Chapitre 3

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« On dit que partir c'est mourir à ceux qu'on aime. Lol ! Et quand personne ne t'aime ?»

Lisa

Je tire pour la quinzième fois sur cette jupe que je trouve ridiculement courte, essayant de lui donner une longueur raisonnable. Il faut vraiment que je me coltine cet uniforme digne d'un school life ?

Mes cheveux me dérangent eux aussi. J'ai pourtant toujours aimé leur originalité, une moitié blanche et l'autre moitié noire. Je voulais que mes cheveux reflètent ce que je suis, deux identité en une seule personne. Mais maintenant je trouve qu'il ne colle pas avec cet uniforme de première de classe. Mon apparence gotique est aux antipodes de ce que je suis maintenant obligée de porter.

— Tu as bientôt fini là dedans ? Me demande Evan derrière la porte des toilettes

— Ouais ouais j'arrive

Je me regarde une dernière fois dans la glace, une grimace de dégoût au commissures des lèvres. Je ne suis pas très à l'aise avec mon apparence. Je ne l'ai même jamais été, chose très paradoxale car en réalité mon style gothique loin d'être anodin ne passe pas inaperçu.

Je sors enfin des toilettes du train après cinq minutes à ne rien faire d'autre que contempler l'horreur que me procure mon propre reflet. Une fois dehors Evan menotte aussitôt mon poignet au sien.

— Je t'ai déjà dit que je ne comptais pas m'échapper, m'agacé-je

— Je préfère prendre mes précautions avec toi

Il me redirige à travers les wagons jusqu'à nos sièges et me force à me rassoir d'un geste brusque. Un sacré gentleman qui sait y faire avec les jeunes filles.

Quelque chose m'intrigue depuis que nous sommes montés à bord. C'est la première fois que je prends le train mais je trouve étrange qu'il soit complètement vide. Nous sommes les seuls passagers.

— Eh le dragon ! Pourquoi le train est vide ?

Il pianote impassiblement les touches de son clavier. Une simagrée aux lèvres et les sourcils froncés lui donnant un air sérieux qui ne lui va guère. Les secondes s'écoulent mais ma question demeure suspendue dans l'air. Comme si je n'existait absolument pas pour lui.

— Parce que c'est le train chargé de conduire les élèves à l'académie, souffle t'il finalement avec indifférence. Et que techniquement tous les élèves y sont déjà

— Ah d'accord

Je ne rajoute rien. Blasée de tout le désintérêt qu'il me sert maintenant, sans aucune raison particulière. Sa bipolarité me déroute chaque seconde un peu plus.

Je me tourne vers le paysage verdoyant qui défile sous mes yeux. Le soleil est presque couché. Les rayons planes à travers les arbres donnant une atmosphère magique.

Dire qu'il y'a encore quelques heures ou peut-être quelques jours j'étais dans les rues de New-York à vagabonder sans aucun but précis. Friande de nouvelles victimes sur lesquels déverser ma rage et ma frustration.

Comme si j'en voulais à toute la race humaine pour ce qui est arrivé à mes parents.

Comme si ça pouvait les ramener à la vie.

L'académie des kaijins Où les histoires vivent. Découvrez maintenant