Chapitre 15

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Voilà une semaine que j'ai découvert la vérité sur Théo. Je pensais que ça briserait quelque chose entre nous, mais je crois que ça a même eu l'effet inverse. Bien sûr, je l'ai toujours un peu mauvaise qu'il m'est pris pour une idiote à la base, mais bon. Comme il l'a dit quand on s'est disputé dans la cuisine, il n'y a pas vraiment de façon ou de moment idéal pour avouer à sa petite amie qu'on fait partie d'un gang. Maintenant, au moins je le sens plus libre quand nous parlons. Avant et à juste titre, j'avais toujours l'impression qu'il pesait ses mots avec choix. Désormais, nous pouvons parler de tout, sauf de ses activités dont je ne veux rien savoir.

Nous ne nous sommes pas vus de la semaine. Visiblement, lui et Davis se sont fait discrets à cause des gars qui les cherchaient, mais on s'est appelé tous les jours. Ce crétin m'a même envoyé des sexto. Pas de photos de son engin, mais il a essayé de me chauffer en me disant tout ce qu'il me ferait la prochaine fois qu'on se verrait. C'est pourquoi ça m'intrigue quand il me donne rendez-vous à une adresse mystérieuse. J'ai googlisé l'endroit, c'est un complexe en réhabilitation... Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. En plus c'est en dehors de la ville...

J'arrive sur les lieux et je découvre un circuit de karting. J'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que mon homme m'embrasse comme si sa vie en dépendait.

Théo : Tu m'as manqué ma puce.

Moi : Vu tes messages d'hier, je ne m'attendais pas à te retrouver sur un circuit de karting, mais plus dans un hôtel.

Théo : Crois-moi, j'ai très envie de toi, mais je veux pas que tu crois que je veux que du sexe. J'avais envie de te faire découvrir une de mes passions.

Moi : Le karting.

Théo : Ouais, mine de rien, ces petits bolides vont très vite. Ça me donne un boost d'adrénaline comme toi quand t'es en haut du grand huit à Valleyfair. Tu veux essayer ?

Moi : J'en ai jamais fait, mais avec plaisir.

Une course se finit juste au même moment. Un des pilotes quitte le kart et vient vers nous et retirant son casque. Davis... C'est pas que je ne l'aime pas, mais j'avais envie de passer du temps seul avec Théo. Et puis je suis mal à l'aise. Il a totalement arrêté d'écrire à Suzy. Je sais que c'est moi qui lui ai demandé, mais ma meilleure amie m'a posé des questions.

Davis : Salut Mary.

Moi : Salut Davis.

On se regarde tous les trois et le silence devient pesant en quelques secondes. Je ne veux pas de ça, c'est le meilleur ami de Théo de qui je ne peux pas me passer, alors mettre les pieds dans le plat. Et franchement ça me soule de mentir à ma meilleure amie.

Moi : Je sais que c'est moi qui t'ai dit de ne pas impliquer Suzy Davis, mais... Elle ne comprend pas pourquoi tu ne réponds plus à aucun de ses messages...

Davis : Et qu'est-ce que tu veux que je te dise, tu veux pas qu'elle soit mêlée à tout ça, alors je la gosthe, c'est encore la meilleure solution, non ! Comme ça elle finira par me détester et l'histoire sera solutionnée !

Il a haussé un peu le ton, mais je sens plus de la tristesse dans sa voix que de la colère. Il commence à tourner les talons et je le retiens par le poignet.

Moi : Tu tiens à elle ?

Davis : Oui... Cette semaine, c'était dur de pas rentrer dans ses plaisanteries. J'avais envie de rebondir dessus, comme avant. Qu'on se fasse encore nos petits délires par sms...

Moi : Suzy et moi, on ne se connait que depuis quelques années, mais je l'aime autant que ma sœur... Rire avec toi, même juste par sms, lui manque. Si je t'ai dit de ne pas la mêler à ça, c'est parce qu'elle en a bavé dans la vie, beaucoup... Mais si vous tenez l'un à l'autre, j'ai pas le droit de vous empêcher de vous voir, soit honnête avec elle, c'est tout ce que je te demande.

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant