Chapitre 14

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Avant de retourner à la maison pour dîner et de nous rendre au DJ-set, nous faisions un détour par la maison de Lorlea pour qu'elle puisse prendre des affaires pour la nuit et prévenir ses parents. Elle nous demanda de l'attendre devant la maison et, malgré mon insistance, elle ne voulut pas que je l'accompagne. Une vingtaine de minutes plus tard, alors qu'on commençait à fondre sur le trottoir, elle revint avec un sac à dos, ses Converses noires remplaçant ses Top Ten à ses pieds et son visage fermé. Je lui demandai si tout allait bien, elle me certifia que oui, mais garda le silence pendant tout le trajet de retour.


On ne tarda pas à passer à table, ma mère ayant préparé une salade de quinoa et de la truite grillée. Lorlea m'aida à dresser la table en continuant à garder le silence.

Au cours du repas, ma mère la questionna sur son prénom :

— Ce n'est pas un prénom très courant, dit-elle.

— Je ne pense même pas que quelqu'un d'autre le porte, dit Lorlea avec un sourire serré. Mes parents n'ont pas su choisir entre Laure et Léa. Ma mère voulait un prénom composé, mon père était contre.

— Ton prénom est unique comme toi, dis-je en constatant l'agacement de Lorlea face à cette histoire.

Elle me sourit, le rouge aux joues. Ma mère me lança un regard interrogateur qu'elle répéta plusieurs fois au cours du repas, m'incitant à me concentrer sur le contenu de mon assiette.

Après le repas, alors que Lorlea prenait une douche, mes parents demandèrent à me parler.

— Tu sais ce que je vais te demander, me dit ma mère.

— Non.

— Tu n'étais pas censée nous dire quand tu recevais une petite-amie ?

— Euh... bah... C'est pas ma petite-amie.

— Wilo ? insista mon père sévère.

— C'est compliqué, tentai-je faisant tourner la bague autour de mon pouce.

— On va éviter d'entrer dans ta chambre sans frapper, ironisa-t-il, n'est-ce pas Louise ?

— Oui, dit ma mère pas convaincue, mais j'aimerai beaucoup que tu m'expliques ce qu'il y a de compliquer.

— Oui, plus tard, dis-je en prenant la fuite.


Lorlea me rejoignit dans ma chambre, elle avait enfilé une robe verte légère, au manche courte et s'arrêtant au-dessus de ses genoux.

— Tu y vas comme ça ? me demanda-t-elle en fixant mon jeans déchiré.

— C'est un DJ-set, pas une soirée mondaine, me défendis-je.

— Tu pourrais faire un effort pour moi, j'ai mis une robe.

Je soufflai bruyamment en ouvrant les portes coulissantes de mon dressing. Je lui proposai plusieurs tenues et finis par passer un short noir et un chemisier sans manche bleu et blanc aux motifs fantaisistes.


— Vous vous êtes faites toutes belles, commenta Yann alors qu'on rejoignit mes frères au rez-de-chaussée.

— Pas vous, taquina Lorlea.

— Tu rigoles ? C'est mon plus beau t-shirt Captain America.

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