BUHINGA

38. C'était le début de la fin.

- Alors qu'attendez-vous? Montrez-moi qui vous êtes réellement!

- Je suis contente de voir que vous ne vous fiez pas simplement aux apparences. Je dois bien avouer que vous êtes la première à me démasquer. Répond-t-elle avec un sourire.

Ce qui suivit alla trop vite que je ne me rendis compte qu'à la fin. Celle qui n'était qu'une vieille femme à peine capable de se tenir debout s'était transformée en une jeune dame de la quarantaine et regardait avec amusement mon air ahuri.

- Comment? Pourquoi?

- Je me suis transformée en une vieille dame pour rester ici. C'est l'un de mes pouvoirs. Sinon, ma place n'est pas ici. Je n'appartiens pas au clan.

- Racontez-moi dès le début. Je lui dis. Comment connaissez-vois Allan?

J'ai commencé à travailler au Palais Royal à l'âge de quatorze ans. Mais j'y ai toujours vécu vu que mes parents y travaillaient depuis toujours. C'est même là-bas qu'ils se sont rencontrés puis aimés. C'était en quelque sorte ma maison. J'ai donc grandi en entendant les commérages et tous les drames de la famille Royale. J'ai aussi assisté au marriage de la défunte Reine, l'ai vue venir au Palais. J'ai vu le petit Allan naître et grandir. J'ai aussi vu le prince Ayan venir vivre au Palais avec sa mère et tout ce qui a suivit.

Quelques deux ou trois semaines après mon dix-septième anniversaire, les fiançailles du Roi Arakaza ont été annoncés. Mais jusque là, il n'était que Prince et succéderait à son Père après la mort de ce dernier. Mais cette nouvelle souleva beaucoup de tension au Palais. Le Prince Arakaza, qui est le Roi à présent, semblait s'y opposer fermément. Et le Roi, son Père, avait pris cette décision malgré son refus. C'était une très bonne partie, disait-il, une famille très respectée, puissante aussi. Surtout la fille qui, parmi ses pouvoirs figurait le pouvoir de la guérison, l'un des pouvoirs les plus rares. Son nom était Shurwe, la mère d'Allan. Mais le vrai problème était qu'il était amoureux d'une autre, la mère d'Ayan. Son nom était Muri.
Malgré cela, le marriage eut lieu. Il était grandiose, splendide. Un marriage vraiment royal. Tout le monde était heureux. Sauf les deux concernés. Il fut célébré pendant deux semaines et aurait même duré longtemps s'ils l'avaient souhaité.