Ch 25

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Le soleil trop faible pour éclairer quoi que ce soit malgré la matinée avançant; c'est dans la campagne, entourée de l'odeur des foins atténuée par le givre que le couple Phantomhive était en route vers le moulin. Leurs chevaux aux gallots, cela demandait un effort considérable de rester en selle avec le vent glacial fouettant leur visage. 

Pour autant, ni le froid mordant, ni l'heure de levée impie, ne réussirent à amoindrir l'humeur rayonnante de Elizabeth. Cependant cela en fut tout autre pour le comte. Il détestait sortir, et sortir pour voir deux paysans qui n'arrivait pas à se mettre d'accord ne le faisait pas aimer cela un peu plus. 

Au début, le fait de partir avec son épouse lui fit redresser le dos. Pour elle, il essayera toujours de paraître plus aimable qu'il ne l'est vraiment. Mais Lizzy était à sa onzièmes chansons, et c'était la troisième fois qu'elle chantait Glimmering light. Astre pensait que si il entendait une fois de plus la voix stridentes de sa compagne chanter les lignes d'Oberon, il demanderait à Sebastian d'en finir avec le contrat qui les liait maintenant.  

"Elizabeth!" il l'appela, forçant sa voix à percer entre le vent et le bruit des sabots contre la terre. 

"Oui!" elle chanta. 

"N'es tu pas fatiguée? Tu veux que nous fassions une halte peut-être?"

"Oh non, pas du tout! L'air est si revigorant! Et je ne voudrait absolument pas être la cause d'un potentiel contre temps."

"Comme c'est aimable...". Contrairement à ce que son ton suggérait, le jeune homme était vraiment reconnaissant envers Elizabeth pour être si attentionné envers ses devoirs. Seulement, il avait froid, il était fatigué, il en avait marre d'entendre les ricanements de son majordome, et sa femme bien que vertueuse au piano ne l'était certainement pas au chant. 

Ils ne savaient pas si cela fut sa chance ou sa futur condamnation; mais soudainement la comtesse se mit à accélérer. 

Astre soupira, ses épaules s'abaissant, "Qu'est-ce qu'elle fait encore...". Il ne la suivit pas tout de suite. Son épouse étant hasardeuse, il préférait regarder de loin pour le moment. 

La jeune femme commença à ralentir lorsqu'elle arriva près d'un garçon au corps svelte. L'enfant regarda le noble animal s'arrêter à ses côtés avec peur et émerveillement. Puis relevant la tête pour voir qui en était le propriétaire, un grand sourire se dessina sur son visage en voyant un portrait familier. 

"Madame la comtesse!" le garçon s'exclama. "Vous m'aviez fait peur." 

"Bonjour; Jean?" 

"Dean."

"Ah voila! Dean! Excuse moi. J'ai tout de suite reconnue que tu étais un garçon de Maria, mais impossible de savoir lequel; vous êtes si nombreux!" 

"Ce n'est rien, Madame la comtesse. C'est déjà un grand plaisir que vous m'ayez reconnu."

La dame lui sourit amicalement, puis l'examina de haut en bas. D'une famille avec peu d'argent, le garçon était habillé de vêtement abimé, dessuée et non adaptée à la saison glacial. 

Elizabeth regarda l'enfant avec inquiétude. Son pantalon trop court laissait sur ses maigres chevilles entrevoir les même blessures que Maria arborait sur son corps. Seulement, la comtesse voulait éviter de ramener des souvenirs douloureux pour Dean en mettant en avant une chose sur laquelle elle n'avait aucun impact. Elle se demanda si à la place elle pourrait lui poser une question sur le temps; cependant elle se rendit compte que ce serait bien indélicat venant d'elle protégée de fourrures et de lourdes laines. Alors faisant semblant d'analyser les chaussures usées de l'enfant pour qu'il ne s'aperçoive qu'elle regardait ses bleues, la jeune femme s'enquit à la place "Où vas tu si tôt le matin?" 

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⏰ Dernière mise à jour : May 20 ⏰

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Maîtresse de maisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant