Chapitre 35 : Coeurs brisés

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Louka

  Si Lana croit que je vais la laisser s'en sortir sans une explication, c'est mal me connaître.
  Une fois que nous sommes dehors, à l'abri des regards, je la prends par le bras, la forçant à me faire face.

— Tu ne vas pas t'en tirer comme ça ma belle. Alors, je peux savoir ta relation avec ce type ?

— Quoi ? Tu es fou ?

— Quand ça te concerne, je le suis toujours.

— Tu n'as pas le droit de faire le mec jaloux alors que je viens d'assister à cette satané scène.

— Mais il ne s'est rien passé Lana.

— Oui parce que je suis arrivée à temps.

— Donc tu ne me fais pas confiance ?

  J'attends qu'elle me réponde qu'évidemment elle me fait confiance, mais aucune réponse ne sort de sa bouche.
  Son silence veut tout dire.

— Je vois. Tu n'as donc aucune confiance en moi. Je pensais que t'avais oublié qui j'ai pu être dans le passé. Mais visiblement, tu y penses toujours.

— Et comment ne pas le faire Louka ? Je me sens très vulnérable quand je suis avec toi. Avant toi, je n'ai eu personne. Alors que toi tu as connu une tonne de filles. J'ai toujours pensé que mon copain serait ... enfin, tout l'inverse de toi. Toutefois, ça ne m'a pas empêché de tomber amoureuse de toi. Mais tu ne peux pas m'en vouloir de m'inquiéter car c'est nouveau pour moi. Être amoureuse de quelqu'un comme toi, est nouveau pour moi.

  Elle n'a pas idée à quel point ses paroles me blessent. Lana et moi sommes bien différents sur bien des domaines. Mais c'est ce qui fait aussi notre force.
  Du moins, c'est ce que je pensais jusque-là. Mais elle pense autrement.
  Quand elle dit « quelqu'un comme toi », c'est comme si j'étais un monstre. Je sais que je n'ai pas toujours bien agi, mais j'ai changé pour elle, par amour pour elle. Mais quand elle dit ça, c'est comme si elle mettait à l'eau tout ce que nous avons vécu et tous mes efforts.

— Toi aussi t'es nouvelle pour moi Lana. C'est vrai avant toi, j'ai couché avec des filles. Je n'ai jamais été un saint. Et je ne pensais ni comptais tomber amoureux d'une fille, et encore moins de quelqu'un d'aussi innocent que toi. Mais c'est arrivé et même si j'avais peur au début, je ne regrette rien. Parce que tu es ma plus belle histoire. Et même si je crains qu'un jour tu te tires pour un gars mieux que moi, jamais je ne doute toi.

  Elle baisse les yeux, exprimant sa culpabilité.

— Louka, je ...

— Rentrons.

  Je préfère clore la conversation avant que les mots ne dépassent mes pensées.

*

Le voyage avec Lana s'est fait en silence. Je l'aime. Je l'aime à tel point que ça me consume. Je l'aime tellement que ça me fait mal. C'est con de dire ça, mais je n'arrive plus à respirer, c'est comme me priver d'air.
  Mais ses paroles m'ont fait mal. C'est comme si nous étions redevenus des étrangers, et que nous sommes revenus à la case départ.

— Tu vas au Fight Field ce soir ? demande Nate.

  Quelle ironie. J'avais prévu d'arrêter mes combats, pour elle. Mais à quoi bon, je suis toujours une ordure à ses yeux. Alors autant que je le sois pour de vrai.

— C'est pas une bonne idée Louka. Lana ne sera pas contente.

— Tu sais quoi ? Je m'en balance. Avant de rencontrer cette fille, je contrôlais ma vie. Je faisais ce que je veux et quand je veux. J'ai arrêté tout ça et tout ça pourquoi ? Pour plaire à une fille qui ne remarque pas à quel point j'ai changé pour elle.

— Je comprends mieux ta mauvaise humeur. Tu t'es disputé avec Lana ?

— Je n'ai pas envie d'en parler.

  Je prends mes affaires et pars de la chambre. J'ai besoin d'évacuer toute cette colère, avant que je dise ou fasse quelque chose que je peux regretter.

*

  Encore une fois, je gagne mon combat haut la main. J'avoue m'être déchaîné sur ce mec plus que prévu. J'ai évacué tout cette colère qui me consumait.
  J'arrive dans les vestiaires, quand j'aperçois Jennie, vêtue très peu.

— Salut Loulou.

— Jennie qu'est-ce que tu fais ici ?

— Tu n'es pas content de me voir ? Tu sais, quand je t'ai vu aujourd'hui à l'hôpital, tout ce qu'on a vécu, tout ça m'est revenu dans la tête.

Elle s'approche de moi, de manière calculée. Elle enlève sa robe et se retrouve complètement nue.

— Jennie tu devrais t'en aller.

— Quoi ? Tu vas me dire que tu aimes vraiment cette fille fade ?

J'ai beau être énervé contre Lana, je hais qu'on parle mal de Lana. C'est encore pire que si on parlait de moi.

— Je t'en prie Louka, je te connais. Toi tu aimes les vraies femmes. Les femmes entreprenantes et qui savent comment faire au lit. Tu te rappelles de ce qu'on vivait ensemble, des nuits blanches, et de toutes ces choses que je te faisais et que tu aimais ? Moi je sais ce que tu aimes. Ne me dis pas que cette fille le sait elle ? Elle n'est pas moi.

Elle réduit la distance, et enroule ses bras autour de mon cou.
Je la repousse sur le champ. Jennie n'est pas Lana. Elle ne me fait pas cette même sensation qui me fait perdre la tête.

— T'as raison sur un point, elle n'est pas toi. Elle est bien mieux que toi. Et je l'aime. Ne perds pas ton temps.

Elle se recule, son visage exprime la colère. Puis, elle se met à sourire de façon diabolique, quand elle a pu tant le faire autrefois. On dirait qu'elle a une idée derrière la tête.

— Oh Loulou, je me rappelle de tes mains sur moi. Je me rappelle aussi, que nous avons été la première fois de l'autre.

Avant que je puisse dire quelque chose, ses lèvres se posent sur les miennes.
Je dois attendre quelques secondes, avant de me rendre compte de ce qu'il se passe et de la pousser.
Je me retourne, entendant des pas derrière moi.

— Lana ?

— Je me suis dit que j'allais venir m'excuser. Quelle idiote que je suis pas vrai ?

— Lana c'est pas ...

— Ce que je crois ? Et qu'est-ce que je crois Louka ? Quand je vois mon copain, entrain d'embrasser une fille complètement nue ? Qu'est-ce que je dois croire Louka ? Dis-le moi !

Évidemment, si on se fie aux faits, je suis coupable, mais en aucun cas je comptais l'embrasser et encore moins tromper Lana.

— Écoute chérie Louka est un homme libre. Ce n'est pas le genre à tomber amoureux, et encore moins d'une petite fille dans ton genre. Il aime les vraies femmes.

— FERME TA GUEULE !

J'explose de rage contre Jennie. Je suis persuadé qu'elle a fait ça exprès, qu'elle a vu Lana et qu'elle m'a embrassé pour qu'elle soit témoin de cette foutue scène.

— La réponse est oui Louka, je n'ai aucune confiance en toi et j'avais raison. Je ne veux plus jamais t'adresser la parole. Oublie-moi car moi, je vais t'oublier.

I hate you I love you Où les histoires vivent. Découvrez maintenant