Black Angels

5| Je sais ce que je veux

Elisabeth

Je me redresse et relève les yeux vers ma jumelle.

Son visage est stoïque. J'ai de plus en plus du mal à lire sur son visage. Le fameux lien des jumeaux. Penelope et moi l'avions avant que tout change lors de notre retour de cette secte. J'ai beaucoup plus de mal à savoir ce qu'elle pense et c'en est que plus frustrant.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

Penelope enfonce les mains dans les poches de son cuir.

– Pourquoi tu es chez les Black Angels à cette heure-ci ?

– Je suis venu voir une ancienne amie.

– Qui t'a défiguré ? demande-t-elle en levant les sourcils.

– Je ne suis pas...

Je pose ma main sur mon nez.

– Tu t'es clairement battue Elisabeth et même si ça ne me regarde pas ce que tu fais de ta vie, tu sais que si les parents l'apprennent, ils vont très mal le prendre.

Je soupire longuement.

– Je n'ai rien fait de mal.

– Je pensais qu'on ne se mentait pas ?

Je me fige en repensant à notre "pacte de jumelle" que nous avions signé lorsque nous avions six ans.

– Je ne mens pas.

C'est faux.

– Tu peux faire croire ça aux parents, peut-être même à Lynn, mais pas à moi.

C'est très dur de lui mentir. Elle sait quand je mens et je sais quand elle ment.

Stupide lien.

– Je suis venu voir une ancienne amie et je me suis battu avec une autre régulière qui ne m'a jamais aimé, c'est tout, rien de plus.

– Alors, tu vas me dire que le fait que Damon Patterson ne te quitte pas des yeux depuis que tu es sortie n'a rien à voir avec tout ça ?

Je tourne la tête vers le club des Black Angels. Les yeux de Damon sont fixés sur moi.

Il ne va pas abandonner.

– Non, ça n'a rien à voir. C'était aussi mon ami, mais plus maintenant.

Penelope ne veut plus me quitter des yeux. Elle espère que je craquerai si elle garde ce silence de mort et me lance son regard noir. Elle finit par regarder au-dessus de mon épaule avant d'enfourcher sa bécane, similaire à la mienne.

– On rentre avant qu'ils décident de nous garder ici et que papa l'apprenne.

Je l'imite et enfile mon casque avant de monter sur ma moto. Le portail du club des anges noir se referme doucement et je me force à détourner le regard et suivre ma sœur.

Nous roulons depuis plus de cinq minutes lorsque j'ai cette sensation qui me démange. En regardant dans mon rétroviseur je comprends pourquoi. Nous sommes suivis. Je reçois un appel de ma sœur qui roule à mes côtés. Je décroche grâce à la reconnaissance vocale dans mon casque.

– On est suivie, dit-elle calmement.

– J'ai vu ça.

Ils sont trois dans un fourgon blanc.

– On est encore loin du club. Il faut les semer.

– Qu'est-ce qu'ils peuvent bien nous vouloir, demandé-je.