Partie 2

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Je quitte la pièce en courant, je grimpe ensuite les escaliers jusqu'à atteindre le premier étage. Je réitère la même opération qu'au rez-de-chaussée. Certaines portes ne s'ouvrent pas facilement et je dois les forcer en donnant un coup de pied dedans. J'ai beau avoir retourné toutes les pièces, aucun trace de cette putain de carte.

Le grésillement reprend de nouveau avant mon frère ne s'adresse à moi :

— Je dois avouer que tu as bon goût en matière de femme, nargue t-il, j'ai presque envie de caresser sa peau qui me paraît si douce.

— Ne la touche pas ! crié-je en regardant tout autour de moi.

— Oh, tu n'es pas du genre à partager, je suis déçu.

Jouer avec mes nerfs, voilà ce qu'il veut. Il n'aura pas cette joie. J'entre dans la dernière pièce qu'il me reste à faire. Le vestiaire du personnel. J'ouvre tous les casiers. Certains ont encore leurs cadenas, je décide donc de tirer une carte. La chance me sourit, le huit d'épée. Je la lance en direction des casiers. La carte fait l'effet d'un boomerang, elle sectionne chaque cadenas avant de revenir vers moi et de brûler devant mes yeux. Je regarde dans chacun d'entre eux et je finis par tomber sur l'As de Carreau. Je la saisis et lis ce qu'il y a marqué au dos :

"Lorsque tu m'as laissé sur le carreau, je me suis juré de t'exterminer"

— Pauvre con, ce jour-là, on s'est entretués...

La lumière de la pièce se met à clignoter avant de s'éteindre complètement. Mon frère a oublié que ça ne me dérange pas de me retrouver dans le noir, cela fait longtemps que ma vue s'y est habituée. J'entends quelqu'un respirer, je ferme le casier avant de rejoindre le milieu de la salle. Trois bancs rectangulaires sont alignés et au bout de celui-ci, une silhouette sombre se tient assise. Je m'en approche doucement sans la quitter des yeux. Quand je découvre son identité, mon souffle se coupe. Teru.

— Pardonne-moi, m'implore t-il

— Jamais.

— Il m'a manipulé, jamais je ne t'aurai trahi ! se défend t-il

— Tu mens.

Il se lève brusquement en me saisissant par le cou avant de me pousser contre les casiers. Je me mords la lèvre inférieure quand je sens un cadenas entrer dans mes côtes.

— J'en ai ras le cul Noah ! hurle t-il, tu te prends jamais pour te la merde, tu rabaisse toujours les autres car pour toi, ils ne sont pas de ton niveau !

— De quoi tu parles ?

— Monsieur est parfait, monsieur est plus intelligent que tous le monde et monsieur veut le faire comprendre ! continue t-il.

Il me refait heurter violemment les casiers, je secoue ma main pour faire apparaître une carte, je baisse légèrement les yeux afin de connaître le nom de celle-ci.

— Pardonne-moi Teru, chuchoté-je, je vais devoir te tuer une deuxième fois.

Avant même qu'il ne rétorque, je lui plante la carte en plein coeur. Teru me lâche en hurlant de douleur tout en posant sa main sur la poitrine.

— Je pensais que tu étais mon ami Noah ! crache t-il.

— Je le pensais aussi, lâché-je, jusqu'à ce que je comprenne qui tu étais réellement.

Je quitte la salle sous les cris de Teru. Quand la porte se referme, le silence revient. Les haut-parleurs de l'hôpital grésillent de nouveau

— Si tu voyais son visage d'ange Noah, dit-il, ses lèvres me tentent fortement.

— T'as pas intérêt de lui faire du mal ! hurlé-je

— Alors bouge-toi. Il te reste une heure. 

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