Partie 5 - Fin

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— Sérieusement, faut être un putain de sociopathe pour tuer des gens comme ça ! s'exclame un homme devant la TV.

— Ca tombe bien, c'en est un, répondé-je sans quitter l'écran de mon ordinateur des yeux.

— Noah, on a pas à faire le boulot des flics ! J'ai autre chose à foutre de ma vie !

— Teru, si ça te fais tant chier que ça, tu sais où se trouve la sortie. Mais viens pas chialer si c'est ta gonzesse qui finit par être la victime.

Je le vois se lever d'un coup et venir vers moi, il frappe ses deux mains sur la table et me fixe, le regard noir.

— Si elle finit par être la victime, je te jure que je te tue.

— Oh ! Intéressant ! dis-je enthousiaste.

— Pardon ?

— Hein ?! Oh non, j'ai juste trouvé des informations sur la victime, elle avait un...

— Putain Noah, je te parle ! s'énerve t-il

— Je t'écoute, à mon grand regret.

— Tu fais chier...

Il finit par déclarer forfait, il récupère sa veste avant de quitter mon appartement. Je n'en tiens pas compte et me remets sur mon ordinateur. D'un geste sec de ma main, je fais apparaître une carte entre mes doigts : Deux de Coeur.

— Ah non pas toi ! ralé-je.

A ce moment, je reçois une notification sur discord. Rozenn vient de se connecter. Elle m'invite à venir en vocal, ce que je fais.

— Comment va mon fantôme préféré ? demande t-elle

— Pourquoi fantôme ? m'étonné-je

— Tu ne mets jamais ta caméra, tu refuses mes invitations pour boire un verre ou pour s'envoyer en l'air.

— Tu m'avais déjà proposé la dernière chose ?

— Pourquoi ? Si on se voit pour faire une partie de jambes en l'air tu viens ?

— Ah non. Je pensais s'envoyer en l'air, genre saut en parachutes, saut à l'élastique...

— Putain Noah, sérieusement, désespère-t-elle, ça t'arrive de penser aux besoins naturels des humains ?

— Des quoi ?

— Laisse tomber. Bon, comment se passe ta journée ? T'as vu ce qu'il se passe aux infos ?

— Les filles ? Oui, c'est affreux.

— J'avoue, tu sais quoi ?

— Non, mais tu vas me le dire...

— J'ai peur d'en faire partie, avoue-t-elle.

L'endroit où se situe mon coeur me fait mal subitement, le con se remet en marche. Je ferme les yeux en me mordant les lèvres.

— Tu n'en feras pas partie, dis-je.

— Comment peux-tu le savoir Noah ? Si ça se trouve, ce taré ça peut être mon voisin, un collègue, n'importe qui !

— Tu n'en seras pas une ! Point.

On reste quelques minutes silencieux puis elle reprend la conversation :

— Si ça m'arrivait, que ferais-tu ?

— Je retrouverai cette ordure et je lui exploserais personnellement tous les os, je lui sectionnerais tous les nerfs ainsi que tous ses membres, dis-je naturellement.

— Oh t'es trop choupinou toi ! Épouse-moi !

Je manque de m'étouffer en avalant ma salive de travers après ce qu'elle vient de dire. Une fois que j'ai repris ma respiration, je la traite d'idiote.

— Si toi tu m'aimes pas, moi oui, affirme-t-elle.

— Tu ne m'as jamais vu ! Dis pas de bêtises.

— Je m'en fous, un jour, on se verra ! Je dois y aller, des bisous !

Elle quitte aussitôt le vocal, j'enlève mon casque en repensant à ce qu'elle vient de me dire. Une des raisons qui font que je m'obstines sur ces affaires de meurtres : éviter que Rozenn fasse partie des victimes.

Je vais échouer lamentablement. 

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