J'ai entendu la douche m'appeler, et je me suis toujours sentie sales après cela. J'avais beau utiliser tous les produits que j'avais les moyens d'acheter, mais les insectes scotchés à mon mur étais trop rigide. Je pris conscience de mes cernes violettes en retirant mon t-shirt gris. Je suis déçue par mon reflet dans le miroir, je reconnaissais ses yeux dans les miens, ses yeux qui me hantaient depuis si longtemps. Je me déteste de lui ressembler, je me déteste pour avoir du sang a lui dans me veine. Non, je le détestais.
L'eau froide qui parcourt chaque centimètre de mon corps, le savon lui redécouvre pour la deuxième fois cette nuit. En ressortant de ma douche, l'odeur de ma caravane me donnait envie de vomir. Tout me donnait envie de vomir. J'ai enfilé mes habits et je suis partie marcher loin, très loin
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Les lumières des étoiles fessaient de reflets magnifiques sur la ruelle mouillée. J'en étais ma troisième cigarette depuis que j'ai quitté la maison. Le centre-ville était à trente minutes de marche de cher moi et j'adorais y aller, je m'y sentais ma place. Contrairement à la plupart des filles, je n'avais pas peur de la nuit dans la ville, car c'est seulement de lui que j'ai peur. Lui qui hante mes nuits, celui qui me terrorise depuis que j'ai quitté ma mère. Ou plutôt depuis qu'il m'a fait quitter ma mère, sa femme. L'idée que mon modèle masculin ait pu faire ça me dégoute, il me dégoûte. Je me suis assis sur le trottoir en écrasant ma cigarette dans mon cendrier. Mes yeux brulaient à cause de l'odeur du tabac qui émanait de mon cendrier. Cependant, quand j'ai tourné ma tête sur ma gauche et j'ai vu un homme d'environ 45 ans et l'image de mon père m'est venu tout de suite, me suis relevé à toute vitesse et ai couru. Mes poumons endoloris m'hurlais d'arrêter de courir. En revanche, mon cœur lui m'obligeait à me sauver de cet individu qui utilise le visage de mon père.
Ses pas se rapprochaient de plus en plus de moi, ses cris étaient de plus en plus fort, la rue était sombre et humide. Le corps de mon interlocuteur se rapprochait de moi à une manière fulgurante, au même moment, j'aperçois une boite de nuit à ma gauche et je fonce à l'intérieur. L'odeur de l'alcool emplie mon nez. J'ai pris une bonne minute pour reprendre mon souffle dans les toilettes de la boite, malgré ma cachette, je me sentais tellement vulnérable que je me suis effondrée. Toutes mes émotions ce relâche à ce moment où je me sens si vulnérable. Mon imagination qui me pousse à voir mon crétin de père partout. Chaque homme que je croise se transforme en mon père. Il a toujours dit que je devais me faire interner, je le crois même si je ne veux pas.
