Chapitre 51 : Retour dans la capitale

7 0 0
                                    

" La dure réalité s'est rapidement imposée à nous. Pendant que je dispensais mes discours dans au autre royaume, l'ennemi se fit une joie de réaliser une percée dans le mien. Malgré tout les efforts réalisées pour protéger nos arrières, la manque de moyens nous avait obligé à négliger certaines zones sensibles. Et aujourd'hui, Ignis, la capitale, s'en trouve d'autant plus en danger. 

Une fois revenue de Tiaerra, les mauvaises nouvelles n'avaient fait que pleuvoir. Toutes annoncées néanmoins la même chose : l'extension du front Nord à l'intérieur des terres. Pour le dire autrement, l'armée ennemie avait réussit à faire reculer la ligne de front que nous lui imposions jusque là. Cette ligne de se trouve désormais plus qu'à quelques kilomètres des premières collines entourant la capitale. Or nous savons vous et moi que nous n'avons pas vraiment miser notre stratégie sur celle-ci même si elle représente un lourd tribut en cas de perte. 

Face à leur échec avec les front Sud et Elveris, le Palais de Glace a probablement décidé de mettre les bouchées doubles sur les autres fronts. 

Seulement, cette défaite dans le front Nord n'est pas la seule mauvaise nouvelle. Jebilla, la ville qui se trouvait sur la 1ère ligne de front, n'a pu être évacué et est totalement tombée entre les mains ennemies. Nous avons donc une autre ville sous occupation (en plus d'Eleusos) et une partie de notre peuple soumis à la cruauté de l'Armée des Eaux. 

Force nous a alors était de constater qu'il n'était plus possible de diriger la guerre en retrait, tapis dans l'ombre ; mais qu'il fallait désormais retourner à Ignis et se salir les mains. C'est donc après plusieurs mois d'absence que je retrouve enfin dans la ville qui m'a vu devenir Prince. 

***

A peine arrivés, je suis sollicité de toutes parts, à la fois par la population mais aussi par nos agents. J'avoue être un peu perdu et ne pas savoir où donner de la tête. Et cette fois, toutes les petites tètes qui d'habitude m'aident à marcher ne sont pas là. Je dois me débrouiller de manière complètement autonome. 

Je commence par ce que je sais faire de mieux. Je donne des discours çà et là pour rassurer ou informer. Le blabla est devenu inné. Puis, je tiens une série de conseils pour faire le point et mettre en place de nouvelles stratégies. Et c'est là que le mécanisme coince un peu. Alors que je pensais commencer à maîtriser les bases de gestion et de gouvernance, mes acquis s'effritent face à la réalité de la chose. Le front est une autre dimension de la guerre. Une dimension que beaucoup ont cherché à m'en éloigner, cherchant à l'atténuer pour me protéger. Mais aujourd'hui cette bienveillance devient une entrave à ma progression. 

Je finis donc par me rendre directement sur le champ de bataille pour confronter mes lacunes. Là-bas, je découvre les horreurs de la guerre. Même si ce n'est pas mon premier champ de bataille, le spectacle qui s'y déroule n'en reste pas moins horrifiant. Je pensais naïvement que le port ne ressemblait guère à plus grand chose après le passage des mégas-navires et des troupes en Elveris, mais le paysage sous mes yeux et bien plus déformés encore. 

Bien que la Nation entière soit plutôt réputée désertique, cela est choquant de voir le peu de flore présente calcinée, détruite et piétinée par soldats et chevaux. Le beau serpent bleuté qui forme la rivière d'Ignis ressemble à un torrent tumultueux où flotte cadavres et débris sur les berges. Sans compter le volume d'eau qui a largement était divisé. La guerre trouble le cours habituellement paisible de l'eau, à tel point que celle-ci semble refléter la violence des combats. 

Mon escorte me fait alors visiter l'arrière des lignes de front, la zone un peu plus à l'écart du no man's land où ont lieu les affronts et où est établit le campement. On me parle d'infirmeries, qu'on me fait visitée, me laissant voir des hommes dépourvus de leur humanité. Ensuite, on me présente les conditions de vie des soldats : où ils ont le "privilège" de dormir, où ils "vivent" avec sursit depuis le début des affrontements. Enfin, on me parle des stocks qu'on me fait également visiter et on me montre les tas de déchets récupérés sur le front, tentative veine de pallier le manque ou de réparer ce que l'on a. 

The Dorian's Story : La Prophétie Du HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant