(me demandez pourquoi j'ai mis cette musique)
Aujourd'hui je vais écrire juste pour dire que j'en ai marre. J'en ai ma claque, je suis saoulée, j'en peux plus.
Je ne tiendrai pas un discours de dépressif ou de suicidaire, il ne faut pas abuser, mais je pense qu'il est normal que parfois l'esprit et la volonté lâchent. Et ce, à tout âge.
Je l'avoue, j'ai une vie plus que simple. Je n'ai pas de quoi me plaindre. Mais malheureusement, le fait d'être consciente que je n'ai pas le droit de me plaindre, fait que je ne lâche jamais prise. Évidemment, je râle souvent pour des choses très futiles comme tout le monde je pense, mais dit vraiment ce que j'ai sur le cœur et qui ne fait que tourner dans ma tête, ça, je ne l'ai jamais fait.
Bizarrement, c'est quand je décide de mettre par écrit tout ce que je ressens que ça ne sort pas. Pourtant, le nombre de fois ou je rumine dans mon coin ou que je pleure tard le soir dans mon lit, il y en un paquet.
Je me sens vide. Voilà, c'est ça, je me sens vide. J'ai parfois l'impression de ne pas avoir ma place ici, ou là, ou encore là-bas. Je rigole avec mes amies, je passe du bon temps avec ma famille, je fais des activités qui me plaisent, mais c'est comme si mon sourire ne monter que très rarement, voire jamais, jusqu'à mes yeux.
Je n'ai aucune raison apparente pour ressentir un tel sentiment de vacuité morale, et c'est d'autant plus frustrant et déprimant.
Ce sentiment de désarroi est encore plus puissant lorsque je suis fatiguée physiquement. J'essaye de m'intégrer, mais je n'y arrive pas. J'essaye de passer pour une personne sympa et joviale, mais je n'y arrive pas. J'essaye de ne pas me montrer trop pénible ou déprimante, mais je n'y arrive. J'essaye tout ce qu'il est possible d'essayer, mais je n'y arrive pas.
Parfois, j'ai la sensation que je ne suis pas moi. Je suis comme coincée dans une pièce trop étroite et trop basse qui ne me pas. Et quand j'essaye de pousser, fissurer, détruire ces murs, on me rappelle bien vite que ça ne fonctionne pas comme ça ici. Je tente de m'échapper de cette pièce à l'aide de phrases qu'apparemment moi-seule aie le secret. Phrases qui paraissent incorrectes, déplacées, trop crues pour notre société d'hypocrites.
Mais moi, si j'ai envie d'être une personne directe, frontale, qui n'utilise pas de beaux mots pour masquer la vérité, si je veux utiliser des mots laids, sales, hideux pour parler de cette telle vérité quelle l' est, qui peut m'en empêcher ? Qui a le droit ou le devoir de m'en empêcher ? Personne. Car c'est gens qui osent juger ma manière d'être, de parler, de me comporter, ne sait pas à quel point je suis une personne intelligente qui possède un cerveau et qui s'en sert (fait très rare observé chez l' être humain).
Si je dis des choses qui peuvent paraître « trop honnêtes », ce n'est pas pour être méchante ou pour essayer de rabaisser les gens. C'est juste que pour une fois dans leur vie, ils étaient un avis fiable sur lequel compter.
Malheureusement, je sais très bien que peu à peu je vais commencer à me comporter comme la société l'a voulu. Je sais très bien que peu à peu, je vais commencer à fermer ma gueule pour ne pas risquer de recevoir des remarques telles des piques aiguisées. Je le sais très bien car le travail à déjà commencé. De moins en moins j'ose l'ouvrir, m'exprimer, dire ce que je pense. De moins en moins j'ai cette envie d'être honnête avec les autres mais, pire que cela, avec moi-même.
Du coup je ne dis plus rien. Je passe pour une personne ennuyeuse qui ne sait pas communiquer, et alors ? C'est toujours mieux que de recevoir des regards et remarques assassins.
Ce fonctionnement ne marche pas qu'avec notre parole. Il marche aussi avec nos actes.
Je n'ai pas envie de faire quelque chose mais on me demande et surtout on m'oblige à le faire car c'est censé être normal. On ne me demande pas mon avis, on ne me dit ni « s'il-te-plaît » ni « merci ». C'est tellement considéré comme étant naturel de rendre service que l'on en oublie les politesses primaires mais surtout, le consentement. Car en effet, si je n'ai pas envie de me montrer docile et d'agir comme votre petit toutou de compagnie, je ne suis pas consentante.
Cela fait déjà plus d'une heure que j'écris et je ne pense pas parler d'autant de choses auxquelles je pense souvent.
Pour certains passages, mon discours peut paraître étrange mais j'arrive à comprendre ce que j'ai voulu dire.
J'espère que vous pourrez vous y reconnaître sur quelques points et que ça vous aide.
Ciao.
Écrit le 25/05/23
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Histoire de souffler
Short StoryJ'essaye de mettre sur papier ce qui me trouble dans ma vie plus que simple mais où j'arrive à me plaindre. Premier chapitre peut-être chiant, peut-être pas, j'en sais rien. En tout cas si vous avez un esprit qui tourne à cent à l'heure sans jamais...