Partie 2

11 6 3
                                    

Je décide de me remettre sur Discord pour passer le temps. A peine suis-je connecté que j'entends une notification de message privé. Mon cœur rate un battement quand je vois le nom de l'expéditeur.

— Rozenn...

Le message qu' "elle" a écrit me demande de l'appeler au numéro indiqué. C'est trop gros pour que cela soit vrai. Elle est morte, son prénom a été cité parmi les victimes. Rhéa me l'a confirmé...

Une autre notification arrive mais c'est un message vocal, j'appuie sur le bouton pour l'écouter et là, le temps s'arrête de tourner. Sa voix résonne dans mes oreilles, c'est elle. C'est bien Rozenn.

" Noah, si jamais tu croises une fille du nom de Rhéa, méfie-toi s'il te plaît ! Elle a tenté de me tuer. Elle ne sait pas que j'ai survécu..."

— Putain où es-tu...

J'attrape rapidement mon téléphone et compose le numéro qu'elle m'a envoyé. Deux sonneries retentissent avant que sa voix ne se fasse entendre.

— Rozenn ? demandé-je

— Noah, mon dieu ! dit-elle en pleurant, je suis heureuse de t'entendre !

— Où es-tu ?

— J'ai dû quitter la ville. J'aimerais tellement te voir Noah... supplie-t-elle.

— Ça tombe bien, moi aussi. Donne-moi ton adresse. J'arrive.

Elle s'exécute aussitôt, je le note sur un papier puis on raccroche. Je file m'habiller avant de quitter l'appartement en trombe. Elle n'est qu'à trente minutes d'ici, ça devrait le faire.

Durant le trajet, mon téléphone se met à vibrer. Je regarde les notifications des appels de Rhéa. Je les ignore et continue ma route jusqu'à arriver enfin à destination. Je ne me soucie pas de savoir si des gens peuvent me voir étant donné que je me suis rendu invisible.

Je regarde le bâtiment qui se trouve face à moi, un immeuble des années soixante-dix, rénové récemment. J'entre dans la bâtisse, l'intérieur a été refait également, même l'ascenseur a été changé, les sols carrelés, les murs sont recouverts de peinture blanche. Je prends les escaliers jusqu'au troisième étage puis je cherche la porte n°325. Une fois devant, je prends une grande inspiration puis je frappe. En entrant en contact avec l'objet, je redeviens de nouveau visible aux yeux des gens.Mon cœur s'emballe quand j'entends des pas venir vers la porte, puis celle-ci s'ouvre. Elle se tient devant moi, les yeux cernés, le visage pâle, amaigri. Elle me saisit par le poignet pour me faire entrer rapidement dans l'appartement et dans cet élan, ses mains viennent se poser sur mon visage et ses lèvres rencontrent les miennes.

Je ne cherche même pas à me retirer de son étreinte, au contraire, j'amplifie l'échange en venant chercher sa langue. Ma poitrine est sur le point d'exploser face à tout ça, mais je m'en fous.

A la fin de notre échange, on se regarde, nos fronts sont collés l'un contre l'autre. Ma main caresse son visage, elle me sourit.

— Je pensais me prendre un vent, dit-elle

— Je pensais t'en mettre un, sourié-je.

Le cœur qui bat à cent à l'heure, la sensation étrange de mon ventre, le bonheur de la voir en face de moi, vivante, ainsi donc, c'est ça "aimer". Je pensais que ce sentiment était tourné vers Rhéa, mais il s'avère que cela a toujours été envers Rozenn. Depuis le début. C'est elle.

— J'ai des explications à te donner aussi, avoue-t-elle.

— Aussi.

Elle me prend la main afin de m'emmener dans la pièce adjacente du hall d'entrée. Une cuisine ouverte donnant sur un grand salon. Elle m'invite à m'asseoir sur le canapé pendant qu'elle va préparer du café. Mon téléphone se met à vibrer, encore Rhéa qui cherche à me joindre. J'éteins le téléphone, j'enlève la carte sim puis range mon téléphone dans ma poche. Rozenn revient avec deux tasses dans les mains, elle me lance un regard puis sourit avant de débuter :

— Rhéa est complice des meurtres.

Kingdom of CardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant