Black Angels

9| Régulière

Elisabeth

Si ce n'est pas Damon qui a envoyé ces photos, qui les a envoyées ?

Ça veut dire que quelqu'un nous a suivies il y a presque dix ans pour nous prendre en photo. Pourquoi les sortir maintenant ?

Je m'allonge sur le sol du studio de danse. Ma mère est enfermée dans son bureau avec sa sœur Blaire et prépare le gala de charité annuel organisé par le club.

Je suis incapable de dormir correctement la nuit. J'ai toujours un œil ouvert, mon arme sous mon oreiller, prête à réagir en cas de bruit suspect.

J'ai peur qu'ils débarquent en plein milieu de la nuit pour tuer mes parents et me kidnapper. J'ai peur de ne pas être en mesure de protéger ma famille. Je suis terrifiée à l'idée de replonger dans mes souvenirs et de perdre tous mes moyens.

– Je vois que tu travailles toujours aussi dur.

Je tourne la tête vers l'entrée du studio qui n'est rien d'autre qu'une grande porte coulissante, donc tout le monde peut voir à l'intérieur. Le studio de la Phoenix Academy était initialement un entrepôt de stockage de marchandise. Mon grand-père, Shawn Jones, l'a loué et aménagé pour ma mère quelque mois avant sa première compétition pour devenir Miss Nationale.

Ensuite ma mère l'a racheté, aménager en un véritable studio sur trois étages, mais le rez de chausser est resté le même.

À ma droite la porte d'entrée grande ouverte, en face de moi le mur de miroir et à ma gauche des escaliers en métal menant au premier et au bureau de ma mère. Elle peut voir ce qui se passe en bas sans sortir puisque tout y est fait de verre.

Je me redresse en apercevant Charly. Elle porte un pantalon de cuir rose, son cuir sur les épaules de la même couleur et ses incontournables talons haut.

– Il faut bien que je garde la ligne.

Elle lève les yeux au ciel et entre dans le studio.

– Tu as plus perdu du poids qu'autre chose.

C'est à cause de la chimio.

– Que me vaut cette visite ? demandé-je en changeant de sujet.

Je me lève et place les mains sur mes hanches.

– Je n'ai pas le droit de rendre visite à mon amie ?

Je me raidis.

– Ton amie ?

Charly laisse retomber ses mains le long de son corps.

– D'accord, je sais que c'est hypocrite.

– C'est peu de le dire.

Elle lève les yeux au ciel.

– On était amie à une époque.

Cette époque me manque terriblement.

– Mais ce n'est plus le cas, dis-je sèchement.

Ce que je veux pour Damon, je le veux aussi pour Charly et les autres. S'ils me détestent, ce sera plus simple après.

Charly soupire et laisse retomber ses épaules.

– Tu nous avais trahis Elisabeth.

Et, je m'en voudrais toute ma vie.

– Tu as envoyé mon homme derrière les barreaux pendant un an.

C'est vrai aussi. Quand je les ai balancés aux fédéraux, Brutus à tout prit seul, il a assumé toutes les merdes du club et c'est lui qui a payé les pots cassés.