La chose qui fait du rejet l'une des sensations les plus douloureuses est bien la montée de culpabilité qui s'ensuit. Les questions nous taraudent : est-ce de ma faute ? en ai-je trop fait ? étais-je ennuyeux(se) ? étais-je trop excentrique ? étais-je inintéressant(e) ? trop bavard(e)peut-être ? montrais-je suffisamment mon intérêt pour lui/elle ? Nous sommes tenaillés par des sentiments contradictoires qui nous empêchent de prendre le recul nécessaire à la guérison. La douleur s'immisce jusque dans nos entrailles, et jour après jour on se sent dépérir. La vie n'a plus aucun goût et même les larmes libératrices ne veulent plus couler ; les yeux ont trop pleuré pour cela. On se sent faible. On se sent incapable. On se demande ce qu'on a raté pour en arriver là. Et la douleur persiste, toujours et encore, jusqu'à en faire perdre le sommeil, la vivacité et le sourire. A ce moment précis, on est au fond d'un puits de tristesse que l'on croit alors infini ; et il ne nous prend même plus l'envie de s'en extirper. Dans un sens, on se complait dans notre malheur, car à présent seule la tristesse nous fait nous sentir encore vivant. C'est quelque chose de bien paradoxal mais de terriblement vrai. Cette tristesse omniprésente a remplacé l'euphorie de l'amour naissant, elle l'a consumée pour n'en laisser que les cendres : le doute, la perte de confiance en soi et en l'autre.
Puis le temps passe.
Bien que l'on n'en ait pas tout de suite l'impression, il atténue la peine, même si cela peut prendre des jours, des semaines ou des mois. Le temps enterre les mauvais souvenirs quelque part dans notre tête, et bien qu'ils ne disparaissent jamais réellement, leur effacement permet de prendre du recul. C'est long et éreintant, mais petit à petit le sourire nous revient et les longues nuits de tristesse se font plus rares. Alors à ce moment, inconsciemment, notre esprit décide de sortir du puits. Il abandonne la triste compagnie du malheur et regagne en assurance.
Les regrets subsistent toujours quelque part en nous, il faut apprendre à vivre avec. Il arrive quelquefois de repenser à ces personnes que nous avons aimées sans que cela ne soit réciproque, mais ce n'est alors plus le chagrin que nous ressentons, seulement une simple nostalgie des bons moments passés ensemble. Et nous gardons toujours en mémoire ces souvenirs ténus qui nous arrachent parfois un léger sourire.
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Quelques mots
ПоэзияDes mots simples pour des sentiments complexes. C'est ce que j'ai décidé de partager ici dans ce recueil de poèmes et de réflexions. J'espère que mes écrits vous plairons.