Sous le même ciel

Le Vol D'Astro

Les ténèbres ne se contentaient pas d'envelopper le royaume ; on avait l'impression qu'elles l'avaient consumé. Elles étaient lourdes, presque tangibles, comme un mur omniprésent, insensible, froid et d'un silence obsédant. Le royaume, habituellement dynamique, était méconnaissable, réduit à n'être que des silhouettes fantomatiques dans cette noirceur sans fin.

Pourtant, au milieu de ce silence terrifiant, une figure singulière courait contre vents et marées. Astro, le majestueux phénix, gardien du temps, luttait dans le vide. Son plumage autrefois radieux, symphonie du jour et de la nuit, était visiblement terni. Les ténèbres s'acharnaient sur lui, le tirant vers le bas comme une bête tapie dans l'ombre. Mais son esprit refusait de s'éteindre.

"Une voix rauque et moqueuse résonna autour de lui : "Tu te bats contre la nuit ? C'était Séléné, la chouette sage, qui volait à côté de lui, ses grands yeux brillant d'un défi inexprimé.

Astro se moqua, battant ses ailes plus fort contre le vent frisquet. "Je ne te vois pas faire mieux", répliqua-t-il, sentant la tension dans ses ailes. Son corps se sentait lourd, son énergie épuisée, mais la vue du royaume en détresse en contrebas alimentait sa détermination.

Au-dessous d'eux, Elio, le corbeau, se faufilait dans la foule paniquée, offrant le peu de réconfort qu'il pouvait. Son habituelle espièglerie avait été remplacée par une grande gravité. Il leva les yeux, observant le vol désespéré d'Astro contre l'obscurité impitoyable. "Cette cervelle d'oiseau a intérêt à avoir un plan", marmonna-t-il pour lui-même, en évitant un cheval effrayé.

Là-haut, le vol d'Astro ressemblait à une bataille difficile, chaque battement d'ailes demandant plus d'énergie que le précédent. "Ça ne marche pas", souffla-t-il, sentant le froid s'insinuer dans ses os. Il tenta de faire jaillir ses flammes, mais les ténèbres semblaient avaler chaque braise.

"Peut-être", commença Séléné, la voix calme mais déterminée, "il ne s'agit pas seulement de combattre les ténèbres".

Astro tourna son regard vers elle, luttant pour la voir à travers l'obscurité. "Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il en ralentissant son vol pour faire du surplace.

"Je veux dire", dit-elle en se rapprochant de lui, "tu ne peux pas simplement repousser les ténèbres. Tu dois ramener la lumière."

Astro fronça les sourcils en entendant ses paroles, réfléchissant à ce qu'elle voulait dire. Il jeta un coup d'œil au royaume, où la peur s'était installée. Il pensa à Solara, à sa chaleur rayonnante, et à Lunaria, à son éclat apaisant. "La lumière...", murmura-t-il, une étincelle de réalisation s'allumant dans ses yeux.

Avec une détermination nouvelle, Astro plongea vers le royaume, son corps fendant le vent mordant comme une étoile filante. Il sentait le froid de la nuit, l'attraction de l'obscurité, mais il avait maintenant une mission. "Accrochez-vous, tout le monde", dit-il, sa voix étant à peine un murmure contre les rafales, "la lumière arrive".

Sa silhouette plongeante illumine la nuit, telle une comète sur la toile noire. Ses ailes déployées, il a embrassé l'obscurité, non pour la combattre, mais pour la traverser. Et alors que la scène finale s'estompe, une lueur d'espoir solitaire s'élance dans le ciel assombri, incarnant l'esprit éternel du royaume, symbole de l'aube imminente.

Cette première partie pose les prémisses de l'histoire, donne aux lecteurs un aperçu de la vie des princesses, de leurs similitudes et de leur aspiration commune à l'inconnu, tout en mettant en place le conflit et l'antagoniste de l'histoire. Cette partie s'achève sur le chaos qui règne dans le royaume, où ni le soleil ni la lune ne sont visibles, plongeant les habitants dans la panique et la peur. C'est ainsi que se prépare le rôle crucial d'Astro et le voyage de Solara et Lunaria pour se rencontrer et rétablir la lumière dans leur royaume.