2 juin, 23h30
Je suis allongé.
J'observe mon plafond.
Je me sent vide, tel une coquille, tel la page d'un auteur touché par le syndrome de la page blanche, tel la toile d'un artiste ayant perdu son inspiration. Perdue je ne comprends pas. Mais comment comprendre? Le mois dernier tout allait bien, j'étais heureuse, je me sentais mieux, je commençai à accepter celle que je suis, j'étais productive et puis là maintenant plus rien, je m'inflige une torture psychologique. En général quand je me sens vide comme ça, c'est les moments où je deviens quelque peu masochiste, où je me rejoue les pires moments de ma vie en boucle et je ne contrôle plus rien dans mon espirt, je subit.
Le plus dur, c'est d'en parler comment mettre des mots, des phrases sur quelque chose qui ne semble pas être précis dans notre tête. Comment faire quand dans notre langue aucun mot,terme peut décrire ce que je ressens maintenant.
Franchement je n'aime pas parler, de moi, mes problèmes ou en tout cas des problèmes très graves. En général je préfère les oublier, rire avec mes amies, en faisant autre chose, de divertissant, ou bien en patinant.
Le patin à glace, plus qu'une drogue, ma deuxième vie, là sur la glace c'est là que la vraie moi ressort, toutes mes peines, joies, tristesses, tout. La glace m'offre une liberté que la vie ne m'offre pas, la glace me fait sentir comme un oiseau ayant le droit de parcourir d'autres horizons après une vie enfermé dans sa cage dorée. La glace est ce qui me reflète, froide mais très chaleureuse d'une certaine manière, dangereuse mais si belle qu'on peut par mégarde en oublier sa dangerosité.
La glace est une seconde maison pour mon cœur, une protection en plus. La glace me permet de croire que je peux tout faire, que j'ai le droit de tomber, de me tromper, de ne pas être ce qu'on attend de moi et d'atteindre par mes propres moyens ma perfection, ma beauté. Le beau est toujours bizarre a dit Charles Beaudelaire, la glace me rend bizarre, elle me permet d'être bizarre de la plus belle des manières, après tout pourquoi être bizarre devrait être péjoratif, le fait d'être soi, de ne pas rentrer dans les normes à notre manière n'est-ce pas normal, n'est-ce pas ce qu'il y a de plus humain? Aucuns humains ne se ressemblent, pas même deux jumeaux bien que physiquement il y ai une ressemblance, il est pourtant évident que leur caractère, leurs passions les rendent différents. Et si au lieu de bizarre j'employais le terme, hors du commun ou bien pas comme les autre. La glace me fait sentir pas comme les autres, car personne ne patine de la même manière tout comme personne ne vie de la même manière.
La glace est ma représentation du monde, ma vraie représentation de mon monde. La glace est aussi dangereuse que notre monde est dangereux, mais la glace est aussi sublime et authentique que l'est notre monde. La glace embellie beaucoup de choses comme peut le faire notre monde.
La glace me rassure, dès que je pose un patin sur cette dernière j'ai l'impression que l'ont rend à mes poumons une oxygène dont l'absence n'avait pas d'importance avant de la retrouvée. La glace est pour moi comme la cigarette pour certains de mes amis. La glace fait battre mon cœur, plus vite, tellement vite mais contrairement aux crises d'angoisse, ces battements de cœur sont agréables car ils me font sentir vivante, ils me font sentir concrète, réelle.
La glace est le seul endroit où je n'ai plus peur, où la solitude, et là je ne parle pas de la mauvaise solitude,celle qu'on n'a pas choisi, celle qui nous ronge intérieurement. Mais celle qui est agréable, douce, semblable au miel dans un thé bien chaud en pleine hiver. La glace m'épanouie, c'est là où je sais ce que je fout et que mes doutes quotidiens partent. La glace me rappel moi et tout ce que j'ai vécu, chaque traces sur cette belle surface blanche me rappel mon bras droit, qui, sera marqué à vie par la pire période de ma vie, chaque traits me rapportent à ce pauvre bras victime de ma bataille intérieure, mais là où je devrais ressentir un malaise c'est tout le contraire, cela m'apaise, me rassure, car je m'identifie, je me sent comprise sans à avoir émettre un son, sans avoir à lancer un regard. La glace me juge pas elle me réconforte, elle m'apprend à devenir la meilleure version de moi-même, elle me donne envie d'être la meilleure version de moi-même.
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lost words.
RandomElle va souvent mal, très mal ou pas et ne sait pas comment extérioriser donc elle commence à écrire afin d'embellir ses problèmes, les trier pour de mieux se comprendre et s'accepter. Une introspection qui peut-être être synonymes de courage ou de...