J'y suis arrivé. J'ai réussi à me présenter ici, et cette fois-ci, tout se passera à merveille. Face à moi se dresse une immense porte, l'entrée de ma nouvelle vie.
J'entends une lourde voix gronder dans la salle.
Aujourd'hui, nous accueillons un nouvel élève.
J'observe la porte coulisser, puis remarque que le professeur me fait signe de rentrer. Il s'accroupit, pose sa main sur mon épaule et chuchote.
— Vas-y, présente-toi.
Je ravale ma salive, dévisage timidement ma classe et dis.
— Je...
J'entends certaines personnes murmurer, alors je ne peux m'empêcher d'imaginer qu'ils pensent de terribles choses à mon sujet. Je n'arrive pas à m'exprimer, je n'y arrive plus. Je me tourne dos à eux, attrape une craie puis j'écris au tableau :
Fuku
Sayuri.
J'inhale la douce odeur de ma faiblesse.
— Bien, assieds-toi là-bas, me dit notre professeur en pointant l'une des places du doigt.
Je traverse la salle à pas de loup et ne souhaite qu'une chose : me faire oublier.
J'ai échoué, c'est certain.
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Les heures s'écoulent, les jours défilent, lentement.
Comme d'habitude, j'erre dans les couloirs, entre dans la classe et observe une poignée d'élèves assis en tailleur sur des tables. Je regarde le tableau et comprends que j'avais été dessiné en grand. Un corps rond, des joues charnues et à côté de ce dessin je remarque que le surnom de la caricature est :
Le gros.
C'est moi, je ne suis même plus humanisé, mais vu comme une chose si peu importante. L'entièreté de ma classe portait sans doute plus de respect à ses cahiers qu'à ma personne.
Une fille se lève, attrape une brosse et essuie le tableau avant de s'exprimer en ricanant.
— Et voilà, j'ai tout enlevé ! Ceux qui ont fait ça ne sont pas très malins.
Ma lueur d'espoir était là, face à moi.
Je relève la tête, la fixe et bégaie.
— Merci.
En sortant de la classe, je percute le pied d'un camarade et m'écroule au sol. Le jeune garçon s'accroupit à mes côtés, attrape mon oreille et chuchote.
— Pourquoi la remercies-tu ? Tu crois qu'elle t'aime bien ? Tu n'es personne, tu es un moins que rien. Alors, ne la regarde plus ! C'est compris, imbécile ?
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Les heures s'écoulent et les jours défilent, lentement.
— Aujourd'hui, cours de sport, vous devez vous préparer pour la compétition de notre préfecture, s'exprime notre professeur avec joie.
J'enfile ma tenue dans les vestiaires et remarque mes camarades obnubilés par ma silhouette. L'un d'entre eux s'approche, attrape mes bourrelets et joue avec.
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Le Courroux de Fuku [Roman Illustré]
RomanceFuku Sayuri, a eu une enfance remplie d'insulte et de moquerie. Alors qu'il se déclare à sa seule et unique lueur d'espoir, elle l'humilie devant tout le monde. Notre héros n'a plus qu'une chose en tête : se venger. Contrairement à ce qu'il était pa...