Partie 4

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J'entre dans la chambre, mon frère se tient assis à côté de Rhéa. Je l'attrape par le col avant de le pousser contre le mur.

— Tu m'as l'air énervé, observe t-il

— Rhéa n'est pas et ne sera jamais un jouet entre tes putains de mains !

— Tic, tac, il te manque une carte, sourit-il.

Je le lâche avant de vérifier l'état de Rhéa. Elle respire toujours, je caresse son visage puis je m'aperçois que papi n'est plus là.

— Où est-il ? demandé-je.

— Qui ?

— Vedas.

Il fait mine de réfléchir avant de sortir une plume noire de sa manche. Il la bouge devant mes yeux.

— Tu parles du piaf ? demande-t-il innocemment.

— Qu'est-ce que tu as fait ?

— Tu savais que la Mort avait une date de péremption ?

Je me redresse en serrant les poings, mon frère se met à rire en me disant que je n'ai pas à me mettre dans cet état. Puis il me rappelle que la partie se termine dans dix minutes.

— Je sais très bien où se trouve l'As de Coeur, maugrée-je

Je baisse mes yeux vers l'endroit où se situe son organe vital. Nolan regarde à son tour avant de relever les yeux.

— Pourquoi serait-elle ici ? Je n'ai pas de cœur petit frère ! sourit-il

— Elle est là.

— Et comment compte tu la récupérer ? s'amuse t-il, tu as toujours été faible Noah.

Je me mords la lèvre en essayant de garder mon sang-froid. Il fait quelques pas en direction de la sortie. Je ne le quitte pas des yeux, prêt à agir.

— Cinq minutes, annonce t-il.

Il s'approche petit à petit de Rhéa, mon rythme cardiaque commence à augmenter en le voyant s'agenouiller devant elle. Il me regarde étonné.

— Et bien, tu vas la laisser mourir ? demande t-il

— Si je t'attaque, je la blesserai.

Discrètement, je fais apparaître une carte derrière mon dos, je l'échange contre l'un des trois As afin de pouvoir connaître son identité. Mon frère me regarde manipuler les cartes, un sourire se dessine sur son visage.

— Ils ne te servent à rien, il t'en manque un, répète t-il.

Quand je m'aperçois que j'ai tiré la Mort, je souris à mon tour.

— Dis-moi, tu connais la numérologie ? demandé-je

— Encore un truc inintéressant... Mais je t'écoute.

— Prenons nos prénoms et additionnons les, commencé-je, cela donne un total de 94. Si tu additionnes ensuite 9 et 4 tu obtiens 13.

— Et donc ?

— Additionnes ensuite, le numéro de ta chambre 2 + 5 + 6 tu obtiens ?

— 13, souffle-t-il ennuyé, une minute.

— Toi qui aime les cartes, quelle est celle qui représente le 13 ? demandé-je

Il arque un sourcil puis il se met à réfléchir.

— Avoir les As ne fera pas de toi un Roi, affirmé-je.

Au même moment, Rhéa se redresse rapidement et elle transperce la poitrine de mon frère afin de lui arracher la dernière carte. Elle se relève ensuite pour se mettre à mes côtés. Mon frère se met à suffoquer tout en mettant une main sur sa blessure. Il se met à cracher du sang noir.

— Comment...

— La différence entre toi et Noah c'est qu'il a une reine de coeur, explique Rhéa.

Je me mets à sa hauteur en lui montrant la carte que j'ai tiré. Il me regarde étonné puis lève les yeux vers Rhéa.

— Depuis quand...

— Vedas. En le tuant, tu as signé ton arrêt de mort car j'ai tiré sa carte.

Je lui fais comprendre que même si le sablier avait versé son dernier grain de sables, il serait mort dans tous les cas.

— Ayant de nouveau un cœur, tu mourras donc seul, expliqué-je. Tu n'aurais pas pu tuer Rhéa, car c'est ma Reine de Coeur et tant que je suis vivant, elle ne craint rien.

Son corps commence à s'effriter, il me supplie d'arrêter ça. Je me redresse, puis je saisis le sablier qu'il avait posé sur le rebord de la fenêtre.

— Les sabliers ne nous rappellent point seulement le rapide cours du temps, mais à la fois la poussière où nous tomberons un jour, annoncé-je.

Dès la fin de ma phrase, mon frère tombe en poussière tout comme le sablier entre mes mains. Rhéa se jette aussitôt dans mes bras en me faisant part de la peur qu'elle a eu.

— Tu simulais très bien le coma, avoué-je.

— Comm...

— Je sais tout, Rhéa. Fais-moi penser à te filer un oscar en rentrant.

— Est-ce une invitation à vivre avec toi ? demande t-elle.

Je manque de m'étouffer puis je me répète la phrase que j'ai dit. Effectivement, ça pourrai se comprendre de cette façon.

— Non, c'est juste que je ne l'ai pas sur moi et que tu as des affaires à toi, dis-je, allez, on rentre. 

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