Cruelle, moi ?

Note : Dans cette histoire, l'une des personnages est atteinte d'une maladie de peau.  C'est une maladie imaginaire, entre l'albinisme et le vitiligo. Je n'ai pas les compétences scientifiques pour vous dire si il y a des gens comme ça dans la réalité, mais on peut trouver des choses qui s'en approchent !

(le nombre d'images par chapitre est limité à 20, donc je n'ai pas pu mettre de photos, mais si vous cherchez sur internet, il y en a plein)

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Je m'appelle Esthelle.

J'aime bien mon nom. Il fait pensé au mot "esthétique". Autrement dit, il et taillé pour moi. Je suis styliste, et tailleuse, même si ce deuxième métier est de loin éclipsé par le premier depuis quelques années.

Depuis que j'ai remporté le Prix De L'Epingle, en fait. C'est la plus haute récompense possible dans le domaine de la mode. Moi qui m'étais inscrite au concours, ouvert à tous, sur un coup de tête, à 17 ans, j'avais beaucoup fait parlé de moi.

"Un Talent inné"

"Epoustouflant"

"Une étoile est née"

Les journaux en avaient fait des caisses. D'interview en interview, on m'avait posé des questions de plus en plus personnelles, et j'avais répondu honnêtement.

Trop honnêtement.

On m'avait posé des questions sur tout;

Mes études 

 Quasi inexistantes, 

Mes passions 

 Le dessin et la broderie, 

Mes amis 

Rares, 

Ma mère

Effacée, 

Mon père

 Ivrogne...

Là, j'avais été trop loin.

C'est ce qu'avait dit ma mère.

"Tu est cruelle, Esthelle."

Et elle avait fermé la porte.

Me laissant dehors.

J'avais 17 ans.

Pas d'amis.

Et ma famille venait de me tourner le dos.

Parce que j'avais été honnête.

Alors, j'ai appris à mentir.

A sourire.

A dire que tout allait bien.

C'est ce que j'ai fait quand Pierre m'a quittée. Mon premier petit-ami. Le seul.

Il m'a quittée. Parce que j'étais enceinte.

Et j'ai dis que tout allait bien.

Menteuse, Esthelle.

Mais je suppose que j'aurais tord de me plaindre. Grace à mes dons, à seulement 28 ans, je suis connue, considérée comme une artiste, j'ai une maison sublime dans l'Allée des Roses, une longue route où tous les grands couturiers vivent, en périphérie de la ville, là où l'air est doux et les arbres nombreux, et est tout de même près de la ville et ses cafés.