YSIAJ'ouvre la porte doucement comme si je craignais de la casser et entre à l'intérieur après son départ. La chambre est aussi spacieuse que le reste de la maison. Un lit qui pourrait au moins contenir quatre personnes est installé à ma gauche avec une table de nuit de chaque côté. La décoration est très minimaliste mais c'est ce qui fait le charme de cette grande pièce. Face à moi se trouve un bureau en bois visiblement vide et lorsque je me tourne sur ma droite, mon souffle se coupe. Une immense bibliothèque recouvre tout le mur. Les étagères ne sont pas remplies de livres puisqu'il y a aussi de nombreux objets de décoration mais ce coin de la chambre est tout bonnement époustouflant. Même si il m'a donné l'autorisation d'emprunter un livre, je n'ose pas les toucher avec autre chose que mes yeux. J'arrête ma contemplation au bout de quelques minutes et je dépose mon linge sur le bureau. Je ne sais pas ce que je suis censée faire. Attendre qu'il revienne ? Descendre ? Partir de moi-même ? Ne trouvant pas de réponses à mes questions, je décide de m'asseoir au bout du lit en regardant encore une fois l'immense bibliothèque qui me fait face.
C'est le grincement de la porte qui me réveille d'un bond. Je ne sais pas depuis combien de temps je me suis assoupie mais la luminosité a bien diminué. Je m'assois sur le lit en regardant l'embrasure de la porte pour essayer de voir qui vient de pousser celle-ci. Mais je n'ai pas besoin de m'attarder très longtemps sur ça lorsque sa voix résonne.
- Je voulais te parler du déroulement des prochains jours.
Automatiquement une pression m'assaille et mes mains se mettent à trembler. Oui, j'ai la pression. La pression de ne pas faire les choses biens ces prochains jours et de me retrouver avec une balle dans la tête. La pression de devoir faire des choses insurmontables ou même de me faire démasquer.
- La porte au fond du couloir à droite quand tu seras prête, il dit finalement avant de partir.
J'entends ses pas résonner dans le couloir et une fois que le silence m'assourdit, je m'autorise enfin à me lever du lit.
La honte.
Si ça se trouve je n'avais pas le droit de "m'approprier" cette chambre et encore moins de m'y endormir. Mon coeur commence à battre beaucoup trop rapidement.
Je sors de la chambre, toujours dans un silence de plomb et parcours le couloir jusqu'à la porte du fond. C'était ici que je l'ai vu sortir tout à l'heure. La porte est entrouverte mais je ne me risque pas à regarder dedans et je frappe trois coups doucement.
- Hm.
Je vais faire comme si ce son ressemblait à une invitation à entrer. Je pousse délicatement la porte et je me trouve face à un grand bureau noir derrière lequel il se trouve. Je me retourne pour fermer la porte après avoir pénétré dans la pièce.
- Assieds toi, j'en ai pour cinq minutes, il me dit sans même relever la tête.
Je pivote mon corps à 360 degrés pour trouver un endroit où m'asseoir et c'est sur ma droite que je remarque un canapé noir. Je m'y installe tout en observant le lieu dans lequel je me trouve. Face à moi se trouve une grande baie vitrée qui donne sur la ville de New-York. La vue a l'air incroyable et je n'imagine même pas la nuit. Si j'étais assez à l'aise, je m'approcherai de celle-ci et contemplerai le paysage pendant des heures. Je porte mon regard sur le "chef" et le trouve avec les sourcils froncés, le nez dans ses papiers. Il a une expression peu commode mais si je me fais discrète, peut-être qu'il ne dira rien quant au fait que j'aille devant la grande vitre. Je tords mes doigts dans tous les sens comme pour peser le pour et le contre et je finis par souffler discrètement en me levant, la tête haute pour me retrouver en trois enjambées face à la vue. Mon corps se tend instantanément en l'entendant souffler peu discrètement. Je tourne ma tête dans sa direction, m'attendant à rencontrer des yeux sombres, mais non, ses yeux sont toujours posés sur ses documents et ses mains sont maintenant posées sur sa tête. Je me retourne face à la fenêtre, ne voulant pas attirer l'attention et ce que j'y vois me coupe le souffle. La ville a l'air de s'étendre jusqu'à l'infini. Un léger coucher de soleil commence à faire son apparition derrière les buildings.
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Ysia Knight
ActionElle essayait juste de faire le deuil de son passé. Mais comment s'est-elle retrouvée au beau milieu d'un réseau de trafic de drogue. Comment a-t-elle pu passer de libraire à prisonnière ? Comment en un regard il a su que ça serait plus complexe qu'...