Chapitre 11 - Caramel brûlé

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-------------Violet-------------

- Petite fleur, réveille-toi.

Endormie, je sentis Jane qui me secouait gentiment, et mes yeux papillonnèrent. Je posai mon regard sur la jeune femme, qui m'observai avec un sourire amusé. La voiture était immobile, et en me redressant sur la banquette arrière, une brise légère me fit frissonner.

- Qu'est-ce qu'elle fait ? demanda une voix masculine qui fana le sourire qui fleurissait sur mes lèvres.

Pourquoi Christopher devait-il tout gâcher ?

Jane devait être d'accord avec moi, car elle leva les yeux au ciel, et m'adressa un joli sourire en me disant :

- Prends tout ton temps, petite fleur.

Je pouffai, m'étirai comme un chat à l'intérieur pour le faire rager, mais sortis tout de même de la voiture en faisant attention à ne pas froisser ma robe argentée. La brise légère qui m'avait effleurée se fit soudain bourrasque, et souleva ma chevelure rousse. Je plissai les yeux sous l'assaut du vent, et lorsqu'enfin celui-ci s'évanouit, j'observai mon environnement. Devant moi s'étendait une élégante bâtisse, haute de trois étages, originalement une ferme, qui avait été réaménagée en jardin d'hiver. Jane et moi l'avions alors louée pour la soirée et transformée en cet endroit enchanteur qui scintillait de mille feux.

La blonde me prit la main et m'entraîna à sa suite, dans les pas de Christopher qui était devant nous. Vêtu d'un sobre costume gris plomb qui faisait ressortir la blondeur de ses cheveux, il était injustement séduisant. En plus, cet habit mettait en avant sa musculature et ses larges épaules. Je soupirai de découragement. Jane tourna la tête vers moi, interrogatrice. Je haussai les épaules, mais ses yeux scrutateurs restèrent posés sur moi tout le temps durant lequel nous marchâmes pour rejoindre son ami, arrêté au sommet des marches. À présent au niveau du jeune homme qui m'offrait son bras, mon cœur battait la chamade.

Je ne dormais plus du tout.

- Peut-être que c'est une mauvaise idée, murmurais-je.

- De quoi ? demanda Christopher.

- D'être venue ici, lui répondis-je en croisant les bras, délaissant son geste de galanterie.

- Incontestablement, rétorqua-t-il en plissant les yeux. Mais c'est mon cher frère qui a insisté, pour une étrange raison. Alors j'ai l'immense plaisir de t'introduire aux personnes les plus cinglées de la planète.

Il foudroya du regard la porte, puis l'ouvrit un peu plus brusquement que nécessaire, me laissant voir à travers l'encadrement toute l'assemblée. Tous tournèrent la tête vers nous, et j'eus l'impression qu'ils sourirent au même moment en croisant le regard vert furibond du jeune homme.

- Ma famille, ajouta celui-ci froidement.

- Christopher ! s'écria une voix féminine.

Il y eut de l'agitation dans la foule, et soudain la propriétaire de la voix apparut devant nous. C'était une jeune femme brune, à peine plus âgée que moi. Ses yeux noisette brillaient de joie, et sa main gracile entraînait avec force un autre homme derrière elle. Celui-ci souriait, et une lueur amusée éclairait ses prunelles grises.

- Samirah, répondit le blond en paraissant se radoucir.

Celle-ci lâcha la main de l'homme aux yeux gris et se jeta dans les bras du schizophrène, qui ce soir, méritait amplement son surnom. Il la serra contre elle en souriant, puis ses yeux verts se posèrent sur le compagnon de la jeune femme.

Leurs NomsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant