me calmer autant qu'elle me terrifie. Je ne sais pas si elle est venue me sauver ou m'achever.
Ce que je ressens pour elle me terrifie.

— Joyeux anniversaire, Louka.

Elle se met sur la pointe des pieds et m'embrasse.
Finalement, cet anniversaire pourrait être le premier que j'apprécie.

— Bon, que veux-tu faire aujourd'hui ?

— Ce que tu veux. Tu sais, c'est un jour comme un autre.

— Non tu ne peux pas dire ça. Un anniversaire est toujours un jour mémorable.

— Pas pour moi.

— Pourquoi ça ?

— Mais parce que Lana c'est comme ça !

Lana se recule comme si je l'avais blessé.

— Pardon Lana. Je ne voulais pas m'énerver contre toi.

— C'est bon je ne pose plus de questions.

Je vois qu'elle est vexée. Et j'ai envie de me tabasser pour lui avoir fait de la peine.
Je la prends dans mes bras. C'est ma façon de m'excuser. Elle ne me repousse pas, et ça me soulage.

— Ce n'est pas contre toi Lana. C'est juste ... que je ne fête plus mon anniversaire depuis une bonne décennie environ.

— Louka tu penses qu'un jour tu pourras me parler de toi ?

— Je ne sais pas Lana. Je n'ai pas envie de parler de choses de mon passé. Tu comprends ?

Elle acquiesce tristement. Au fond, elle est déçue mais accepte quand même.

— Tu m'en veux ?

— Non. Je me disais juste que ... si je savais ce que t'avais vécu, j'aurais mieux compris qui tu étais. Mais ... je sais aussi que parler de choses douloureuses n'aient jamais très agréables alors je te comprends et je ne vais pas te forcer à me parler si tu refuses.

J'attire de nouveau Lana contre moi, me disant intérieurement que j'ai une chance énorme de l'avoir auprès de moi. Elle est un trésor que je dois toujours avoir auprès de moi et que je dois chérir.

*

Moi qui n'ai jamais apprécié mon anniversaire, j'admets avoir passé l'une des plus belles journées de ma vie. Tout simplement parce que j'étais Lana. Chaque petit moment, aussi simple soit-il, est merveilleux près d'elle. C'est comme si qu'elle avait l'art de transformer elle-même ce qui me paraît inintéressant, en quelque chose d'extrêmement attractif.
Nous avons été au restaurant, dans lequel nous nous sommes pratiquement fâchés car elle a insisté pour payer, comme c'est elle qui m'invite. Elle m'a ensuite emmené dans un musée-aquarium. J'avoue que c'était magnifique. Mais ce qui me paraissait encore plus magnifique était la lueur dans ses yeux. Nous avons même pris des photos ensemble. Et sans qu'elle ne s'en rende compte, j'ai pris une photo d'elle. Et c'est cette photo que j'ai mise en fond d'écran.
C'est à ce moment que j'ai d'ailleurs compris. J'ai compris que j'étais tombé littéralement fou amoureux de Lana.

I hate you I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant