« Jusqu'à ce que la mort nous sépare » [en pause]

Chapitre 13

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis mon arrivée à Florence. Je commençais à prendre mes marques petit à petit dans cette nouvelle vie de jeune mariée.

A ma grande surprise, je m'étais vite habitué à mon nouveau train de vie.
Me réveiller le matin, déjeuner sur la terrasse de la maison pendant que Sofyan allait à son entraînement matinal. Puis préparer le repas de midi , déjeuner avec lui à son retour avant qu'il ne me quitte de nouveau pour ses séances de kiné et d'ostéopathie de l'après midi me laissant à mes cours.

Même si j'avais accepté de me marier et de changer totalement le cours de ma vie, cela ne signifiait absolument pas de devoir arrêter mes études. Il me restait une dernière année pour valider mes études d'infirmières et je comptais bien la terminer et rendre fière mes parents et je pouvais compter sur le soutien de mon mari.

En parlant de Sofyan, nos relations étaient assez spéciales.
Depuis l'épisode de la cuisine, il n'avait plus tenté quoique ce soit et à ma grande surprise j'avais remarqué un changement dans son comportement à mon égard.
Il était toujours aussi gentil et aux petits soins avec moi mais il était moins tactiles, plus dans la retenue. Il ne s'approchait plus autant de moi pour éviter tout contact physique.
Indépendamment de ma volonté une gêne s'était installée entre nous,  et le départ pour le rassemblant en équipe nationale avant la coupe du monde n'allait pas aider à remettre les choses dans l'ordre.

Alors pour notre dernière soirée avant son départ, je décidais de prendre les choses en mains et de préparer un dîner pour essayer d'arranger les choses et de poser cartes sur table.

[...]

Après quelques heures en cuisine, tout était prêt.
J'ai soigneusement préparé la table et allumé quelques bougies pour créer une atmosphère cosy et chaleureuse.
Le soleil commençait à se coucher, offrant un beau paysage pour débuter cette soirée. Sofyan m'avait rejoint et était déjà installé attendant que je serve le dîner.

-  Tu t'es donné du mal pour le dîner de ce soir, que me vaut cet honneur ? demande-t-il

Je m'installe à ses côtés et sert le repas, avant de prendre une grande respiration et d'entamer la discussion.

-  Je veux qu'on profite de cette soirée avant ton départ, pour qu'on puisse discuter et qu'on crève l'abcès qui s'est créé depuis mon arrivée.

Je lance un coup d'œil du côté de Sofyan. Il ne laisse rien transparaître.

-  Je ne comprends pas de quoi tu veux parler, dit-il en entamant son plat.
-  Arrête Sofyan, ne fait pas semblant. Tu sais très bien de quoi je parle, depuis ce que tu as fait le jour de mon arrivée dans la cuisine, tu as pris tes distances avec moi, dis-je calmement.
-  C'est pas ce que tu voulais ? demande-t-il.
-  J'ai pas demandé ça, jamais.

Il dépose la fourchette qu'il tenait en main et se frotta la nuque avant de déposer un regard froid sur moi.

- Si je me souviens bien lors de notre rencontre, au tout début, tu m'as expliqué avoir accepté ce mariage sans pour autant vouloir créer quelque chose avec moi. Je n'ai jamais caché mon envie de faire évoluer les choses entre nous. J'étais heureux de te retrouver après notre petite séparation, je pensais que tous nos appels, toutes nos discussions lorsque tu étais en France nous avaient aidé à faire avancer les choses entre nous. Je pensais vraiment que tu avais changé d'avis et que tu étais prête à construire un avenir avec moi.

Il marque une courte pause avant de reprendre et cette fois-ci je pouvais lire de la déception dans ses yeux.

-  J'avais tort de continuer d'espérer que tu pouvais un jour m'ouvrir ton cœur. J'ai compris qu'on fonçait dans un mur et que les efforts que je faisais ne mènerait à rien.

Il se leva de table et s'éloigna vers le séjour.
Cette soirée vire au drame totalement.

Je me levais à mon tour pour le rejoindre et tenter d'atténuer les choses.

-  Pourquoi tu me dis tout ça aujourd'hui ? Pourquoi as-tu attendu ce moment pour me balancer ça à la figure ? je demande ne comprenant pas ce revirement de situation.
-  Parce que je suis fatigué de faire semblant Siham, dit-il en soufflant.
-  De quoi tu parles ?
-  Je peux plus contrôler mes sentiments, avoue-t-il en s'approchant de moi tout en collant son front au mien.
-  Tu m'avais promis.
-  Je suis désolé.
-  Je ne pourrais pas t'aimer comme tu le veux Sofyan, chuchotais-je.
-  Je veux que tu me laisses ma chance, je veux que tu fasses tomber les barrières que tu t'imposes Siham, s'il te plaît.

Les larmes me montèrent aux yeux. Je perdais le contrôle de la situation.
Comment je suis censée lui offrir mon coeur alors que ce mariage était un arrangement entre nos familles. Je ne connaissais rien à l'amour, j'avais peur de ce sentiment, peur de souffrir, d'être trompé, de ne pas savoir aimer.

-  Laisse-moi du temps Sofyan, s'il te plaît, je lui demande en essuyant une larme qui venait de s'échapper. Tu vas partir au Maroc pour le rassemblement puis tu iras au Qatar pour la coupe du Monde, peut être qu'être éloigné quelques temps m'aidera à savoir ce que je veux avec toi.
-  Tu ne me rejoins pas au Qatar ? demande-t-il en fronçant les sourcils.
-  Je ne sais pas Sofyan .. est ce que ma présence en vaut le coup après cette soirée ?
-  Je vais me retrouver seul comme un débile au milieu des autres qui seront entourés de leurs femmes et enfants ! Tu n'es pas capable de venir me supporter ? Dit-il en haussant la voix et en tapant dans le mur.

Il saisit mon visage entre ses mains de manière à ce que nos regards se croisent avant de prendre pour la dernière fois la parole.

-  Je ne te forcerais jamais à rien Siham. Tu es ma femme en l'espace de quelques semaines tu m'as fais tomber sous ton charme. Tu me plais et mes sentiments grandissent de plus en plus en moi, si tu savais à quel point je suis frustré de ne pas pouvoir agir comme je le souhaite avec toi. Je ne tenterais jamais rien sans ton consentement, sache-le, mais je ne veux pas perdre mon temps à attendre quelque chose que tu ne me donneras peut-être jamais. Alors je te laisse le temps qu'il faut mais je veux qu'à mon retour du Qatar tu es pris une décision sur notre couple. Soit on reste marié ou soit on divorce.

A présent, tout reposait sur mes épaules.

~

Laissez moi vos avis en commentaire.
N'oubliez pas  d'aimer le chapitre ✌🏼