Memories of the dawn

Néant, comme mon esprit

"Tu penses qu'il va bien ?"

"J'espère, je vais quand même lui mettre un bandage pour arrêter le saignement."

L'une des voix semblait s'adresser à moi.

"Ecoute, on reviendra très vite pour t'aider. Pour le moment c'est impossible, mais ne t'inquiètes pas. Repose-toi."

"Bon, Hart, dépêche-toi !"

"J'arrive !"

Le froid, il épousait les contours de mon visage. Je sentais l'air glacial qui me brisait la peau. La douleur, elle recouvrait mes jambes ankylosées et paralysées qui ne bougeaient plus. L'obscurité, elle était partout, devant moi et dans mon esprit. Qui suis-je ? Je ne me souvenais plus de mon prénom. Où suis-je ? L'obscurité m'empêche d'avoir la réponse. Pourquoi suis-je ici ? Ma mémoire ne m'aidait pas. Je tente de bouger, mais je n'y arrive pas, c'est comme si seul mon esprit était conscient sans son enveloppe charnelle. Les voix, elles disparaissaient, elles étaient ma seule source de protection. Pourquoi partaient-elles ? Je ne voulais pas être seul, j'ai peur de la solitude. Je sentais mes sens revenir petit-à-petit, je réussis à m'asseoir avant d'être aveuglé par une lumière puissante éblouissant mes yeux encore endormis. Un homme tenait un pistolet dans sa main droite et une lampe torche dans l'autre juste devant moi. J'étais acculé contre le mur donc aucun moyen de m'enfuir.

"Ne bouge pas."

J'exécute ses ordres et ne bouge pas. Ca commençait à faire trop, je n'arrivais plus à me concentrer ou à rester lucide, c'est comme si mon esprit refusait de m'obéir pour des tâches aussi simples. Je pense que je devais commencer à ressentir de la peur vu que je ferma mes yeux alors que l'homme m'inspectait de tout les cotés. Puis, il s'agenouilla devant moi, si il voulait me tuer, c'était très simple pour lui. Puis, soudain, je l'entendis parler à nouveau d'une voix grave et profonde.

"Je ne vais pas te faire du mal."

Je pense que cela me calma un peu, même si j'étais toujours à moitié dans une crise de panique. Il pose son pistolet et le pousse avec son pied plus loin dans la ruelle sombre dans laquelle j'étais.

"Si je voulais te tuer, je l'aurais déjà fait."

Il n'avait pas tord, même si il aurait toujours pu avec le second qu'il portait dans son dos. Il me regarde intensément, presque comme si il voulait regarder mon âme.

"Respire, tout va bien se passer."

Je suis ses mouvements. J'inspire. J'expire. Je sens mon anxiété se réduire petit-à-petit au fur et à mesure que nous faisons cet exercice de respiration. Puis, je le sens tâter derrière ma tête, là ou j'ai ressenti cette douleur auparavant.

"Comment t'appelles-tu ?"

Il me demanda alors qu'il examinait ma blessure. Mon nom ? C'est... Hein ?

"Euh... Je..."

Mon prénom ? Mon identité ? Qui suis-je ? Je ne pouvais pas laisser cette question aussi simple sans une réponse. Mais si je ne me connaissais pas, comment y répondre ? J'inventa un nom au hasard, probablement influencé par l'enseigne lumineuse d'un magasin plus loin qui éclairait un peu la ruelle au loin.

"...Hayden."