Reflet du passé

En cette pluvieuse après-midi de mai, Aurore, une jeune femme blonde aux yeux bleus, s'était donnée comme mission de ranger le vieux grenier de ses parents. Ces derniers n'y posaient plus un pied depuis bien longtemps sans pour autant arrêter d'y entasser toutes sortes d'objets. En cherchant bien on pouvait tout autant tomber sur une antiquité de collection ou un énième carton vide.

Si la mission officielle de la blonde était de réorganiser tout ce bazar, officieusement elle était à la recherche d'un objet tout particulier. Un petit cheval de bois avec lequel elle avait joué durant toute son enfance. Ne le trouvant pas dans son ancienne chambre, elle s'était rabattue sur le grenier.

Tout en essayant de se frayer un chemin parmi les innombrable pile de cartons plus ou moins équilibrée, Aurore rouspéta contre sa copine qui voulait absolument que leur enfant ai un jouet de chacune d'elles. Cette dernière avait récupéré une petite voiture rouge qui avait appartenu à son grand-frère avant qu'il ne lui offre.

Avec difficulté, elle finit par atteindre la boîte remplie de tous ses jeux. Elle l'ouvrit avec précaution puis sortit en douceur tous les jouets s'y trouvant. Rapidement la nostalgie la prit au tripe et elle sentit ses larmes lui monter aux yeux. Une fois son chien en peluche, le dernier objet du carton, à la main elle dû s'avouer vaincue. Elle ne trouverait certainement pas son cheval ici.

Aurore entreprit alors de tout remettre à sa place et s'est en reposant le carton sur sa pile qu'elle remarqua le miroir plein pied qui se trouvait en face d'elle. Elle fronça les sourcils persuadée de ne l'avoir jamais vu. Recouvert d'un tissu vert émeraude avec des broderies au fil doré, il aurait presque pu passer inaperçu calé dans un coin sombre du grenier.

La blonde s'attela donc à lui retirer, tout en se demandant bien qui avait pu acheter ce miroir. Une fois mis à nu, elle pu l'observer plus en profondeur, et fut quelque peu déçue de la simplicité de ce dernier. Le miroir était beau certes, mais d'un style si peu complexe comparé au tissu qui le recouvrait.

Se mordant les lèvres en l'observant, Aurore se demandant s'il valait le coup d'être descendu et ramener chez elle quand des bruits de voix se firent entendre. Elle se retourna rapidement pour constater avec un frisson dans le dos qu'elle était bien seule. Elle regarda de nouveau la glace et s'approchant de son reflet tendis l'oreille. Se pourrait-il que..

Pas un bruit. Fronçant les sourcils, elle passa derrière le miroir pour vérifier qu'aucune souris n'y avait élu domicile. C'est alors qu'elle y était, à quatre pattes, que les bruits reprirent. Ils venaient bien du miroir et s'intensifiaient. A peine quelques secondes plus tard, deux êtres semblèrent en sortir. Aurore déglutit le plus silencieusement possible, n'osant se montrer face aux intrus, peut-être dangereux et se cacha un peu mieux derrière ce dernier.

Tendant l'oreille, la blonde tenta d'écouter la discussion animée que semblait tenir les deux visiteurs. Alors qu'elle fronçait les sourcils car ils avaient subitement arrêté de parler, elle fut prise au dépourvu lorsque le miroir, qui la dissimulait si bien, fut soulevé. Il lui sembla perdre une armure protectrice et elle se figea de terreur.

Devant elle se tenait un jeune homme blond aux yeux noir et une jeune fille rousse avec des tâches de rousseur sur tout le visage et les yeux vert clair. Si l'homme ne lui disait clairement rien, la jeune femme, elle, lui semblait familière sans pour autant qu'elle ne puisse lui mettre un nom. Ces derniers l'observaient sans sembler comprendre ce qu'elle faisait ici.

Se relevant rapidement alors que le rouquine posait au sol le miroir qu'elle tenait à la main, les trois individus se regardèrent quelques instants en chien de faïence. Aurore ignorait qui étaient ces deux jeunes gens ou même ce qu'ils étaient. Tout autant qu'elle ignorait comment ils avaient bien pu traverser un miroir.