Hopeless romantic (Tome 1)

Menaces

Hope :

Après quelques minutes, la porte de cette fameuse pièce s'entrouvre.

Mia et moi nous dépêchons de nous écarter plus loin en direction du fond du couloir; c'est à dire à l'opposé du salon.

Le premier qui en ressort est Hayden qui, d'une démarche assurée retourne au près de ses associés.
Quelques secondes après, c'est au tour de Sabrina. Elle avance dans notre direction avec fierté. C'est désolant !
Son rouge à lèvre rouge s'est étalé sur tout le contour du bas de son visage.

Mais le plus flagrant, c'est le sourire qu'elle aborde.
Elle passe en nous frôlant de très près mais sans nous accorder la moindre importance.

Sabrina finit par accélérer le pas en direction de la fin du couloir où se situe notre collègue.

— Ne me dit pas que..., énonce Mia.

— Si, elle va tout raconter fièrement à son amie, je réponds désespérée par la situation.

Sans surprise elles se mettent à lâcher un cri si aiguë qu'il pourrait briser des vitres sans problème et à sautiller telles des enfants.

— Putain même moi j'aurais pas osé ! Annonce mon amie.

✦

Sans crier gare lors de notre pause Mia s'écrie :
— Eh Hope tu veux savoir l'endroit le plus insolite où j'ai fait l'amour.

— Non Mia ça ira.

— Eh bah enfaite c'était avec ... . Mais si tu vois !

Non mais attend c'est quoi son prénom ?
Bon tant pis ! Donc en fait ...

 — Non Mia je veux pas savoir s'il te plaît laisse moi en dehors de ça.

 — Essaie de deviner Hope.

 — Je ne sais pas moi, peut être un supermarché ? Dis-je en me prêtant à son jeu juste pour son plaisir.

 — Pas mal, oui c'est déjà fait mais c'est loin d'être le pire.

 — Je suis si peu étonnée ! Alors peut-être l'amphithéâtre ?

 — Pas mal je rajoute ça à ma liste.

 — Oh non ! Je m'écris en regrettant instantanément de lui avoir donner cette très mauvaise idée.

 — Bon je te le dis car tu ne seras jamais. C'est dans une grande roue !

 — Très créatif ! Je lâche ironiquement.

 — Tu verras Hope, quand tu trouveras la bonne personne tu me raconteras toutes tes nuits agitées.

 — Ne comptes pas sur moi Mia ça n'arrivera jamais.

 — On en reparlera s'enthousiasme mon amie en faisant cligner un de ses yeux.

Elle me fatigue !

✦

J'annonce au cuisinier que nous arriverons à Los Angeles dans environ vingt minutes. Mais je suis interrompu par la voix crécelle de celle qui ne me faut pas beaucoup de temps à reconnaître; Sabrina.
Je décide de me rendre sur les lieux de ce qui semble être un conflit après avoir entendu Mia s'énerver.

Arrivée sur place, je vois mon amie s'agacer. Je m'approche à la recherche d'informations. Mon amie et moi s'éloignons de quelques pas et elle m'explique rapidement la situation : Sabrina, au lieu de travailler, s'extase sur le moment pervers partagé avec Hayden Miller. Et Mia, avec son caractère bien trempé n'a pu s'empêcher d'émettre une remarque.
Selon elle, en un instant cette pimbêche, est montée sur ses grands chevaux. Et un torrent d'insultes s'est abattu entre les deux jeunes femmes.

À peine Mia a fini ses explications, Sabrina prononce la phrase de trop à haute voix de sorte qu'on l'entende :
 — Tu sais ce que j'ai et que tu n'auras jamais ? Une belle peau. 

Je suis d'abord perplexe avant qu'elle ne rajoute.

 — Quand tu as remonté tes manches Mia, j'ai vu cette horrible cicatrice que tu possèdes sur ton bras.

À ces mots ma bouche s'entrouvre et mon regard se hâte vers Mia. Mais je ne peux croiser ses yeux qui sont fixés sur le sol, vides, comme morts, ses yeux et son corps ne répondent plus.

Non Mia, je t'en supplie, tu es forte, ne te laisse pas abattre, s'il te plaît !

La rage prend le dessus sur moi, je serre si fort les dents que j'ai l'impression qu'elles peuvent se briser d'un instant à l'autre. Mes poings sont exactement dans la même situation. Je fulmine de colère, et sans une seconde d'hésitation je crache au visage de cette peste les mots les plus sincères que je peux exprimer à cet instant.

— Cette cicatrice prouve le courage qu'elle possède que tu n'auras jamais !
Sans attendre une réponse de sa part, je prends la main de ma meilleure amie de la façon la plus délicate que je peux avant de l'emmener dans un endroit calme, les toilettes.

À peine arrivées, le corps de Mia s'écroule dans le coin de la pièce près des lavabos.
Son front s'écrase violemment sur ses genoux et son visage s'enfouit au sein de ses jambes. Ses mains liées sur ses tibias sont tremblantes et dénoncent tous les sentiments qui semblent basculés dans son cœur. Je ne peux rien faire. Je ne connais pas pire sensation que d'être présente, mais d'être incapable de protéger cette merveilleuse femme qui a bien trop subie.
Je pose doucement ma main sur les siennes et, de mes doigts je les caresse pour lui exprimer mon soutien le plus profond.
Je me rapproche de son visage afin de lui chuchoter les paroles les plus consolantes et sincères que je peux formuler à cet instant.

Après plus d'une vingtaine de minutes dans cette position, un bruit vient bouleverser notre moment calme.
Un homme de très grande corpulence vient de toquer à la porte et de l'ouvrir lui même la seconde d'après.

Sans que je puisse ouvrir la bouche il lâche :
 — Ça fait trois fois que le chef réclame une autre bouteille de champagne dépêchez-vous c'est votre métier !
La colère prend instantanément possession de mon corps. Je m'éloigne de Mia avant de foncer vers la porte où se situe le toutou de Hayden.
À peine sortie je vois le chariot sur lequel est posé la fameuse bouteille au milieu du couloir. Ni la pétasse de Sabrina, ni Musclor n'a pris la responsabilité de l'apporter au voyou.
Je la saisis et me précipite vers le salon d'un pas plus que rapide et énervé. Sans même prendre la peine de toquer j'ouvre brusquement la porte.
Mais à cet instant j'entends la phrase qui va sûrement changé ma vie.

— Donc toute la drogue du cartel se situe à la sortie sud de Tijuana dans un vieil entrepos.

Mes yeux entrouverts dénoncent tout le regret et la peur que je ressens à cet instant.
Et sans avoir le temps de bouger, une main se saisit de mon cou et me plaque contre le mur derrière moi.
Cette main, qui me serre avec tant de puissance et de brutalité appartient à un grand brun qui n'est autre que Hayden.
Hayden Miller, c'est donc bien lui.
Mes pieds ne touchent même plus le sol, la seule chose que mes pupilles peuvent voir c'est ce visage rempli de haine.
Sa mâchoire semble si contractée que je peux presque entendre ses dents grincer, et les veines de son front et de son bras qui ressortent, confirment bien cette impression.

La bouteille de champagne que j'ai dans ma main depuis le début, m'échappe et explose par terre. Le bruit de cet éclat n'intéresse absolument pas mon agresseur qui ne coupe pas le contact entre nos yeux. Les miens apeurés, les siens énervés.
Après des secondes qui me semblent durer des heures il brise le silence d'une phrase à glacer le sang :
 — Tu viens de commettre une très grosse erreur princess !